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Joël GUERRIAU : Loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030

27 juin 2023


Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense (voir le dossier législatif)


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✅ Adoption de deux amendements du Sénateur Joël Guerriau

Notre Groupe se félicite de l'adoption de deux amendements déposés par le Sénateur Joël Guerriau lors de l'examen du texte en Commission visant à prendre en compte les communications laser atmosphériques dans nos priorités, à la fois sur la recherche et l'innovation (voir l'amendement), mais également dans notre stratégie relative à l'espace (voir l'amendement).


NB : 🗣 Retrouvez l'intervention de la Sénatrice Emmanuel Capus lors de l'examen du texte issu de la Commission mixte paritaire le 13 juillet 2023 en cliquant ici

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,


Seul pays de l’Union à disposer d’un modèle d’armée complet, la France est engagée depuis de nombreuses années dans la lutte contre les groupes terroristes, que ce soit en Afrique, au Levant ou en Asie Centrale.


Plus qu’aucun de nos partenaires, nous connaissons le prix de la souveraineté et celui du sang. Je veux rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont donné leur vie pour la France, à ceux qui ont été blessés, ainsi qu’à l’ensemble de nos forces. Leur engagement et leur professionnalisme nous permettent d’être libres.


La guerre est de retour sur notre continent. Autant que nous le pouvons, nous devons continuer de soutenir l’Ukraine, qui se bat pour survivre, pour l’Europe et pour la liberté. Ce soutien ne doit cependant pas obérer la montée en puissance de nos capacités.


La commission, sous la conduite de notre Président, a veillé à maintenir ce chemin de crête. Il est étroit mais il est incontournable. Jusqu’en 2030, les besoins de nos armées s’élèvent à plus de 400 milliards d’euros. La commission a fait le choix de lisser davantage l’augmentation du budget de la défense, afin de crédibiliser cette hausse.


Un fonds européen destiné à l'industrie de la recherche dans le domaine militaire a vu le jour. D'un montant de 7 milliards d'euros pour la période 2021-2027, ce fonds européen démontre la prise de conscience unanime de la nécessité d’agir solidairement pour la défense de notre continent.


Nous devons pouvoir faire face au réarmement, qui est non seulement français mais aussi européen et international.


Nos entreprises doivent être à la hauteur de ces enjeux et prêtes à répondre à la demande. Dans mon département, cela va des petites entreprises, comme par exemple EM2 à Ancenis - une des très rares entreprises spécialisées dans les emballages d'obus qui fait face actuellement à une demande exponentielle en raison de la guerre en Ukraine ; c’est un chiffre absolument faramineux qui est la demande qui leur a été faite, ce qui montre la gravité de la situation - aux grandes entreprises comme Naval Group et les Chantiers de l'Atlantique qui seront chargés de construire d'ici 2038 un porte-avion à Saint-Nazaire pour un budget supérieur à 5 milliards d’euros.


A ce sujet, j’attire votre attention Monsieur le Ministre, un véritable défi doit être relevé. Une part significative des travaux à Saint-Nazaire est réalisée par des sous-traitants étrangers pour un coût salarial moins élevé ce qui bien sûr nous interpelle. Nous devons, d’ores et déjà, former du personnel qualifié capable d’assurer la construction du futur porte-avion. L’Etat doit être au rendez-vous sur le plan éducatif, sur le plan de la formation professionnelle, mais également pour accompagner les petites et les moyennes entreprises qui devront investir pour absorber une demande croissante.


La visibilité pour les programmes à venir est essentielle pour ces entreprises si nous voulons des acteurs français capables de répondre à des besoins complexes et variés en matière de défense. Leur contribution à la sécurité nationale, européenne et internationale est inestimable.


Notre engagement dans la défense et la sécurité est non seulement un impératif stratégique, mais c’est aussi une opportunité de renforcer notre industrie, de créer des emplois et de stimuler l'innovation.


Nos entreprises sont un atout pour l’économie de nos territoires. Elles constituent une source d'expertise technologique de premier plan, mais également de développement qui contribue non seulement à notre sécurité mais aussi à notre prospérité.


La dissuasion nucléaire doit rester la clef de voûte de notre stratégie de défense. Il nous faut absolument préserver cet héritage du Général de Gaulle, qui a permis à la France d’être libre. Pour demeurer crédible, nous devons veiller à l’entretien et au développement de nos vecteurs. Ceci présente bien sûr un coût. Il est très élevé. Mais c’est aussi celui de notre liberté, il n’est donc pas négociable.


Nos forces conventionnelles doivent également être préparées à être engagés dans des conflits de haute intensité.

Contrairement à Poutine, nous ne voulons pas que nos soldats ne soient que de la chair à canons ; ce n’est pas notre conception. Nous les considérons comme des techniciens très efficaces qui doivent pouvoir servir en bénéficiant du meilleur matériel.


La LPM prévoit donc pour les années à venir une montée en gamme. La France s’apprête à moderniser ses équipements, en privilégiant la qualité sur la quantité.


Les dernières technologies sont certes plus onéreuses mais elles permettent une précision et une discrétion qui peuvent faire la différence.


Aujourd’hui comme hier, la Patrie a besoin de femmes et d’hommes pour la défendre. Les effectifs de nos armées devront être portés à 275 000 ETP en 2030. Pour les appuyer mais aussi pour faire vivre le lien Armées-Nation, la LPM prévoit d’accroître le nombre de réservistes à 80 000 à l’horizon 2030 et nous approuvons cette orientation.


Afin de parvenir à nos objectifs, nous avons également besoin de renforcer notre base industrielle et technologique de défense que j’évoquais tout à l’heure. Le texte simplifie la passation de marchés, et adapte les enquêtes de coûts. Plusieurs dispositions ont également pour objet de permettre à la France de disposer des matériels nécessaires à une confrontation. La création d’un livret d’épargne Souveraineté est à cet égard pertinente.


Mes chers Collègues, l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque le début d’une nouvelle ère. D’autres conflits de haute intensité pourraient éclater à l’avenir, impliquant la France ou ses alliés. La guerre est toujours une tragédie. Il est de notre devoir de préparer au mieux notre pays à cette triste éventualité.


Clemenceau disait qu’« Il faut savoir ce que l'on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire. » Nous avons dit ce que nous voulons. A nous d’avoir le courage de le faire.




Interventions au Sénat

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