top of page

Claude MALHURET : QAG - La France face au projet Nord-Stream II suite au procès d'Alexeï Navalny

03 février 2021


Question d'actualité au Gouvernement

Monsieur le Premier Ministre,


Celui qui aurait dû se trouver hier dans le box du tribunal de Moscou ne s’appelle pas Alexeï Navalny, il s’appelle Vladimir Poutine. Pour tentative d’assassinat au Novitchok. Et pour les assassinats d’Anna Politkovskaïa, d’Alexandre Litvinenko, de Stanislas Markelov, d’Anastasia Babourova, de Sergueï Magnitski, de Boris Berezovski, de Boris Nemtsov et de dizaines d’autres. Pour le soutien aux sécessions de l’Ossétie, de l’Abkhazie, de la Transnistrie, l’annexion de la Crimée, l’invasion de l’Est de l’Ukraine, la chasse aux ONG de défense des droits de l’homme, la destruction du Boeing de la Malaysia Airlines, les cyberattaques permanentes et désormais la cyberguerre au cœur des systèmes de défense américains et européens. La liste complète est bien plus longue.


Quand allons-nous enfin répondre avec fermeté à l’ancien colonel du KGB qui n’a jamais admis la chute de l’URSS et jamais ne cessera sa lutte obsessionnelle contre nos démocraties ?


La condamnation du verdict par le Président Macron était nécessaire. Mais il faut passer aux actes.

Clément Beaune, Secrétaire d’Etat aux affaires européennes, a commencé à dire tout haut ce que pensent tout bas la plupart des pays européens. Le gazoduc Nord-Stream II, conséquence du fiasco de la stratégie allemande dans sa lutte contre le réchauffement climatique qui contraint l’Allemagne à augmenter et non à diminuer les énergies fossiles, est une erreur majeure et je sais que le gouvernement français pense comme moi. Ce gazoduc ruine la sécurité énergétique de l’Europe, il nous livre pieds et poings liés à notre pire ennemi, il creusera le tombeau de l’Ukraine, et enfin il permettra à l’homme le plus corrompu au monde et à ses oligarques mafieux, de continuer à détourner des milliards.


Il est temps d’obtenir de l’Allemagne, avec nos alliés, l’abandon de ce projet mortifère. Le temps presse car les navires russes chargés du chantier, tous les autres pays y ayant renoncé, sont arrivés sur place.

Monsieur le Premier Ministre, chaque jour la Russie ressemble un peu plus à l’Union Soviétique. Nous avons été bien frileux à l’époque dans notre soutien aux dissidents. Est-ce que nous allons aujourd’hui laisser Navalny pourrir dans son cachot pendant que Poutine festoie dans son palais des mille et une nuits ?



Réponse de M. Jean CASTEX – Premier Ministre


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Président MALHURET,


La France, par la voix du Président de la République, vous l’avez dit, a condamné dès hier avec la plus grande fermeté, la condamnation de Monsieur Navalny, comme elle avait déjà condamné la tentative d’empoisonnement dont ce dernier avait été victime et comme elle avait condamné le premier procès qui avait été fait à Monsieur Navalny dans des conditions que la Cour européenne des droits de l’homme avait elle-même jugées inéquitables.


De la même façon, le Président de la République, au-delà du cas de Monsieur Navalny, a condamné les arrestations arbitraires qui ont eu lieu ces derniers jours dans ce pays et a rappelé notre attachement sans faille au respect des droits de l’homme et des libertés publiques dans ce grand pays.


Je vous rappelle que, au-delà des condamnations, la France et l’Allemagne avaient été à l’origine des condamnations tout à fait significatives, prononcées en Octobre dernier par la Commission européenne à l’endroit de la Russie. Dès cette semaine, le Haut représentant de l’Union, Joseph Borrell se rendra à Moscou pour dire la condamnation unanime de l’Union et ensuite, les Ministres des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian représentant la France, se réuniront dans quelques jours en Février, pour proposer des suites qu’il y a lieu de donner de cet acte inqualifiable que la France condamne avec la dernière énergie.

Interventions au Sénat

bottom of page