23 juillet 2019
Question d'actualité au Gouvernement
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
Après l’épisode de l’an dernier, la France connaît à nouveau une grave sécheresse. Et les canicules à répétition n’arrangeront rien. Cette sécheresse touche la métropole mais aussi les outre-mer, comme l’île de la Réunion ou celle de la Martinique. Le monde agricole est l’une des premières victimes de ces événements.
Monsieur le Ministre, vous avez déjà annoncé quelques mesures.
Comme l’an dernier, le dispositif de calamité agricole sera activé ; les constructions de retenues collectives d’eau de pluie sont autorisées depuis le mois dernier ; et des « flux de solidarité » entre départements disposant de fourrage et ceux qui en manquent seront mis en place.
Vous allez solliciter de l'Union européenne le déblocage en octobre de 70 % des aides de la PAC au lieu de 50 %.
Mais cette avance de trésorerie arrivera après la sécheresse, c’est-à-dire trop tard. Nous ne pouvons pas accepter que nos éleveurs doivent se résigner à envoyer leurs bêtes à l’abattoir parce qu’ils n’ont plus de quoi les nourrir.
Nous devons trouver des solutions pour la sécheresse de cette année. Mais aussi pour celles qui suivront. La France doit se préparer à subir régulièrement de tels épisodes : la réponse de l’État doit être anticipée.
Monsieur le Ministre, pouvez-vous faire un point sur la situation actuelle et nous dire quelles mesures vous envisagez à court et moyen terme ?
Seul le prononcé fait foi
M. Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation
Oui, la canicule et la sécheresse sont là pour la deuxième fois de la saison et pour la deuxième année consécutive. Le réchauffement climatique entraînera vraisemblablement de nouveaux phénomènes de ce type, répétés chaque année. Les éleveurs ont prélevé dans leur stock et en ont de moins en moins.
Première réponse : l'irrigation. L'agriculture sera résiliente sinon un grand pan de l'agriculture disparaîtra. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Indépendants ; M. Bruno Sido applaudit également.) Elle emploie aujourd'hui 30 % d'eau en moins par rapport à ce qu'elle utilisait il y a 10 ou 15 ans. S'il y avait eu des pâtures irriguées, le foin n'aurait pas manqué.
Avec Mme Borne, nous avons diffusé à cette fin une instruction pour encourager la construction des retenues d'eau multi-usages. (On s'en réjouit sur les bancs des groupes UC, Les Républicains, Les Indépendants et LaREM.) Comme vous le savez, il est fréquent que des comités de défense multiplient les recours. C'est pourquoi le Gouvernement sera preneur d'une proposition de loi ou d'une ordonnance pour améliorer cela. Il fera appel des décisions attaquées comme ce fut le cas récemment en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres. (Applaudissements sur les bancs du groupe LaREM et sur quelques bancs des groupes Les Indépendants, RDSE, UC et Les Républicains)
M. Jean-Louis Lagourgue. - Je suis satisfait.