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Colette MÉLOT : QAG - La réforme du baccalauréat

02 juin 2021


Question d'actualité au Gouvernement

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale,

Chers Collègues,


La réforme du lycée général engagée il y a deux ans a remplacé les filières traditionnelles de la voie générale par des enseignements de spécialité choisis à la carte. L’objectif de cette réforme était de lutter contre les inégalités scolaires en supprimant le déterminisme social qui se reflétait dans le choix des filières. Les lycéens choisissent désormais trois enseignements de spécialité en classe de Première pour n’en garder que deux en classe Terminale.


Or, le caractère élitiste reproché à la filière S se reporte parfois sur le choix des deux spécialités conservées en Terminale. Ainsi, les meilleurs élèves et les plus favorisés ont tendance à reconstituer les filières traditionnelles de cette façon. Autre stéréotype, qui n’est pas nouveau, 50% des filles choisissent d’arrêter la spécialité Mathématiques contre 30% des garçons. Ce choix détermine très souvent l’orientation post-bac.


Pour que cette réforme atteigne l’objectif visé, certains chefs d’établissements proposent quelques ajustements qui pourraient être bienvenus et qui s’appuient notamment sur les questions suivantes :

- Premièrement, la préparation des élèves aux épreuves anticipées de Spécialités en classe de Terminale est-elle suffisante ?

- Deuxièmement, le contenu pédagogique des enseignements en sciences est-il toujours en adéquation avec le nombre d’heures consacrées qui a diminué après la réforme ?

- Troisièmement, l’abandon d’une spécialité en Terminale ne restreint-elle pas les possibilités d’orientation pour un certain nombre d’élèves ?

- Enfin, la réintégration de la spécialité Mathématiques au sein du tronc commun ne permettrait-elle pas d’améliorer le niveau général des élèves et de réduire le déterminisme social lié au choix de cet enseignement.

Monsieur le Ministre, quel est votre regard sur ces questions et, plus généralement, quel premier bilan de l’application de la réforme dressez-vous à ce stade ?


Réponse de M. Jean-Michel BLANQUER – Ministre de l’Education nationale, de la jeunesse et des sports

Merci Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Madame la Sénatrice Colette MELOT,


Merci pour vos quatre questions en réalité, qui effectivement, vont au cœur des enjeux de cette réforme.


Je commencerai par dire qu’il y a un mot clé dans la réforme qui est celui de liberté et c’est pourquoi elle est appréciée des lycéens. A chaque fois que nous faisons des enquêtes d’opinion auprès des lycéens, c’est autour de 60 % de satisfaction à ce stade. Pourquoi ? Parce qu’ils ont déjà le premier bénéfice, notamment la disparition des séries qui leur permet d’avoir beaucoup plus de choix.


90 % des élèves se concentrent sur 15 combinaisons ce qui est évidemment beaucoup plus que les 3 combinaisons antérieures dans la voie générale.


Donc on a une philosophie qui est déjà à l’œuvre et qui donne déjà des effets.


Bien sûr, une autre caractéristique c’est la modularité et elle est présente dans vos quatre questions. Cette modularité permet une souplesse et donc des évolutions. C’est pourquoi nous avons un comité de suivi du baccalauréat qui se tient d’ailleurs le 11 Juin prochain une nouvelle fois, pour sans arrêt, adapter en fonction des situations que nous voyons.


Alors, rapidement comment répondre à partir de là à vos quatre questions :

- Premièrement, OUI, le comité de suivi doit regarder si au mois de Mars prochain, en 2022, nous devons avoir un programme légèrement moins ambitieux pour permettre d’être réellement prêts au moment des examens terminaux. Ça doit se regarder, sachant que les élèves continuent à travailler ensuite de Mars à Juin et que leurs enseignements de spécialité sont au cœur du grand oral qu’ils ont à passer donc ils peuvent faire le programme complet ;

- Deuxièmement, a-t-on perdu des heures de sciences ? Je sais que ça se dit mais ça n’est pas exact. Si vous prenez un élève qui prend le maximum de sciences aujourd’hui, il arrive jusqu’à 17 heures. Autrefois en Terminale S il en avait 16. Deux fois 6 heures d’enseignement de spécialité + 3 heures de math expert + 2 heures d’enseignement scientifique dans le tronc commun. Donc 17 heures c’est beaucoup et bien entendu qu’un de nos soucis a été, une de nos priorités a été de renforcer l’enseignement des sciences, et d’avoir des élèves mieux préparés, par exemple le programme de physique-chimie est beaucoup plus ambitieux qu’antérieurement ;

- Enfin, vous vous demandez si le fait d’abandonner un enseignement de spécialité en Première est un problème. A mon avis, c’est au contraire une orientation progressive, en entonnoir et je pense que les élèves disent leur satisfaction.


Tout ceci, évidemment, est fait pour être discuté pour les évolutions des temps à venir.

Interventions au Sénat

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