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Claude MALHURET : QAG au sujet de l'aide de la France et de l'UE à l'Ukraine

17 janvier 2024

Question d'Actualité au Gouvernement au sujet de l'aide de la France et de l'UE à l'Ukraine



Question de Claude MALHURET, Président du Groupe Les Indépendants – République et Territoires,

à Gabriel ATTAL, Premier ministre

 

Après vous avoir félicité, Monsieur le Premier Ministre, pour votre nomination, je voudrais évoquer les propos de votre Ministre des Affaires Etrangères à Kiev déclarant que l’aide à l’Ukraine restera une priorité. Il faut maintenant tenir cette promesse.

 

La situation est devenue critique. Les crimes de guerre du boucher du Kremlin infligent chaque jour un atroce supplice à la population civile d’Ukraine.

 

Les ukrainiens qui ont brillamment contre-attaqué à Kharkiv et Kherson en 2022 sont aujourd’hui en position de faiblesse. Parce que depuis le début le soutien des démocraties peut se résumer par la formule : trop peu, trop tard. Si nous avions livré à temps les chars, les missiles, les batteries anti-aériennes, l’armée russe n’aurait pu reconstituer ses défenses et faire échouer la contre-offensive de 2023. Nous sommes en train de renouveler cette erreur. Depuis des mois Zelenski attend les 60 milliards de dollars de Washington bloqués par les trumpistes au Congrès et les 50 milliards d’euros de l’Europe paralysée par ses cinquièmes colonnes : Orban le collabo en Hongrie, Le Pen et Mélenchon, les chiens-chiens à leur Poutine en France et tant d’autres ailleurs.

 

Nos tergiversations mettent l’Ukraine en grand danger, je pèse mes mots. Une défaite serait celle de l’Europe tout entière, un formidable stimulant pour la Chine face à Taïwan, pour le docteur Folamour de Corée du Nord, pour les mollahs iraniens tueurs de femmes au Moyen-Orient.

 

Il serait impensable que le prochain Conseil européen du 1er février ne déjoue pas les manœuvres d’Orban le corrompu et ne débloque pas la totalité de l’aide promise à l’Ukraine. Je vous demande aujourd’hui l’engagement formel d’y parvenir. Et de soutenir sans restriction le fonds d’investissement européen en défense de 100 milliards proposé par le Commissaire français Thierry Breton.

 

En ce début de mandat, vous vous dites sans doute, Monsieur le Premier Ministre, que vous serez jugé sur vos résultats dans notre pays, et c’est exact. Mais à l’échelle de l’histoire, votre gouvernement et tous les gouvernements de l’Europe seront jugés à l’aune de la victoire ou de la défaite des démocraties en Ukraine face à l’internationale reconstituée des dictateurs.

 

 

Réponse de M. Gabriel ATTAL – Premier ministre

 

Merci Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs,

Monsieur le Président MALHURET,

 

Il y a près de deux ans, en dépit de toutes les règles de droit international et de tous ses engagements, la Russie a agressé l’Ukraine. C’est une attaque cynique, meurtrière, avec des frappes aériennes répétées qui visent explicitement les civiles.

 

Ce qui est en jeu dans ce conflit et je vous remercie de l’avoir rappelé aussi clairement, c’est la liberté, c’est la démocratie et c’est l’avenir de notre continent.

 

La Russie espère que l’Ukraine cèdera et que ses soutiens se lasseront et je le dis de manière très claire en tant que chef du gouvernement, le Président de la République l’a rappelé hier, la Russie se trompe.

 

Comme l’a rappelé le Président de la République nous ne faibliront pas et nous ne faibliront jamais. Notre détermination est intacte et je le réaffirme ici devant vous.

 

Le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères s’est rendu à Kiev comme vous le savez, c’était son premier déplacement après sa nomination. Permettez-moi, pour la première fois en tant que Premier ministre, au nom du gouvernement et en votre nom à tous, j’en suis sûr, de dire mon admiration pour le peuple ukrainien et de saluer son courage exceptionnel.

 

Monsieur le Président MALHURET vous avez évoqué notre soutien à l’Ukraine, je le disais à l’instant, il ne faiblira pas. Le Président de la République a annoncé hier la livraison de nouveaux missiles de longue portée et de centaines de bombes. Ce sont des armements attendus par les Ukrainiens et qui seront déterminants sur le terrain. En parallèle, nous continuons à former des militaires ukrainiens, comme nous l’avons fait depuis le début du conflit pour répondre à leurs besoins. Nous poursuivrons donc notre soutien militaire en concertation avec nos partenaires.

 

J’ajoute que notre soutien humanitaire continue lui aussi pour répondre aux besoins les plus immédiats du peuple ukrainien notamment en matière d’éducation et de santé.

 

Pour réussir, la mobilisation de tous les acteurs est essentielle. Je pense évidemment à l’Etat, je pense aux collectivités locales. Je veux saluer aussi l’engagement remarquable, beaucoup interviennent évidemment en solidarité avec les Ukrainiens. Je pense aussi aux acteurs privés engagés en soutien de l’économie ukrainienne ou déjà évidemment pour la reconstruction.

 

Notre soutien de long terme à l’Ukraine, civil comme militaire sera inscrit dans l’accord bilatéral de sécurité que le Président de la République signera avec le Président Zelenski, lors de son déplacement à Kiev en Février. Ce soutien de la France, le Président de la République aura l’occasion de le réaffirmer vendredi, à Cherbourg en adressant ses vœux à nos armées.

 

J’ajoute et vous l’avez abordé aussi que la France porte également la mobilisation en faveur de l’Ukraine au niveau Européen. Nous sommes déterminés à obtenir un accord sur la facilité Ukraine au Conseil européen extraordinaire du 1er Février ; déterminés ! Concrètement, cette facilité doit permettre à l’Ukraine de faire face à ses besoins de financement immédiats et de mener les investissements essentiels pour se reconstruire et se moderniser.

 

L’Union européenne est également déterminée à poursuivre son soutien militaire à l’Ukraine. Le Conseil européen de Décembre dernier a ainsi demandé que s’intensifient les travaux sur la réforme de la facilité européenne pour la paix.

 

En s’en prenant à l’Ukraine, la Russie a attaqué nos valeurs. La Russie a remis en cause la démocratie et la liberté. Nous nous tiendrons aux côtés de l’Ukraine et du peuple ukrainien. Nous nous tiendrons toujours aux côtés de nos valeurs, c’est une de nos priorités, elle le reste.

 

Je vous remercie.

Interventions au Sénat

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