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Alain FOUCHE : Débat portant sur "l'hydrogène, une énergie d'avenir"

20 février 2019


Débat sur le thème : « l'hydrogène, une énergie d'avenir »

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers collègues,

Je salue moi-aussi, l’initiative du groupe RDSE, parce que c’est un bon dossier, un dossier d’avenir.

Je souhaite vous faire part, au nom du groupe Les Indépendants, de nos réflexions sur l’hydrogène en tant que vecteur d’énergie d’avenir.

La molécule d’hydrogène a de nombreuses qualités. Il a souvent été question de sa vertu écologique : son utilisation ne pollue pas.

On peut aussi rappeler son très bon rendement énergétique : un kilogramme d’hydrogène peut délivrer presque 3 fois plus d’énergie qu’un kilogramme d’essence – c’est une chose que j’ai apprise, que je ne savais pas ! –. C’est grâce à lui que le lanceur Ariane 5 met en orbite les satellites.

Cette molécule apparaît en outre de plus en plus pertinente comme source d’électricité.

Associée à une pile à combustible, elle remplit le rôle de batterie ; et ce, dans tous les domaines, du transport jusqu’à l’habitation.

Divers projets sont en cours dans les domaines du transport maritime et aérien, notamment grâce à une entreprise très importante qu’est l’entreprise SAFRAN.

En matière ferroviaire, le premier train commercial à hydrogène, construit par un constructeur français, Alstom, circule déjà en Allemagne. Pourquoi ne circule-t-il pas encore en France ? C’est la question qu’on peut se poser !

Guillaume Pepy, le Président de la SNCF, indiquait le 5 décembre dernier que la SNCF souhaite sortir du diesel à horizon 2035. Pourquoi est-ce si long ? Va-t-on vivre encore 16 ans de diesel sale et de particules fines ?! C’est quand même une question !

L’utilisation de l’hydrogène ne pollue pas mais avant de l’utiliser, il faut le produire. Et là, c’est beaucoup moins écologique.

Plus de 90% de la production actuelle d’hydrogène est faite à partir de composés organiques et génère donc du CO2. Des modes de productions non polluants sont actuellement à l’étude mais en sont toujours en phase expérimentale. C’est un dossier, il est vrai compliqué, qui avance !

La voie la plus écologique semble être de produire de l’hydrogène avec de l’eau et du courant électrique. C’est une opportunité très intéressante pour lisser la production renouvelable d’électricité qui a très souvent la faiblesse de l’inconstance.

Nous saluons à cet égard l’initiative du village de « La Nouvelle » sur l’île de la Réunion qui expérimente déjà un tel mix énergétique.

L’un des principaux freins au déploiement de cette technologie reste son coût très élevé. L’hydrogène ne connaîtra pas de développement rapide et ne donnera pas tous ses fruits sans investissements d’ampleur et c’est tout à fait normal.

D’une part, ce gaz est très volatil, très inflammable et explosif. Ce qui est de nature à rendre complexes et chers sa production, son acheminement et sa distribution. Dans l’industrie française, on a réglé d’autres problèmes !

La fabrication de la pile à combustible reste très onéreuse en raison du platine nécessaire à sa réalisation.

Il nous semble qu’une politique d’aménagement et d’infrastructure, qui assurerait des conditions de sécurité maximale, pourrait favoriser son utilisation.

Ainsi, des économies substantielles pourraient être réalisées en utilisant l’hydrogène afin d’éviter la coûteuse extension de lignes électriques pour alimenter des territoires ou des voies ferrées isolés. – Parce que ça coûte des fortunes et avec effectivement ce projet qui concerne l’hydrogène, on arriverait à des économies très fortes !

Madame la Ministre, notre groupe va suivre avec beaucoup d’attention l’action de l’Etat en faveur du développement de l’hydrogène et nous avons tous la même motivation.

Ce vecteur d’énergie aura certainement un grand rôle à jouer dans le mix énergétique de demain, mais cela, naturellement, ne devra pas se faire au détriment de la sécurité. Il faudra donc prendre toutes les précautions et pour ma part, je crois à sa réussite, à condition que tout le monde s’y mette et qu’on y mette les moyens.


Interventions au Sénat

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