30 octobre 2024
Proposition de loi visant la prise en charge intégrale des soins liés au traitement du cancer du sein par l'assurance maladie - Dossier législatif
Madame la Présidente,
Madame la Ministre,
Monsieur le Président de Commission,
Madame la Rapporteure,
Mes chers Collègues,
Le cancer, et plus précisément le cancer du sein, est un sujet qui me touche particulièrement au niveau familial. Mais j'en suis sûre, il s'agit en fait d'un sujet qui nous touche tous particulièrement. Il est aujourd'hui malheureusement très rare de ne pas être ou de ne pas avoir été concerné directement ou indirectement par ce cancer.
Je parlerai beaucoup des femmes dans mon intervention car elles sont très majoritaires parmi les victimes du cancer du sein. Mais je souhaite rappeler que 1% des personnes qui en sont atteintes sont aussi des hommes.
Vous l'avez très bien souligné Madame la Rapporteure, ma chère Cathy APOURCEAU-POLY. Mais on ne le répétera jamais assez. Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez la femme. C'est aussi le type de cancer le plus fréquent en Europe et dans de nombreux pays. Chaque année, en France, plus de 60 000 nouveaux cas sont diagnostiqués et l'on sait que 20 000 d'entre eux pourraient être évités.
Sur ce point, la période 2022-2023 a d'ailleurs malheureusement révélé une légère diminution du dépistage par rapport à la période précédente. On sait que l'une des principales causes du non-recours au dépistage est la crainte de la maladie. Il est parfois plus facile à gérer pour certaines de rester dans l'ignorance que d'affronter la peur d'un diagnostic redoutable. Et c'est sur cela que la prévention devrait, selon moi, être axée.
90% des femmes traitées à temps d'un cancer du sein en guérissent. Il faut donc absolument parvenir à ancrer dans les mentalités qu'il n'y a pas à redouter un dépistage, car il y a peu à craindre si la maladie est détectée suffisamment tôt.
Malheureusement pour beaucoup de femmes, les difficultés à bénéficier d'un diagnostic précoce ne résultent pas d'un manque d'information ou de sensibilisation à la prévention, mais à des difficultés d'accès aux soins dans leur territoire. Pour les moins chanceuses, elles doivent entamer une lutte contre une maladie qui leur coûte beaucoup, physiquement, psychologiquement, socialement, professionnellement et aussi financièrement.
Pourtant, sur ce dernier aspect, on ne peut pas dire que rien n'est fait par notre système de protection sociale. Le cancer du sein est reconnu comme une Affection de Longue Durée et ce régime permet une prise en charge plus avantageuse des soins pour le patient, comme l'absence de ticket modérateur.
Cependant, beaucoup de frais restent tout de même à sa charge, tels que certaines franchises ou forfaits que cette PPL dans sa version actuelle propose de supprimer, mais qui poserait alors question vis-à-vis des autres pathologies graves.
Il reste également de nombreux soins dits de « support », mais ô combien nécessaires, et dont le texte suggère la prise en charge intégrale.
Par ailleurs, dans la plupart des cas, le cancer n'est pas une maladie invisible. Même si c'est loin d'être l'unique signe du traitement de cette affection, on pense en premier lieu à la perte des cheveux, des cils et des sourcils. Sur ce point, je souhaite rappeler l'aberration que constitue la prise en charge actuelle d'une prothèse capillaire. Elle devient nulle si le prix d'achat dépasse les 700 euros, ce qui est justement le cas de la plupart des prothèses de qualité acceptable. Nous espérons que ce texte fera accélérer les travaux déjà en cours pour améliorer leur prise en charge.
À titre personnel, ce que je souhaiterais, c'est aussi que davantage de moyens soient mis en faveur d'une prévention encore plus poussée, plus technique. Le sujet intervient au bon moment, cette période d'octobre rose où de nombreuses actions sont faites. Je remercie toutes les associations et structures en lien avec cette opération de sensibilisation.
Pour conclure, il est impossible de ne pas soutenir l'esprit de cette proposition de loi qui tente d'adoucir autant que cela soit possible le rude combat que doivent mener les personnes atteintes d'un cancer du sein.
Je vous remercie.