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Claude MALHURET : Débat sur la crise migratoire : quelle gestion européenne ?

30 octobre 2018


Débat sur la crise migratoire : quelle gestion européenne ?

Monsieur le Ministre,

Le problème des migrations à destination de l’Europe ne se joue pas que sur la Méditerranée. Je dirais même que lorsque les migrants ont atteint la Méditerranée, il est déjà bien tard.

La clef de la solution européenne réside aussi dans l’engagement des pays d’origine. Il faut lutter à la racine contre les causes des migrations : la pauvreté, la misère, la faim, le manque de perspectives, la peur et, demain, les causes climatiques.

L’Union européenne a pris conscience de cet impératif sous l’empire de l’urgence.

Elle a lancé les processus de Rabat et de Khartoum pour engager les Etats situés sur les routes migratoires, elle a inclus une clause de conditionnalité dans les accords de Cotonou.

En 2015, avec le sommet de La Valette, elle a établi un véritable partenariat euro-africain pour maîtriser les flux migratoires et créé le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique doté d’1,8 Mds d’euros. Vous avez évoqué toutes ces initiatives dans votre exposé préliminaire.

Néanmoins, ces politiques font encore figure de rustine et d’expédient. Leur efficacité est discutable, faute d’évaluation. Enfin, elles demeurent prisonnières d’une logique d’aide au développement qui a démontré sa fragilité.

L’Union européenne doit enfin considérer l’Afrique comme un partenaire économique stratégique. Comme l’a dit le Président de la République à Ouagadougou en novembre : il faut soutenir les entreprises africaines, créer de l’emploi, de l’activité industrielle, du commerce et non remplir les poches d’intermédiaires corrompus et prédateurs.

Ma question, Monsieur le Ministre, est donc la suivante : quelles nouvelles initiatives l’Union européenne peut-elle mettre en place ou participer à mettre en place pour lutter efficacement, à la racine, contre les causes profondes des migrations ?


Interventions au Sénat

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