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Vanina Paoli-Gagin : Terres rares et matériaux critiques

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • 28 mai
  • 3 min de lecture

28 mai 2025


Débat sur le thème : « Terres rares et matériaux critiques : quel potentiel dans les territoires français et quelle stratégie pour renforcer notre approvisionnement ? »



Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,


La technologie a transformé notre monde à une vitesse inimaginable. Au début du XXe siècle, la France comptait moins de 200 000 abonnés au téléphone. Les cartes SIM actives dans notre pays dépassent désormais le nombre d’habitants : 84 millions. Et les téléphones actuels offrent un potentiel sans commune mesure avec ceux d’hier.


Ils sont désormais la première porte d’accès à internet et représentent 75 % du temps passé sur la Toile. Télétravail, commerces, banques, mais aussi services de rencontres : de plus en plus de nos activités se déroulent en ligne.


Cette révolution n’est pas qu’économique. Elle concerne également les armées. La guerre est devenue numérique. Au-delà du seul domaine cyber, les missiles de précision, les essaims de drones ou encore l’intégration de l’intelligence artificielle nécessitent toujours plus de données.


A mesure que le virtuel prend une place prépondérante et stratégique dans notre monde, il ne faut pas oublier qu’il repose sur des infrastructures matérielles. Les réseaux nécessitent en effet une myriade de centres de données, de câbles sous-marins, de microprocesseurs, mais aussi de satellites, et bien sûr de quantités d’énergie.


Tout comme la conception de certains armements, le développement des énergies renouvelables consomme également des métaux rares. Ces matériaux sont souvent difficiles à extraire et ne se trouvent presque jamais à l’état pur dans les sols.



Leur séparation des autres minéraux est un processus polluant, très énergivore et très coûteux. La Chine dispose de 48 % des réserves connues et est à l’origine de 69 % de la production minière. Cette situation lui confère un avantage certain, et fait courir aux pays importateurs le risque d’une dépendance accrue.


Le groupe Les Indépendants est convaincu que le commerce international est profitable à tous ceux qui y prennent part. Néanmoins, la crise de la Covid a rappelé que dépendre d’un seul pays exportateur constitue un risque majeur.


Nous saluons donc l’initiative du groupe RDSE. Il nous donne aujourd’hui l’occasion de réfléchir aux meilleurs moyens de préserver notre souveraineté en la matière.


La question des terres rares et des matériaux critiques est appelée à prendre encore plus d’importance dans les années à venir.


En respectant les engagements climatiques souscrits, l’Agence internationale de l’énergie estime que la demande annuelle de terres rares augmentera de 62 % d’ici 2040.


C’est l’une des raisons qui ont conduit le président des Etats-Unis à exprimer ses ambitions relatives au territoire danois du Groenland. L’Arctique - qui pourrait être la seconde zone la plus riche en terres rares au monde – attise lui aussi les convoitises.


A mesure que les prix des terres rares augmenteront, nous pouvons espérer que le marché du recyclage complétera celui de l’extraction. Dans les mêmes conditions, des alternatives aux terres rares pourront émerger.

Dès 2023, Tesla a annoncé produire des moteurs de voitures électriques sans terres rares. Cela s’est traduit par une forte baisse des prix. Autre innovation, la batterie électrique oxygène-ion, conçue avec des matériaux en céramique, permettrait de se passer de terres rares.


Au niveau européen, un gisement de terres rares a été découvert en 2023 dans le nord de la Suède. Il représenterait 1 % des réserves mondiales mais la production ne devrait démarrer que dans 10 ans.


La France, quant à elle, ne dispose que de peu de gisements. La Bretagne, le Massif Central, la Guyane et la Polynésie sont susceptibles de contenir des terres rares en quantité modeste mais exploitable. Dans une moindre mesure, les fonds océaniques de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie en recèleraient aussi.


Comme en matière de pétrole, à défaut d’avoir des gisements, notre pays doit avoir des idées. Une stratégie nationale cohérente nécessite un soutien appuyé à la recherche et au développement.


A travers le plan France 2030 et Choose France, les démarches administratives doivent être accélérées et plusieurs milliards d’euros investis, afin de sécuriser l’accès aux matériaux critiques.


Le Critical Raw Materials Act (CRMA) impose que, d’ici 2030, au moins 10 % de la consommation européenne de métaux stratégiques soit extraite du territoire européen et que 25% au moins proviennent du recyclage. Au même horizon, au moins 40 % de ces métaux devront être raffinés en Europe.


Plusieurs pistes sont donc explorées. La société belge Solvay travaille ainsi sur le recyclage des aimants permanents et la séparation des terres rares à La Rochelle. Le recyclage est néanmoins difficile à mettre en œuvre.


La ville de Lacq est quant à elle pressentie pour accueillir dans les prochaines années une usine de production de métaux et d'alliages de terres rares ainsi qu’une usine de raffinage de terres rares.


Pour conjuguer souveraineté technologique et transition écologique, la France et l’Europe doivent poursuivre leur stratégie mêlant sobriété, innovation, diversification des sources et respect des normes environnementales.


SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.

Interventions au Sénat

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