04 janvier 2022
Proposition de résolution pour une meilleure prise en compte de la qualité de la vie étudiante, pour renforcer l’accompagnement des étudiants à toutes les étapes de leurs parcours et pour dynamiser l’ancrage territorial de l’enseignement supérieur (voir le dossier législatif)
Madame la Présidente,
Madame la Ministre,
Mes Chers Collègues,
Prendre soin de nos jeunes, c’est préparer notre avenir. C’est une évidence pour tous les parents ; ce devrait l’être pour tous les pays. Investir dans la jeunesse, c’est miser sur le futur en stimulant l’excellence qui nous permettra de tenir notre rang.
C’est particulièrement vrai pour les étudiants, qui se forment pour participer à un projet de société. Cette période d’études constitue une charnière entre deux moments de la vie ; elle cristallise pour beaucoup le passage effectif à l’âge adulte.
Or, depuis le début de la pandémie, il y a près de deux ans maintenant, beaucoup de jeunes ont l’impression d’être passés à côté de leur vie étudiante, si l’on peut dire, comme si le virus leur avait volé ces années, qu’on leur promettait si heureuses et intenses.
Ils éprouvent le sentiment d’avoir joué de malchance. Nous connaissons tous des jeunes qui nous ont fait part de cette immense déception.
C’est pourquoi je tiens à saluer l’initiative de cette proposition de résolution. Elle a, à mes yeux, l’immense mérite de poser une question fondamentale pour nos travaux : la qualité de vie des étudiants. Indirectement, et comme je le disais d’emblée, c’est de l’avenir de notre pays dont il est, en fait, question.
Je tiens aussi à souligner le calendrier retenu pour l’examen de ce texte. J’y vois deux – ou plutôt même trois éléments assez importants.
Le premier, c’est bien évidemment la crise sanitaire, qui dure depuis bientôt deux ans. Beaucoup de nos jeunes considèrent déjà et à mon sens à juste titre que cette période de leur vie a été gâchée par le virus.
Pour large part, le mal est fait, car on ne récupère pas ces années-là. Mais, comme pour tous les autres sujets, cette crise extraordinaire doit nous donner l’opportunité de réfléchir comment faire pour améliorer la situation ordinaire.
Nous avons ainsi l’occasion de poser un diagnostic lucide, sur ce qui constitue effectivement la qualité de vie des étudiants.
De façon évidente, la crise nous a rappelé que les études ne se résument pas à l’absorption de contenus pédagogiques.
Tâchons donc, à l’avenir, de nous rappeler que le contact humain avec les professeurs, la convivialité, les échanges intellectuels avec les camarades, le fait de fréquenter les locaux de son école, de son université, voire d’habiter un campus, de vivre là où se crée et se transmet le savoir, d’y faire du sport, bien mis à mal par la pandémie, sont autant d’éléments déterminants de la qualité de vie des étudiants.
Il y a donc une dimension spatiale, physique des études, qui les ancrent dans un territoire, dans une géographie donnée. J’insiste sur ce point car cette dimension me paraît essentielle pour nos travaux ici au Sénat, à la Chambre des Territoires.
Et oui, Mes Chers Collègues, je pense que l’on n’est pas étudiant dans le metaverse. Nous sommes tous ici attachés à la dynamisation de nos territoires. Or nous savons aussi l’effet d’entraînement que les lieux de formation, d’études et de recherche ont sur des bassins d’activité. Ils stimulent des activités directes, bien sûr, le logement, la restauration, les transports ou encore la culture voire le tourisme.
Mais plus structurellement, développer des lieux d’études sur un territoire, c’est catalyser une dynamique d’activité, c’est miser sur une formation, une industrie, un environnement. C’est accroître l’innovation et l’encadrement au sein même des entreprises locales. Et enfin, c’est stimuler demain, un rayonnement de la souveraineté intellectuelle et économique de notre pays.
Autrement dit, travailler à améliorer la qualité de vie des étudiants, ce n’est pas s’offrir un confort superflu du tout, c’est investir et œuvrer, de façon concrète et opérationnelle, au redressement, à l’indépendance et au rayonnement de notre pays.
C’est pourquoi je soutiens plusieurs des recommandations contenues dans cette proposition de résolution.
Je pense notamment au dispositif de guichet unique déjà évoqué, sur les aides sociales, qui doit simplifier la vie des étudiants, faciliter leurs projets d’études et de mobilités.
Idem pour la prolongation du dispositif du repas à 1€, initié Madame la Ministre par ce Gouvernement et qui répond concrètement aux problèmes des étudiants précaires.
Je songe enfin à la facilitation du cumul études/jobs étudiants, qui contribue aussi à la formation professionnelle.
Le deuxième élément de calendrier, Mes Chers Collègues, qui me paraît important, c’est bien évidemment la proximité des prochaines échéances électorales, qui structurent largement notre débat public.
Dans ce contexte, toute initiative qui place la qualité de vie de nos étudiants au cœur des débats, est utile. Bien sûr, chacun aura des propositions différentes suivant sa sensibilité politique, mais je crois que nous pouvons, tous ici, Mes Chers Collègues, nous accorder sur l’enjeu vital que porte ce sujet pour notre pays.
Le troisième et dernier élément de calendrier découle du deuxième. La prochaine rentrée universitaire se fera au cours d’un nouveau quinquennat. Si nous espérons tous qu’elle ne sera pas placée sous le signe de la crise sanitaire, elle sera en tout cas gonflée de nouveaux espoirs pour certains, de nouvelles craintes pour d’autres. Ce sera l’occasion de définir de grandes priorités d’action.
En tout état de cause et particulièrement cette année 2022, année européenne de la jeunesse, nous pouvons d’ores et déjà travailler à ce que plusieurs des préconisations de ce texte soient mises en œuvre. Vous l’aurez compris, notre Groupe votera en faveur de cette proposition de résolution.
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