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Claude MALHURET : Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire

23 juillet 2021


Projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire

Madame la Présidente,

Mesdames et Monsieur les Ministres,

Mes Chers Collègues,


En écoutant le sénateur Ravier à l’instant, j’ai vite compris que nous vivions sous le joug d’une dictature et sans une poignée d’héroïques résistants nous ne nous en serions même pas aperçus. On nous a tous inoculé dès notre plus jeune âge le DT-coq-polio et depuis, Agnès Buzyn, cette autocrate, a rajouté huit vaccins obligatoires. Le carnet de vaccination, ancêtre du passe sanitaire, instaurait un contrôle généralisé de la population. Big brother avait décidé qu’aucun enfant, tenez-vous bien, ne pouvait entrer à l’école sans cet ausweiss pour parler comme notre collègue. Notre droit le plus sacré à choisir la maladie plutôt que l’immunité était bafoué depuis Pasteur. Les français eux-mêmes avaient intériorisé la servitude, pensant, comme Hobbes, que seul un Léviathan armé de seringues et d’aiguilles pouvait les sauver.


Heureusement, comme Zorro, Facebook et Twitter sont arrivés, permettant à une avant-garde éclairée de se regrouper contre le totalitarisme vaccinal. Après que durant des années 11 vaccins nous aient été injectés à l’insu de notre plein gré, au douzième, bingo, nos yeux se sont dessillés, grâce à ces combattants de la liberté qui ont eu le courage de nommer l’infâmie du passe sanitaire : apartheid pour Florian Philippot, coup d’Etat pour Asselineau, discrimination généralisée pour Coquerel, et ce soir enfermement généralisé pour Ravier ; étoile jaune ou Shoah pour les plus audacieux. En définitive la meilleure preuve des progrès de l’humanité, c’est qu’en 2500 ans nous sommes passés de Socrate sur l’agora à Francis Lalanne sur Facebook.


Quel dommage que les réseaux sociaux n’aient pas existé plus tôt pour défendre contre les dictateurs de la piqûre la liberté de mourir en harmonie avec la nature et ses dons, parmi lesquels nos compagnons de toujours, la variole, la poliomyélite, la peste et le choléra qui ont permis aux plus grands auteurs, Camus, Giono, Thomas Mann ou d’autres, d’écrire les chefs-d’œuvres immortels de la littérature de pandémies.


La variole a disparu, le COVID, lui, a des chances de survivre grâce à tous les résistants numériques qui exigent le droit d’attraper le virus et de le combattre, comme les polonais de 40 contre les chars soviétiques, à la seule force de leurs poitrines et de leurs mains nues, et le seul secours de l’hydroxychloroquine, elle parfois renforcée par un médicament redécouvert : le Ricard. Les anciens mouraient le poing levé sur les barricades en chantant l’Internationale, nos héros sont prêts à mourir le poing levé dans les discothèques au son de Staying Alive.


Comment ne pas admirer cette députée ayant fait le choix cornélien de fausser compagnie à la majorité sans laquelle elle n’aurait jamais été élue et de haranguer, telle la liberté guidant le peuple, les foules de résistants à la dictature sanitaire en les invitant, comme Henri IV, à se rallier à son panache blond et d’envahir les permanences de ses collègues favorables au passe sanitaire.

Je voudrais, très sérieusement cette fois, implorer qu’on veuille bien cesser cette mauvaise querelle sur les libertés. Ce n’est pas le gouvernement, le pouvoir médical ou les partisans de la vaccination obligatoire qui les restreignent, c’est la pandémie. Loin d’être un viol de notre liberté, les mesures annoncées sont les conditions de son rétablissement.


Vaccination accélérée ou confinement dans deux mois, voilà l’alternative qu’ont très bien comprise la grande majorité des français, qui réalisent que c’est en bornant quelques libertés aujourd’hui qu’on a une chance d’en sauver de bien plus précieuses en septembre. C’est donc ce que nous allons faire et ce choix ne fait pas du Président un dictateur mais un décideur. Il ne fait pas du Parlement un rassemblement de tyrans mais une assemblée de responsables.


Cette décision est-elle difficile ? Elle est au contraire limpide. Le vaccin est une prouesse scientifique que des milliards d’êtres humains attendent désespérément d’obtenir. Quel gouvernement serait assez irresponsable pour ne pas le proposer à tous, le plus vite possible et protéger en attendant ceux qui ne le sont pas encore ?


Il ne reste donc que des questions de méthode, ce qui ne les rend pas plus simples pour autant.

Et d’abord fallait-il choisir la vaccination obligatoire pour tous ou le durcissement du passe sanitaire ? La première solution a l’avantage de nombreux précédents et de la simplicité du message. Son inconvénient est de ne pouvoir être achevée avant plusieurs mois alors que le temps presse. L’épidémie flambe de manière exponentielle. Les chinois viennent de découvrir que la charge virale du variant delta est mille fois supérieure à celle des variants précédents. Et nous serons dans quelques jours à 40 000 ou 50 000 cas quotidiens.


Le gouvernement a choisi le passe sanitaire, estimant qu’il sera mieux accepté et surtout qu’il est d’application immédiate, et enfin qu’il n’exclut pas, le cas échéant, la première solution.

Si l’on se rallie à cette stratégie, et c’est mon cas, il nous reste donc à en préciser les contours. Les rédacteurs du texte initial, pensant sans doute que pour parler fort il faut avoir un gros bâton, ont eu la main lourde. Le Conseil d’Etat a déjà freiné quelques ardeurs sur le montant des amendes ou le droit du travail. Nous devons apporter notre pierre à l’édifice et, en tant qu’élus proches du terrain, faire en sorte que le passe ne soit pas la première étape de notre plan de relance industrielle, la relance de la production de paperasserie. Et éviter par exemple que les terrasses de café ne se transforment en rings de boxe et que le train de 8h47 n’ajoute pas deux heures à ses retards habituels pour cause de vérification. En matière de protocole, Courteline n’est jamais loin.


La vaccination pour tous, c’est la liberté pour tous. Les droits de chacun doivent être respectés, les contraintes excessives évitées. Mais à condition de ne pas mettre en danger la santé d’autrui et de ne pas oublier que le corollaire de la liberté c’est la responsabilité.


Interventions au Sénat

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