top of page

Daniel CHASSEING : Débat sur les urgences hospitalières et les soins non programmés

04 octobre 2022


Débat sur les urgences hospitalières et les soins non programmés

 

Madame la Présidente,

Madame la Ministre,

Mes chers Collègues,


Les services d'urgence hospitaliers sont un maillon-clé de notre système de soins. Chaque année, près d'un Français sur six se rend aux urgences. Or les urgences hospitalières se trouvent actuellement dans une situation critique.


En effet, tout en continuant à assurer une prise en charge de pointe, elles sont confrontées à un personnel soignant souvent en sous-effectif et la carence de lits d’aval.


Ainsi, faute de lits, les patients vont emboliser les services d’urgence qui se trouvent déjà sous tension.


La problématique bien sûr c’est d’assurer les besoins de santé des Français, l'égalité d'accès aux soins sur l’ensemble du territoire et la prise en charge d’une partie croissante de soins non programmés dû à un manque de médecins libéraux.


Madame la Ministre,


En premier lieu, quelles réponses concrètes entendez-vous apporter afin de remédier à la pénurie d’infirmières qui conduit à fermer des lits d’aval par manque de personnel et qui entraîne une embolisation des urgences ? Que comptez-vous faire également pour qu’il y ait davantage de médecins urgentistes et d’infirmières au sein des urgences hospitalières ?

En second lieu, envisagez-vous de mettre l’accent sur un service de soins non programmés, pour les cas peu graves, en amont, tout proche du service des urgences afin de désengorger celles-ci ?


Enfin, quelles solutions entendez-vous mettre en œuvre afin d’avoir plus de médecins généralistes dans les maisons de santé pluridisciplinaires ? Ne faudrait-il pas obliger des médecins en dernière année de 3ème cycle à effectuer 6 mois supplémentaires de SASPAS dans les territoires déficitaires, en maisons de santé, avec un médecin référent, soit 1 an, en incluant les 6 derniers mois, mais avec un classement en médecin assistant pour avoir la même rémunération que le médecin installé ?

Merci.


Réponse de Mme FIRMIN LE BODO, Ministre déléguée chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé


Madame la Présidente, Monsieur le Sénateur,

Nos services d’urgence font face à des tensions majeures, cela a été dit plusieurs fois et cela reflète les difficultés de notre système de santé.


En effet, les urgences se retrouvent à la jonction entre les difficultés en amont de la ville et les difficultés en aval des services hospitaliers. Nous avons de trop nombreux postes vacants mais je tiens à le souligner pour éviter toute ambiguïté, non par manque de financement mais par manque de candidats. Cette pénurie de ressources humaines concerne tous les services hospitaliers puisqu’au plan national 30 % des postes de praticiens hospitaliers et 6 % des postes infirmiers vous l’avez souligné sont vacants.


Nous travaillons à une démarche forte pour favoriser l’attractivité des métiers du système de santé ; c’est d’ailleurs l’un des axes majeurs du Conseil National de la Refondation en santé que j’ai lancé avec le Ministre de la Santé et de la prévention hier.


Mais nous apportons aussi des solutions de court terme, c’était tout l’objet des mesures de la mission flash de cet été avec la possibilité dans chaque territoire de mobiliser des solutions réunies dans une boîte à outils, ont ainsi la possibilité de le faire.


En rapport d’abord cette recommandation simple à nos concitoyens,

- « N’allez pas directement aux urgences mais appelez d’abord le 15 si votre médecin traitant n’est pas disponible » ;

- En ayant plus de professionnels de santé disponibles, avec des incitations, dans les cabinets de ville où les médecins qui ont pris des patients adressés par le 15 pouvaient bénéficier d’une majoration de consultation de 15 €, à l’hôpital ;

- en reconnaissant les contraintes de travail de nuit par le doublement des majorations pour les personnels soignants et une revalorisation de 50 % des gardes pour les médecins.


Nous évaluons actuellement les résultats de chacune de ces recommandations et souhaitons maintenir de façon durable toutes les solutions qui auront fait leur preuve.

Interventions au Sénat

bottom of page