01 mars 2023
Débat sur le thème "Les conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat des Français"
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Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mes chers Collègues,
Avec les conséquences économiques de la pandémie, les sécheresses et le dérèglement climatique, 2021 réunissait bon nombre de conditions propices à une inflation record.
L’invasion de l’Ukraine par Poutine a encore aggravé cette situation. Les prix de l’énergie ont bondi. La crise alimentaire est devenue plus menaçante lorsque les Russes ont délibérément choisi de bloquer les exportations ukrainiennes de blé.
Nous craignions que la fin du « quoi-qu’il-en-coûte » apporte son lot de faillites, et le retour de la guerre en Europe, dans des économies déjà très éprouvées par les confinements, ne présageait rien de bon.
Au cours de la difficile année 2022, les prix ont augmenté en France de 6,2 %. J’espère ne choquer personne en disant que ce n’est pas si mal.
Sur la même année et à titre de comparaison, l’Argentine a battu son propre record avec 95 % d’inflation. Plus proches de nous, le Royaume-Uni et son « Global Britain » ont enregistré une inflation de 11%, devant les Etats-Unis avec, quant à eux, 7 %.
Au sein de l’Union, l’inflation moyenne constatée sur l’année 2022 a été de 10 %. Avec une guerre à nos portes, avec la raréfaction de notre approvisionnement en gaz, l’envolée du prix des hydrocarbures, avec nombre de nos centrales à l’arrêt, je crois pouvoir dire que nous nous en sommes pas trop mal tirés.
Bien que, quand on se compare, on se console. Quand on se regarde, on se désole quand même. L’inflation frappe plus fortement les plus démunis de nos concitoyens.
Ceux dont le pouvoir d’achat est fortement contraint par les dépenses obligatoires, les dépenses courantes, ceux-là sont en grande difficulté. Les prix alimentaires ont bondi de 14,5 %. Cela pèse très lourd dans le budget des ménages français.
C’est aussi le cas, tout le monde le sait, des prix de l’électricité avec un Méga Watt Heure qui est passé de 220 euros en décembre 2021, à 700 euros au cours de l’année 2022. Il est heureusement redescendu depuis. Mais malgré le bouclier énergétique, la facture de nos concitoyens a néanmoins augmenté de près de15 %.
Les prix des carburants ont également atteint des sommets, grevant l’activité de tous ceux qui travaillent, les artisans, les chauffeurs, les livreurs et plus généralement de tous les Français, particulièrement ceux qui vivent en milieu rural.
Face à ces augmentations, frappant plus violemment les plus vulnérables d’entre nous, la tentation est grande de recourir à l’argent public. Entre la crise de la Covid et les difficultés économiques que nous rencontrons actuellement, notre dette publique elle aussi s’est envolée.
2 300 milliards en 2019, elle avoisine aujourd’hui 3 000 milliards. Avec la remontée des taux d’intérêts, cet état de fait est alarmant. Il est urgent de renverser la vapeur et de commencer à réduire notre dette publique.
Mais alors quelles solutions pour améliorer le pouvoir d’achat de nos concitoyens ? J’en vois deux principalement. Tout d’abord, et au risque de choquer, la sobriété.
En 2022, année de grandes tensions énergétiques, la consommation électrique de notre pays a nettement baissé par rapport à 2021, grâce notamment aux efforts consentis par nos entreprises et par nos concitoyens. A travers nos écogestes, nous avons même réussi à diminuer notre consommation par rapport à l’année 2020, qui était quand même marquées par les confinements et les gens sont beaucoup restés chez eux.
Les prix délirants de l’énergie rendent ainsi bien plus rentables les travaux d’isolation et les énergies renouvelables. La sobriété présente en outre l’avantage de ne pas participer à la spirale inflationniste.
La deuxième solution pour le pouvoir d’achat, et bien c’est le travail. Les aides gouvernementales sont toujours prélevées sur nos concitoyens, que ce soit par l’impôt ou par la dette. Nous ne devons jamais l’oublier.
Nous saluons donc l’effort du Gouvernement, Madame la Ministre, qui depuis 2017, pour s’efforcer de réduire le poids des contributions sur nos entreprises et nos concitoyens. Nous souhaitons que cet effort soit poursuivi notamment sur les impôts de production.
Il nous faut favoriser les investissements dans nos territoires, tant dans les infrastructures que dans l’appareil productif. Le dérèglement climatique nous exhortait depuis bien longtemps à changer nos modes de productions. La crise que nous traversons peut être l’accélérateur de ce changement.
Les Chinois désignent par un même mot crise et opportunité. Il y a longtemps que les Français le savent : à défaut d’avoir du pétrole, nous devons avoir encore des idées et cette fois-ci des bonnes.
Je vous remercie.
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