Daniel Chasseing - PLFSS pour 2026
- Les Indépendants
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19 Novembre 2025
Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026 - Dossier législatif
Monsieur le Président,
Mesdames les ministres,
Monsieur le ministre,
Monsieur le Président de la commission,
Madame la rapporteure générale,
Mesdames et messieurs les rapporteurs,
Chers Collègues,
La Sécurité sociale est la colonne vertébrale de la République. Que nous soyons pauvres ou riches, nous sommes soignés de la même façon. Les parlementaires doivent s'unir pour sauver les acquis sociaux mis en place par le CMR. Malheureusement, la situation ne va pas dans le bon sens.
La Sécurité sociale sera en déficit de 23 milliards d'euros cette année. Pour 2026, le gouvernement a proposé un effort proportionné pour le ramener à 17. À la sortie de l'Assemblée nationale, le déficit s'établit à 23 ou 24 milliards d'euros, loin des objectifs initiaux en raison de plusieurs suppressions : suppression de la contribution des mutuelles, de la taxation sur les tickets restaurants, la suppression sur les franchises, la suppression de l'année blanche. Les recettes votées à l'Assemblée nationale prévoient une hausse sur les revenus du patrimoine - financier et capital - mais cette mesure ne compense pas les suppressions.
Le gel du départ à la retraite à 62 ans et 9 mois entraînera une aggravation de 1,4 milliard d'euros. Nous proposons de revenir à la réforme de 2023 votée par le Sénat depuis quatre ans afin d'équilibrer le régime des retraites.
Nous avons beaucoup moins de volume de travail qu'ailleurs, 660 heures par habitant, 730 heures en Allemagne, 790 heures en UE. Le taux d'emploi chez les jeunes est de 40%, 60% en Allemagne, chez les seniors 45% dont 65% en Allemagne. Une augmentation de volume du travail par habitant est indispensable, elle permettra de dégager plus de recettes et renforcer notre compétitivité.
Il faudrait, pour moi, avoir aussi un débat sur la retraite, sur une partie de retraite par capitalisation. Et aussi sur des recettes supplémentaires pour l'assurance maladie dont on aura besoin, la TVA sociale, la CSG, pour des dépenses supplémentaires qui viendront.
Même si nous devons essayer de maîtriser les dépenses de l'assurance maladie, parce que nous comptions 9 millions de malades en ALD en 2012, 14 en 2025, 18 en 2035, et nous savons que les 3 quarts des dépenses de l'assurance maladie proviennent des ALD.
Concernant les affections de longue durée (ALD) non exonérantes, qui sont à 32% des TMS et 33% des dépressions légères, elles bénéficient de 1095 jours d'arrêt de travail sur trois ans, par rapport à un régime de droit commun, c'est seulement 350. Ces arrêts de travail augmentent de 6,4% par an avec un coût de 3,4 milliards.
J'ai fait un amendement de rétablissement, c'est pour moi un amendement d'appel pour évoquer ce problème. Car selon moi, il est nécessaire que les patients bénéficient d'une amélioration de leur poste de travail et de la prévention. L'arrêt de plus de 1000 jours sur trois ans risque tout simplement d'entraîner une désinsertion professionnelle et il est nécessaire de mettre en avant un accompagnement qui peut être d'ailleurs une ALD de niveau 1 proposée dans l'article 19. Bien sûr le problème est très différent pour les ALD qui sont des maladies graves qui menacent la vie.
De plus, un meilleur encadrement des arrêts maladie est indispensable, notamment ceux délivrés en téléconsultation. L'évolution des dépenses d'indemnité journalière est hors de contrôle. Leurs coûts ont augmenté de 28% en quatre ans, soit 6,4% par an. Le Gouvernement proposait dans le texte initial de limiter à 15 jours le premier arrêt de travail, j'ai posé un amendement pour le rétablir.
Nous comptions 4 millions de retraités en 1990, 18 millions actuellement, peut-être 25 millions en 2040. Les retraites représentent 14% du PIB, 24% des dépenses publiques, 6 milliards d'euros de déficit en 2025. Entre 2020 et 2025, les retraites ont toujours été revalorisées, préservant totalement le pouvoir d'achat des retraités.
Aujourd'hui, pour tendre vers l'équilibre, il est demandé aux retraités de participer à cet effort pour 2026, en gelant leurs pensions tout en préservant les prestations des retraites minimales et l'AAH. Ça a été dit par les rapporteurs, l'inflation n'est que de 1%.
J'aimerais souligner quelques améliorations apportées dans ce projet de loi. Il étend le bénéfice du capital décès aux ayants droit des non-salariés agricoles. Article 41 : il améliore le dispositif de recouvrement des pensions alimentaires en permettant le recouvrement pour récupérer les impayés dans un délai de 5 ans au lieu de 2 ans. Il instaure, article 42, un congé supplémentaire de naissance pouvant aller jusqu'à deux mois financé pour les deux parents. Article 45 : il contribue à réduire l'inégalité des femmes et des hommes à la retraite avec une meilleure valorisation de la maternité dans l'ouverture des droits à la retraite anticipée pour carrière longue. Article 43 : il simplifie et améliore le cumul emploi retraite et ouvre également droit à une deuxième pension après 67 ans.
Je voudrais signaler aussi l'augmentation de 1 milliard pour les hôpitaux et je souhaiterais aussi qu'il y ait une organisation dans les CPTS pour les soins non programmés avec l'ARS.
Mes chers Collègues, le retour de l'Assemblée nationale montre un déficit de la sécurité sociale autour de 8 milliards d'euros. Il passerait donc de 24 ou 25 milliards d'euros au lieu de 17 milliards d'euros. Un déficit hors de contrôle comme le dit la Cour des comptes et nous ne pouvons pas le laisser à nos enfants.
Avec, en plus, l'explosion de la dépendance, les 85 ans dont le nombre doublera entre 2020 et 2040, avec les nécessités de plus d'emplois d'aides-soignants, d'infirmières, pour prendre en charge décemment nos aînés en EHPAD et à domicile et donc l'augmentation du budget Autonomie.
De plus, la santé mentale s'est dégradée comme le rapport du Sénat l'a montré, là aussi il faudra plus de crédits pour renforcer les CMP, j'ai fait un amendement dans ce sens.
Nous faisons face à une chute de la natalité, je regrette que mes amendements pour améliorer n'aient pas été retenus. Pour maintenir nos acquis sociaux, nous devons avoir plus de cotisants, plus d'emplois avec des entreprises compétitives.
Notre Groupe souhaite redonner au travail sa place de valeur socle et proposer une sécurisation juste de la Sécurité sociale et ne pas laisser une dette insurmontable à nos enfants.
Espérons que le travail au Sénat permettra d'aller dans le sens d'un rééquilibrage responsable pour sauver la Sécurité sociale, notre modèle social et l'avenir de la France.
Merci.








