11 janvier 2022
Projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le Code de la Santé Publique (voir le dossier législatif)
NB : 🗣 Retrouvez l'intervention du Sénateur Vanina Paoli-Gagin lors de l'examen du texte en nouvelle lecture au Sénat le 15 janvier 2022 en cliquant ici
📌 Toutes les interventions lors de la crise sanitaire du Président Claude Malhuret et des Sénateurs de notre Groupe sont à retrouver en cliquant ici
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes Chers collègues,
Contrairement à ce que prétendent depuis des mois les trafiquants de fake news, les résistants des boulevards, les has not been de la chanson française et les Sakharov de la dictature sanitaire, nous avons aujourd’hui trois certitudes : 1) Le vaccin empêche l’immense majorité des formes graves. 2) La probabilité d’un séjour en réanimation est dix fois supérieure chez les non-vaccinés. 3) Les services d’urgence sont remplis par la petite minorité qui refuse la vaccination.
La conclusion est d’une simplicité biblique : il faut vacciner le plus de monde possible le plus vite possible. 92% des français l’ont compris. Pas les antivax. Depuis un an ils nous tannent avec leur « convaincre plutôt que contraindre », nous disent de faire de la pédagogie, de ne pas stigmatiser, eux qui stigmatisent tous les autres. Il faudra bientôt vacciner en cachette et raser les murs pour ne pas les déranger.
Eh bien nous n’allons pas raser les murs, nous allons répondre. Et d’abord aux politiciens aux abois qui essaient de se refaire la cerise, aux philosophes de comptoir qui confondent liberté et irresponsabilité, aux agités du télé-bocal, qui crient à la démocratie bafouée. Les Philippot, Asselineau, Le Pen, Dupont-Aignan ou Mélenchon, ce pacte germano-soviétique de la désinformation, ont été successivement pour la chloroquine, contre le vaccin, contre le pass sanitaire et maintenant contre le pass vaccinal, avec une infaillibilité absolue dans l’aveuglement. Ces amoureux des dictatures, il faut quand même qu’ils soient gonflés pour accuser le gouvernement et le parlement de prendre des mesures liberticides.
S’ils avaient été au pouvoir, la vaccination aurait perdu des mois. Et les morts auraient été bien plus nombreux, comme chez leurs amis Bolsonaro l’antivax ou Poutine et son vaccin inopérant réclamé à grands cris par Mélenchon et dont même les russes ne veulent pas. Les français n’auraient eu droit qu’aux remèdes bidons d’un gourou rocambolesque, validés par la Twitter school of medicine et la Facebook university. Ces stakhanovistes de l’erreur et du cynisme sont contre le pass vaccinal, pas pour préserver la santé de nos concitoyens mais pour récupérer les voix des extrémistes. Quoi que vous fassiez, Monsieur le Ministre, pour eux vous ferez mal. Je vous suggère une idée pour vacciner les 5 millions qui manquent à l’appel : interdisez le vaccin, ils exigeront que tout le monde se le fasse injecter.
Maintenant, ça suffit ! À 300 000 cas par jour, il est temps de répondre et il est aussi plus que temps de faire front. La démocratie, ce n’est pas s’agenouiller devant une minorité inconsciente qui peuple aujourd’hui les services d’urgence, qui fait pleurer de rage et d’épuisement les soignants voyant leurs lits remplis de patients qui n’auraient jamais dû s’y trouver et qui en chassent tous les autres. La démocratie ça ne consiste pas à écouter des rebelles de supermarché sauter comme des cabris avec leurs pancartes en criant : « Liberté ! ».
Des quinze ans de ma vie comme médecin dans les guerres ou les épidémies, j’ai tiré une leçon simple : ce sont les virus qui bafouent les libertés, pas les vaccins. Et si l’on ne prend pas les mesures qui s’imposent, c’est l’épidémie seule qui en décide, et toujours de la façon la plus violente et la plus létale.
Il faut donc, parce qu’il n’y a pas de liberté absolue, comme le disait Philippe Bas tout à l’heure, trouver l’équilibre entre des libertés contradictoires et prendre les bonnes décisions, même si elles ne plaisent pas à tous. C’est ce que vous proposez aujourd’hui, Monsieur le Ministre, et c’est ce que nous allons faire avec vous.
Oui, le pass vaccinal est une façon de pousser à la vaccination. Et pour tout dire l’idéal serait la vaccination obligatoire, comme il en existe onze autres sans que personne ne hurle à la tyrannie. Vous ne la proposez pas parce que vous craignez que les boutefeux ne finissent par déchirer un pays exténué et parce qu’en démocratie il n’y a pas de moyen infaillible de l’imposer, et vous avez sans doute raison.
Alors va pour le pass vaccinal. Les offusqués professionnels diront que vous créez deux catégories de français, alors que ce sont eux qui se placent en marge et nous mettent en danger. Ils diront que vous les stigmatisez, alors que depuis un an ils traitent les vaccinés de moutons, les soignants de collabos, qu’ils saccagent les permanences des élus et les menacent de mort.
Mais nous allons poursuivre ensemble, calmement, la lutte contre l’épidémie. Malgré eux. Et avec l’immense majorité des français. Car en dépit des campagnes incessantes sur les réseaux antisociaux, les français ont montré une remarquable compréhension, une remarquable patience et une remarquable responsabilité. Malgré les intox la France est dans le peloton de tête des pays les plus vaccinés.
Les réseaux ont même eu une vertu : après deux ans de bobards, nos concitoyens ont fini, devant l’énormité des fake news, par se faire une solide opinion sur ceux qui les diffusent, et je préfère ne pas répéter ici les épithètes dont ils les gratifient. Quant aux discussions dans les repas de famille où se trouvait un antivax pendant les fêtes, elles ont vacciné définitivement des millions de français contre les absurdités. Et ce vaccin-là, par chance, il est d’une grande efficacité.
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