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Daniel CHASSEING : Demander la mise en place d'un Agenda rural européen

04 novembre 2021


Proposition de résolution en application de l'article 34-1 de la Constitution demandant la mise en place d'un Agenda rural européen

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,


Je voudrais tout d’abord féliciter Patrice JOLY et les auteurs de cette proposition de résolution.


Comment penser mieux la ruralité qu’à l’échelle européenne ? Les 27 États membres de l’Union sont jalonnés de territoires ruraux et hyper ruraux où vit 1/3 de la population sur 80 % du territoire. Et, l’Union européenne ne s’est pas trompée en juin dernier en développant une vision de long terme pour les zones rurales à l’horizon 2040.


La PPR qui est proposée sur un agenda rural européen – je partage cette position - afin de permettre une relance économique de nos territoires ruraux. Leur volonté, leur dynamisme et celui de leurs habitants doivent être accompagnés.


Un atout important de notre ruralité est son agriculture. Il faut permettre sa diversification notamment concernant l’irrigation par des retenues collinaires. Il faut aussi les moyens à notre agriculture de pouvoir effectuer des transitions de manière progressive et de maintenir l’aménagement du territoire en favorisant une agriculture familiale.


A ce titre, j’aimerais pouvoir dire que la stratégie européenne « Farm to fork » n’est pas, en l’état, satisfaisante. Nous ne devons pas sacrifier une agriculture forte sur l’autel de la transition écologique, alors que l’agriculture est l’un des vecteurs importants de cette transition.


Notre souveraineté alimentaire en dépend. Si nous étions amenés à importer davantage depuis les pays les plus pollueurs comme la Chine, l’Inde ou l’Australie, nous perdrions sur tous les tableaux. Or, notre ruralité peut nous aider à faire la différence. L’Europe doit rester une puissance agricole mondiale permettant à ses territoires de retrouver de la vitalité. Nous devons développer notre agriculture qui a perdu des parts de marchés depuis 15 ans.


Revitaliser notre ruralité c’est s’occuper aussi de nos petites villes, et villages, centre-bourgs. J’entends par là une lutte importante contre les passoires énergétiques et la revitalisation des centres-Bourg.


J’en profite, au passage, pour déplorer les paroles de la Ministre déléguée en charge du logement, Madame Emmanuelle Wargon. Madame la Ministre, les maisons individuelles ne sont pas un non-sens écologique et social ! Les gens viennent dans nos campagnes pour trouver de l’espace et respirer. Nous devons faire en sorte que ces rénovations ou la construction de bâtiments neufs soient bien sûr en lien avec la transition, mais en aucun cas, nous ne devons condamner la maison individuelle. Cela reviendrait à désertifier les communes rurales.


Cette PPR nous demande d’encourager le développement de projets utilisant les atouts et les forces des territoires. C’est là que les innovations industrielles et technologiques, ainsi que le numérique doivent faire la différence.


La pandémie de Covid-19 nous a montré que les français avaient un véritable intérêt pour retourner vivre dans nos campagnes. Nous devons leur permettre et également aux élus et aux collectivités de travailler sur la revitalisation économique notamment, l’accès au numérique, la création d’emplois, le soutien du commerce, la réindustrialisation. Ceci est possible particulièrement avec l’aide de l’Europe sur l’immobilier et l’équipement. Cela est identique pour le tourisme. Il faut permettre le développement de ce dernier, notamment les hôtels et les hébergements ruraux.


Il en va de même pour l’accès à la santé. Les zones rurales vivent sous la contrainte des déserts médicaux. Ce n’est pas acceptable dans nos pays occidentaux. C’est la même problématique pour l’éducation. Nous ne pouvons plus accepter que nos concitoyens vivant à la campagne soient coupés de ces bénéfices.


Tous ces éléments que je viens d’évoquer ont besoin de l’Union européenne pour développer des outils pour la ruralité. Mais, surtout, nous avons besoin de moyens. La Commission doit donc inclure des propositions financières visant à mieux prendre en compte les spécificités et le développement des zones rurales.


L’Union européenne doit être un atout indispensable, pour le développement de ces territoires.


Notre collègue Colette Mélot a réalisé un excellent rapport sur ce sujet. Dans ses propositions deux me semblent essentielles. Premièrement, la mise en œuvre d’une ingénierie locale afin que les fonds soient bien répartis sur l’ensemble du territoire. Deuxièmement, l’importance d’écouter les acteurs de terrains qui connaissent leurs besoins et pourront orienter efficacement l’argent sur des projets concrets et utiles. Chaque territoire a ses spécificités, ce qui fait la beauté de nos pays.


Le Groupe Les Indépendants partage les points soulevés dans cette PPR, c’est pourquoi il votera en sa faveur.


Je vous remercie.



Interventions au Sénat

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