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Joël GUERRIAU : Débat - Mesures de santé publique face aux risques d'une épidémie de Covid-19

04 mars 2020


Débat sur les mesures de santé publique prises face aux risques d'une épidémie de Coronavirus COVID-19 en France

Monsieur le Ministre,

Chers collègues,


Nous savons que le coronavirus pourrait toucher en France 5 à 10 millions de personnes. Si l’infection est bénigne dans 80% des cas, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables, avec un taux de mortalité qui avoisine les 15%. Les personnes atteintes de maladies chroniques dont le traitement affaiblit le système immunitaire sont également surexposées, tout comme les personnes atteintes de BPCO.


Les liaisons aériennes et maritimes sont les premiers vecteurs de propagation du virus à l’échelle mondiale. A l’intérieur de nos terres, les lignes ferroviaires, les métros et RER sont aussi des zones à haut risque.


Nous savons que la propagation du virus se fait à 80% par contact manuel ou par l’intermédiaire d’un objet contaminé. Aussi, les salariés des entreprises de transport et les usagers sont exposés à un risque de contamination particulièrement important.


Actuellement, les entreprises de transport ne disposent pas de protocoles communs, par mode de transport et par destination, pour limiter ce risque. Nous savons que de nombreux salariés feront le choix d’exercer leur droit de retrait si l’approvisionnement en masque de protection FFP2 et en gel hydro-alcoolique n’est pas assuré dans la durée. Au-delà de l’aspect sanitaire, les conséquences économiques pour certaines compagnies se mesurent déjà en centaines de millions d’euros.


Monsieur le Ministre, nous ne pouvons faire l’impasse de la prévention du risque d’infection dans les transports. Quelles mesures sont envisagées pour garantir une protection efficace aux salariés des entreprises de transport en commun ?


Seul le prononcé fait foi


M. Olivier Véran, Ministre des Solidarités et de la Santé

Les mêmes que pour tous les Français : les gestes barrières que nous avons évoqués pour se protéger soi-même et protéger les autres pour éviter les contacts physiques, utiliser des mouchoirs à usage unique, éternuer dans son coude, etc.Ces gestes sont utiles. Le port du masque n'est pas utile en France et en Europe ; il n'est pas utile pour l'OMS. Pour commencer à infléchir la courbe du risque de contamination, il faudrait que 60 % de la population en porte tout le temps : on en est loin !Le masque FFP2, en particulier, est à haute spécialité, et concerne les soins invasifs tels que l'aspiration broncho-trachéale ou les soins aux patients atteints de maladies qui se transmettent par voie aérienne, comme les tuberculeux, en milieu hospitalier. Même les masques chirurgicaux ne sont pas indiqués pour les chauffeurs ou conducteurs de transports. Nous avons fait le choix, comme nos voisins, de ne pas paralyser la vie sociale et économique de notre pays et de favoriser des mesures individuelles et collectives adaptées.Parmi celles-ci, le droit de retrait concerne une menace grave et imminente pour soi-même. Ce n'est pas une appréciation subjective par rapport à une menace potentielle d'infection qui serait ressentie. Il ne s'applique donc pas, à mon sens, dans ce cas.


Réplique : M. Joël Guerriau

Il n'empêche que les hôtesses de l'air, par exemple, et le personnel des compagnies aériennes, sont directement exposés et ressentent le besoin de se protéger. Il faut répondre à leur inquiétude.

Interventions au Sénat

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