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Claude Malhuret - Projet de loi de finances pour 2026 - Mission Action extérieure de l'État

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    Les Indépendants
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture

9 Décembre 2025


Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif




SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Madame et Monsieur les rapporteurs,

Mes chers Collègues,

Sur notre continent, les budgets militaires augmentent comme jamais depuis la fin de la seconde guerre mondiale. L’Europe n’est plus un havre de paix, éloigné et protégé des conflits. La Russie de Poutine continue sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Et elle poursuit sa lutte de déstabilisation contre nos démocraties.

Il s’agit d’un phénomène mondial. Qu’il s’agisse de la poursuite de la guerre en Ukraine, des vives tensions au Moyen-Orient ou encore de la montée des rivalités stratégiques en Indo-Pacifique, aucune région du monde n’est véritablement épargnée par les tensions et les conflits.

L’usage de la force n’est plus un tabou. Nous devons être en mesure de nous protéger, c’est pourquoi notre Groupe salue les augmentations du budget des armées.

Pascal écrivait « Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force ». À nous de le faire mentir et de refuser que la loi du plus fort devienne la règle.

Face à la multiplication des atteintes au droit international, aux campagnes de désinformation et de déstabilisation, la France doit demeurer une puissance capable d’anticiper et d’agir. Et pour cela, notre diplomatie doit disposer de moyens solides et cohérents.

C’est dans cette perspective que nous examinons aujourd’hui les crédits de la mission « Action extérieure de l’État » pour 2026.

A cet égard, je voudrais rappeler quelques faits. La France dispose à l’étranger de 162 ambassades et de 90 consulats. Nous parlons là de l’un des trois réseaux diplomatiques les plus étendus, présent presque partout. Puissance d’équilibre ayant vocation à peser sur les affaires du monde, notre pays a clairement défini son ambition.

Pour conserver ce rang et atteindre ses objectifs, la France consacre seulement 3,4 milliards d’euros à sa diplomatie. À titre de comparaison, nous dépensons 3,2 milliards pour la vie étudiante et 16 milliards pour l’aide au logement.

Les crédits de cette mission ont été réduits en 2024 pour l’année 2025. Cette année ces crédits sont gelés. Si nous voulons conserver l’influence de notre pays à travers le monde, nous devons nous en donner les moyens.

Il est vrai que le projet de loi de finances pour 2026 bénéficie de plusieurs facteurs conjoncturels favorables : baisse des contributions aux opérations de maintien de la paix et des contributions obligatoires.

Il est vrai également que ces marges de manœuvre ont été intelligemment réinvesties dans des priorités stratégiques, notamment sur les dépenses de fonctionnement du ministère.

Il n’en reste pas moins que la France devrait consacrer plus de moyens à sa diplomatie. Je souhaite insister sur trois points.

Premièrement, le renforcement de notre capacité de riposte informationnelle. Dans un monde où les régimes autoritaires investissent massivement dans la manipulation et la propagande — nous l’avons vu au Sahel comme ailleurs — la France ne peut rester passive.

L’augmentation de 10 millions d’euros des dépenses de communication stratégique est donc particulièrement pertinente. Elle répond à une nécessité vitale : défendre notre vision du monde, protéger nos intérêts, et préserver la crédibilité de nos institutions. Sans doute devons-nous faire plus.

Deuxièmement, la modernisation de nos outils diplomatiques et consulaires. Les dépenses numériques et immobilières connaissent une progression pour 2026. Certes des risques de sous-exécution existent mais cette modernisation est indispensable.

Nos agents ont besoin de travailler dans des infrastructures résilientes et conformes aux exigences contemporaines, tant en matière de sûreté que de performances énergétiques.

Troisièmement, la poursuite de l'effort de transformation du réseau consulaire. Notre réseau consulaire joue un rôle crucial, qu’il s’agisse de protéger nos compatriotes, d’accompagner nos entreprises ou encore d’accueillir les étudiants, chercheurs et talents étrangers. Les moyens dédiés à sa modernisation progressent fortement. Pour autant, certains points d’attention demeurent.

Le recul des moyens consacrés à la coopération culturelle et universitaire, ainsi que la diminution de la subvention pour l’enseignement français à l’étranger posent des questions structurelles.

Ces établissements figurent parmi les plus puissants leviers de notre rayonnement. Ils forment, partout dans le monde, des générations d’élèves qui seront demain des relais d’influence, des partenaires économiques, des acteurs de confiance.

Ces points d’attention doivent nous encourager à accompagner l’évolution du modèle économique de l’AEFE, aujourd’hui en cours de révision.

Dans un monde en recomposition, la France doit rester une puissance d’équilibre, fidèle à son histoire, à ses alliances et à sa vocation universelle. Défendre notre diplomatie, c’est défendre nos valeurs. Et investir dans l’action extérieure de l’État, c’est investir dans notre sécurité, notre économie, notre influence.

Je vous remercie.

Interventions au Sénat

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