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Claude MALHURET : QAG - Les blocages dans les raffineries et les centrales nucléaires

19 octobre 2022


Question d'actualité au Gouvernement

 

Madame la Première Ministre,


Les idées des cégétistes, si j’ose accoler ces deux mots, sont simples. Total ne nous accorde que 8%, vengeons-nous sur les français, ouvriers bloqués dans les queues des stations-services, infirmières en panne et leurs patients qui attendront, artisans aux chantiers suspendus.


Le syndicalisme trash, c’est ça : Des salariés payés le double de la moyenne qui empêchent les autres de travailler et qui en plus prétendent les défendre. A tous ceux tentés de croire à cette arnaque, je voudrais rappeler ce dicton : on finit toujours par payer le joueur de pipeau.


Le comble du cynisme, c’est quand on apprend que ces grèves n’ont rien à voir avec le pouvoir d’achat mais que c’est « règlement de compte à CGT Corral ». Les durs de la fédé Chimie, mécontents que Martinez, fidèle à sa conception de la démocratie, ait nommé tout seul sa successeure qu’ils trouvent trop molle, déclenchent la grève pour le déstabiliser. Pour les faire taire il en rajoute dans la radicalité. Sur le dos des français comme toujours.


Personne n’est dupe et l’automne chaud que nous promettent les agents d’ambiance de l’agit-prop piétine. Les grèves sont condamnées par une majorité de français, la journée d’hier fut un échec, comme le fut dimanche la marche des groucho-marxistes de la NUP emmenés par le Che Guevara de Nation-Bastille.


La prochaine étape est encore plus obscène. La récession guette la planète, le prix de l’énergie met des usines à l’arrêt, les français vont avoir froid cet hiver, mais la même CGT, pour la plus grande joie de Poutine, empêche la maintenance des centrales nucléaires qui nous permettrait de surmonter l’arrêt du gaz russe.


Madame la Première ministre, vous avez commencé de prendre les réquisitions qui s’imposent. Pouvez-vous nous assurer que vous poursuivrez toutes les mesures nécessaires pour que 90 personnes ne puissent interdire à la moitié de la France de se déplacer et que quelques centaines d’autres ne puissent empêcher nos concitoyens de se chauffer au cœur de l’hiver ?


Réponse de Mme Elisabeth BORNE – Première ministre


Merci Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Monsieur le Sénateur MALHURET,


Le conflit social chez TOTAL et ESSO a des répercussions dans tout notre pays et touche le quotidien de millions de Français.


Comme vous Monsieur le Président MALHURET, j’entends et je partage les préoccupations de nos concitoyens qui craignent de ne pas avoir de carburant pour aller travailler, que leur aide à domicile ne puisse pas passer, qui craignent de devoir renoncer à retrouver leurs proches pendant les vacances de la Toussaint.


Pour eux, nous devions agir fort et vite. En lien avec le Président de la République, le Gouvernement est totalement mobilisé et je réunis quotidiennement une cellule interministérielle de crise pour coordonner l’action des services de l’Etat.


Dès les premiers jours de la grève, nous avons pris des mesures pour augmenter les livraisons de carburant dans les stations-services. Nous avons notamment libéré les stocks stratégiques de l’Etat, nous avons augmenté les importations, nous avons autorisé l’ouverture des dépôts et les livraisons le week-end.


Ces mesures ont eu des effets importants sur les livraisons de carburant et ces derniers jours, elles étaient jusqu’à deux fois plus importantes qu’en temps normal mais, compte tenu des inquiétudes des français, face au risque de pénurie, nous avons assisté à une augmentation de la demande plus forte que cette augmentation des livraisons.


Aussi, il était essentiel de sortir du conflit social. Je me suis impliquée personnellement pour que le dialogue social ait lieu chez ESSO et chez TOTAL. Et dans ces deux entreprises, des accords ont pu être signés avec des syndicats représentant une majorité des salariés.


Quand il y a un accord majoritaire, le travail doit reprendre. Une minorité ne peut pas, ne doit pas bloquer le pays. C’est la raison pour laquelle, j’ai demandé aux Préfets de réquisitionner les personnels nécessaires au fonctionnement dans certains dépôts.


Aujourd’hui, avec la fin du conflit social chez ESSO et l’ensemble des mesures prises par le Gouvernement, la situation continue à s’améliorer nettement. Au plan national, ce matin, 20 % des stations étaient en rupture sur au moins un produit, elles étaient 30 % ce week-end. Et peut-être plus précisément parce que la situation peut être contrastée par territoire, je voudrais souligner que la situation s’améliore sur tout le territoire. Dans les Hauts-de-France on était à 55 % de stations en rupture, il y a une semaine, nous sommes aujourd’hui à 15 %. En Ile-de-France, la situation s’améliore également avec 8 points de moins sur le nombre de stations bloquées et dans votre région en Auvergne-Rhône-Alpes, le déblocage du dépôt de Feyzin permet des améliorations sensibles ; depuis hier matin, nous sommes passés de 36 % à 26 % de stations en rupture.


Je sais que la situation est encore difficile pour beaucoup de nos compatriotes mais la dynamique est là et je veux, une nouvelle fois, appeler les salariés grévistes à reprendre le travail. Il est inacceptable qu’une minorité bloque un pays. Et de notre côté, Monsieur le Président, nous continuerons à agir jusqu’au retour à la normale.


Je vous remercie.

Interventions au Sénat

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