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Vincent Louault : Lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • 2 juil.
  • 4 min de lecture

2 juillet 2025


Conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur - Dossier législatif



Madame la Présidente,

Madame la Ministre,

Mes chers Collègues,


1er novembre 2024, Laurent Duplomb et Franck Ménonville déposent leur texte pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs. Je les en remercie.


Malgré les excès de la première version, je les ai rejoints après qu'ils aient accepté d'en changer juste le titre, passant des entraves à la nécessité de lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur. Je le remercie.


Nous sommes partis bien seuls.


Et nous avons fini 180 co-signataires minimum de cette assemblée, 180 qui nous ont fait confiance. Confiance car nous avons enfin reconnu la nécessité de se saisir de cette opportunité de faire des avancées juridiques pour améliorer et sauver nos filières françaises.


Alors mes chers Collègues, que de chemin parcouru. C'est une illustration du travail parlementaire de notre capacité à travailler en bonne intelligence.


Car oui, ce texte apporte des solutions nécessaires, pragmatiques et qui sont strictement encadrées et mesurées. Ce texte, c'est la prise de conscience de la difficulté de revenir sur des interdictions idéologiques, comme l'a rappelé Madame la Ministre, amplifiées par une instrumentalisation politique qui a pour seul objectif de sauver leurs sièges électoraux.


Les marchands de peur ! Les marchands de peur ont réussi de détourner l'opinion publique du vrai problème : dans dix ans, nous n'aurons plus assez d'agriculteurs pour nourrir de manière saine et durable les Français.


L'instrumentalisation politique, c'est faire croire que nous, agriculteurs, nous ne souhaitons pas un monde meilleur pour nos enfants. Imaginez dire à des gens qui vivent par et pour leur environnement que ce sont des méchants pollueurs.


Voire pire, des assassins, comme on a entendu tout à l'heure. Il faut arrêter ces caricatures.


Nous partageons tous les mêmes constats sur l'environnement. Et les agriculteurs sont les premiers confrontés au changement climatique.


Et oui, nous voulons tous que nos enfants vivent dans un monde meilleur. Mais une ambition largement partagée ne peut pas se traduire par des interdictions guidées par l'émotion, par un détournement des études scientifiques, à des fins politiques et sans étude d'impact socio-économique.


Si nous n'avons plus d'agriculteurs, nos enfants vont vivre d'une nourriture massivement importée d'Asie, d'Amérique du Sud, qui sont pour le coup bien loin de respecter nos normes environnementales.

Une ambition largement partagée ne peut pas non plus se traduire par un blocage de toute innovation proposée. Tous les jours, ici, nous entendons les peurs. Peur des drones, vous avez peur des drones, peur des NGT, vous avez peur de tout sur ce côté-là de l'hémicycle.


L'interdiction idéologique, c'est quoi ? C'est interdire aux agriculteurs l'utilisation des néonicotinoïdes alors que ça dérange personne de les utiliser dans les colliers pour chiens et chats, ou pour tuer les punaises de lit et les fourmis.


C'est interdire l'utilisation des drones en agriculture, mais de les autoriser autour des villes pour protéger les populations des moustiques-tigres, sans vous parler des hélicoptères sur les zones humides dans le sud de la France.


C'est interdire l'utilisation des nouvelles techniques génomiques, alors que l'on se félicite pour un prix Nobel de la découverte du "ciseau génétique".


C'est interdire enfin le stockage de l'eau et dire que les étangs sont des mégabassines, dire que stocker c'est s'accaparer, alors qu'il faut encourager les récupérateurs d'eau de pluie chez soi.


Amalgame, excès, idéologie de décroissance. Les agriculteurs n'en peuvent plus de toutes vos incohérences. Ils n'en peuvent plus de passer pour des méchants alors qu'ils ont choisi cette voie pour avoir du sens et non de l'argent.


Ils ont choisi ce métier pour vivre avec et pour la nature dans un seul but, assurer la sécurité alimentaire de ce pays.


Alors aujourd'hui je vous remercie, mes chers Collègues, de nous faire confiance et je n'ai pas honte bien au contraire d'avoir participé à l'élaboration de ce texte.


Je suis Sénateur et même agriculteur, il était de mon bon droit de travailler sur cette proposition de loi. N'en déplaise à certains.


Imaginez les travaux parlementaires sur les textes de la Justice sans la participation des Sénateurs avocats ou les travaux sur la médecine ou la fin de vie sans la réflexion des Sénateurs médecins.


Alors cessons de tout caricaturer et arrêtons une bonne fois pour toutes d'opposer agriculture et environnement.


Encore une fois, nous les avons entendus les âneries, mes amis, mes chers Collègues.


Je ne peux pas conclure ce discours sans saluer la Ministre de l'Agriculture. Son courage, ça vous fait mal, c'est pas grave.


Son courage, sa liberté de parole, sa liberté de parole constante, pas forcément facile avec certains membres du Gouvernement.


Le travail de la CMP a été long, plus de cinq heures, mais a permis des concessions des deux côtés pour arriver à un texte d'équilibre.


Un seul regret, nous passons à côté de la vraie protection des zones humides.


Et oui, encore une fois, ne classons pas 25 % de notre pays en zone humide ou nous allons devoir retransformer – Monsieur Jadot, c'est pour vous – en zone humide le quartier du Marais à Paris.


Nous voterons évidemment ce texte et nous pouvons nous applaudir et applaudir Madame la Ministre.

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