03 juin 2020
Débat sur le thème : « Quelles nouvelles politiques publiques à destination de la jeunesse afin d'aider ces publics particulièrement exposés dans la prise en charge des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire actuelle ? »
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
Alors que 750 000 jeunes s’apprêtent à terminer leurs études, leur insertion sur le marché du travail s’annonce particulièrement difficile cette année. Dans son dernier communiqué de presse, l’APEC observe une chute de 69% des offres d’emploi destinées aux jeunes diplômés par rapport à l’année dernière. Le plan global en faveur de la jeunesse annoncé par le Gouvernement est à cet égard, très attendu.
Nous serons particulièrement attentifs au volet apprentissage, qui concerne près de 500 000 apprentis en France. Alors que les CFA ré-ouvrent progressivement depuis le 11 mai, les premières mesures en faveur de l’apprentissage devraient être annoncées cette semaine. Demain, avez-vous dit Monsieur le Ministre. De nombreux centres de formation sont menacés de fermeture par la crise. Depuis la dernière réforme, le financement de ces centres dépend du nombre de contrats signés. Or, peu de PME et de TPE sont prêtes à signer de nouveaux contrats à la rentrée compte tenu des incertitudes économiques qui pèsent sur de nombreux secteurs, en particulier celui de l’hôtellerie et de la restauration qui emploie chaque année de nombreux apprentis.
Monsieur le Ministre, dans le contexte actuel, ne serait-il pas souhaitable de revoir transitoirement les règles de financement des centres de formation en calant les sommes attribuées par les opérateurs de compétences sur les effectifs de 2019 d’une part et de faciliter les entrées et sorties des élèves apprentis dans le dispositif d’apprentissage, d’autre part, afin de laisser davantage de temps aux entreprises de se remettre à flot, sans pénaliser les jeunes qui sont de plus en plus nombreux à souhaiter se former par cette voie ?
Réponse Gabriel ATTAL - Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Education nationale et de la jeunesse
L'apprentissage est une très grande priorité du Gouvernement. Grâce à Muriel Pénicaud, nous avons réussi à atteindre 400 000 apprentis. La crise ne doit pas casser cet élan.
Une réunion importante se tiendra demain autour du Président de la République, avec les partenaires sociaux. Je ne puis vous faire la moindre annonce avant. L'apprentissage est une voie d'excellence ; nous avons réussi à faire reconnaître sa place dans la société et nous allons continuer à le soutenir.
Réplique - Colette MELOT :
Monsieur le Ministre, vous l’avez dit, vous avez fait décoller l’apprentissage ; je suis bien de cet avis mais c’était avant la crise. Et maintenant, les entreprises sont beaucoup plus réticentes pour recruter des apprentis. Donc, j’espère que, comme vous venez de le dire, vous accorderez un soutien massif à l’apprentissage et aussi aux entreprises, parce que l’un ne va pas sans l’autre. J’y serai très attentive car, comme vous l’avez dit aussi, c’est une voie d’excellence, et nous en sommes tous convaincus. Il faut absolument, soutenir cette voie pour les jeunes.