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Joël GUERRIAU : Débat sur les mineurs non accompagnés

09 février 2021


Débat sur les mineurs non accompagnés (demande du Groupe Les Républicains)


Monsieur le Ministre, j’aimerai partager avec vous un témoignage.


En septembre dernier, quelques jours après l’attentat qui a eu lieu devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, j’ai pu m’entretenir avec une famille accueillant trois mineurs isolés étrangers.

Deux d’entre eux, jeunes gens de nationalité pakistanaise, venaient du foyer d’où provenait l’auteur de l’attentat et je dois dire que plusieurs points m’ont interpelé au cours de mes échanges avec la famille d’accueil.

Premièrement, ces deux jeunes mineurs considéraient, de bonne foi, le blasphème comme un crime, ils approuvaient même l’attentat qui venait d’être commis. Le couple qui les accueille, contre l’avis des éducateurs, a pris le parti de leur enlever quelques temps après l’attentat leurs téléphones, biais par lequel ils entretenaient des liens avec d’autres personnes partageant cette opinion. Les deux mineurs ont également eu une entrevue avec la gendarmerie.


J’étais surpris de constater qu’aucun suivi éducatif ni pédagogique ne leur avait été apporté dans leur foyer d’origine, pas de cours d’éducation civique leur permettant de s’intégrer dans l’acquisition des valeurs de la nation française. En fait, ils viennent avec leur culture et ignorent la nôtre. A ce titre, l’insertion en lieu de vie plutôt qu’en foyer semble être une bien meilleure solution. Les lieux de vie sont sous utilisés et nos départements manquent de moyens pour réaliser ces accueils dans de bonnes conditions.

Dans le témoignage que j’ai recueilli, les accueillants m’ont affirmé que ces jeunes gardaient des contacts réguliers avec leur famille. Dans ces cas-là, si l’on connait les parents, que l’on peut les identifier, pourquoi ces jeunes restent-ils en France ?


Enfin, les passeurs sont souvent connus dans le cas des mineurs non accompagnés et c’était le cas pour ces deux jeunes. Ces gens utilisent la misère du monde. C’est inadmissible.


Monsieur le Ministre quels sont les moyens mis en œuvre au niveau français et européen pour les arrêter et démanteler ces filières ? Aussi, quelles discussions sont en cours avec les pays de départ des mineurs non accompagnés sur ces sujets ?


Réponse de M. Adrien TAQUET – Secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles

Merci Monsieur le Président, merci Monsieur le Sénateur,

Vous évoquez énormément de sujets. Vous vous référez à un cas dramatique. D’ailleurs qui avait – c’est pas ce que vous faites du tout – à l’époque, j’en ai beaucoup discuté avec la Présidente du Conseil départemental, Mme CAVECCHI, avec la Vice-Présidente en charge de l’enfance qui avait suscité un certain nombre d’amalgames à l’époque, puisque vous vous souvenez, c’était un jeune qui était passé par l’aide sociale à l’enfance mais qui en réalité n’était pas mineur réellement et l’enquête – les services départementaux avaient estimé qu’il n’était pas mineur – et l’enquête faite, administrative avait montré qu’il n’y avait eu aucun signe de radicalisation au sein du foyer.


Je m’étonne d’entendre que des jeunes n’ont pas de suivi éducatif puisque c’est le principe de base et les travailleurs sociaux sont soumis aux mêmes règles de signalement, de suspicion de radicalisation, s’ils sont confrontés à ce genre de situation. A l’époque d’ailleurs, avec le Ministère de l’Intérieur, nous avions un peu investigué pour savoir ce qu’il en était et peu de signes inquiétants remontaient des foyers ou des familles d’accueil.


Très brièvement, merci d’appréhender le sujet dans son entièreté et son intégralité. Oui, évidemment, il y a une action à mener avec les pays d’origine. Policière, de lutte contre les passeurs et les trafics car un certain nombre de ces enfants sont effectivement victimes de ce qui est de la traite, ni plus ni moins, et puis parce que par ailleurs, moi j’ai toujours considéré, là aussi sans aucune idéologie, avec grande humilité car c’est un sujet qui est complexe, on va pas se le dire, s’agissant des questions migratoires plus largement, depuis des années, moi je considère que tout faire, pour éviter qu’un môme de 15 ans se mette sur un canot pneumatique pour traverser la méditerranée, c’est de la protection de l’enfance et que nous avons une responsabilité pour faire en sorte qu’ils ne partent pas. Donc, ce sont à la fois la lutte contre les filières clandestines et puis ce sont des discussions avec les pays source pour retenir les enfants et puis, j’y reviendrai peut-être, c’est aussi tout un travail mené avec le Ministère de l’Intérieur sur l’état civil et la reconstruction de l’état civil dans un certain nombre de pays d’origine.



Interventions au Sénat

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