30 juin 2020
Débat sur les conclusions du rapport de la commission d'enquête chargée d'évaluer la gestion des conséquences de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen
Madame la Présidente,
Mesdames les Ministres,
Mes chers Collègues,
J’ai déjà eu l’occasion de saluer le caractère complet de ce rapport à l’occasion de son adoption par la commission d’enquête. Ses propositions devront bien sûr être prises en compte. Je souhaite, Mesdames les Ministres, attirer votre attention sur l’importance de la place de l’information, soulevée par ce rapport, qui me semble en l’occurrence primordiale.
La gestion d’une crise de l’ampleur de l’incendie de l'usine Lubrizol exige une meilleure fluidité d’échanges entre les différents acteurs, j’entends : les préfets, du département concerné évidemment et voisins, les élus locaux, les acteurs de santé et bien-sûr les citoyens ; je reprends les phrases de ma collègue. J’ai pu observer que malheureusement ça n’a pas toujours été suffisamment le cas en septembre dernier. Je dis, sans rire, la Bresle a pu être à Lubrizol – la Bresle étant le fleuve côtier qui sépare la Seine-Maritime de la Somme – a pu être à Lubrizol, ce que fut le Rhin à Tchernobyl.
Les cultivateurs du département de la Somme, riverains de la Seine-Maritime compte tenu des vents d’ouest dominants dans notre région, ont vu assez rapidement la suie de l’incendie commencer à se déposer sur leurs terres, et des nombreuses communes furent touchées. Cela pourrait avoir des conséquences multiples sur les terres cultivables et pâturables, ainsi que sur nos concitoyens, d’où l’importance de considérer une gestion des conséquences d’un tel accident sur le long terme et dans le partage d’informations.
Est-on sûr aujourd’hui, qu’un véritable suivi épidémiologique a bien été mis en place ? Des prélèvements de carottes ont-ils été effectués ?
S’agissant de la réparation du préjudice, si la première phase s’est déroulée à peu près convenablement, cela ne semble pas être le cas de la phase II où la paperasse a pris le dessus sur la fluidité. Le lait jeté, le temps passé, tout cela représente de l’argent qui n’est pas indemnisé. Quid donc des indemnisations dans le cadre des préjudices indirects ?
Mesdames les Ministres, le rapport de la commission d’enquête évoque la mise en place d’une véritable culture du risque dans notre pays. Quelles réflexions menez-vous sur ce sujet ? Quelle place tient l’information claire et rapide, entre l’État et les acteurs de terrain à la fois administratifs et élus, ainsi qu’en direction de nos concitoyens ?
Je vous remercie.
Mme Elisabeth BORNE - Ministre de la Transition écologique et solidaire :
Chacun peut être touché par le panache d'un incendie. Les exploitants doivent informer toutes les communes touchées. L'Ineris et Météo France modélisent le panache dans des délais très courts et c'est ce qui s'est passé pour Lubrizol : dès l'après-midi, pas moins de deux modélisations ont été envoyées à la préfecture.
Des prélèvements conservatoires ont été réalisés dans toutes les communes touchées.
Courant juillet, nous aurons les prélèvements des Hauts-de-France et les indemnisations concernant indifféremment les communes, les exploitations et les entreprises de Seine-Maritime et des Hauts-de-France.
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