Emmanuel Capus - Débat sur la dette publique
- Les Indépendants
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18 Novembre 2025
Débat sur la dette publique
Question d’Emmanuel Capus, Sénateur de Maine-et-Loire :
Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues.
La dette est un outil financier comme un autre, pour qui se comporte en bon père ou en bonne mère de famille.
Je crois que c'est, à peu près, ce que nous a dit notre collègue Sautarel. Vous, c'est ce que vous avez dit également Monsieur le Ministre.
C'est en recourant à la dette que les ménages français peuvent s'acheter un logement, que les boulangers peuvent s'acheter un four, que les entrepreneurs une machine-outil.
La dette, c'est aussi un outil à destination de la puissance publique, puisqu'elle leur permet d'emprunter pour financer les investissements de la nation.
Dès lors que les collectivités, la Sécurité sociale et l'État empruntent pour construire des écoles, pour financer des hôpitaux, pour financer des infrastructures, alors la dette publique est utile.
Malheureusement, nous n'empruntons plus pour financer les projets qui serviront aux générations à venir. La majorité de notre dette sert à financer notre quotidien, notre consommation.
La Sécurité sociale emprunte pour payer les retraites, l'État pour payer les fonctionnaires.
Notre incapacité collective à ralentir suffisamment le rythme de nos dépenses de fonctionnement nous oblige chaque année à nous endetter davantage.
En résumé, nous endettons nos petits-enfants pour financer notre train de vie actuel.
Et chaque année, les amoureux de la dépense publique nous appellent à alourdir la facture.
D'aucuns estiment que nous devrions suspendre la réforme des retraites, d'autres nous appellent à chaque séance à plus de normes et à plus de fonctionnaires.
Ils oublient que les retraites représentent près d'un quart de l'ensemble de la dépense publique et que la France se singularise par son nombre trop élevé de fonctionnaires par actif.
Notre dette a donc explosé depuis 1974 et nous continuons à l'alimenter avec un déficit qui ne parvient pas à passer sous les 3%, sauf à l'époque notable où Édouard Philippe était Premier ministre.
Les chiffres du projet de loi de fin de gestion que nous examinerons dans quelques jours ne mentent pas.
Ils nous apprennent qu'en 2025, notre déficit sera de 130 milliards d'euros, c'est douze fois le budget du ministère de la Justice.
Et tout ça pour quoi ?
Nous n'avons pas construit de nouveaux porte-avions, ni rénové nos quartiers prioritaires.
Non, nous avons juste vécu une année de plus et aucun Français n'est capable de dire au nom de quoi nous avons grevé l'avenir de ceux qui viendront après nous.
Notre dette continue de s'aggraver. Elle atteint désormais 3 416 milliards d'euros, soit 115,6% du PIB. Et le paiement des seuls intérêts de la dette est en passe de devenir le premier budget de l'État.
Autant dire qu'il est urgent d'agir. Qu'importe l'absence de majorité à l'Assemblée nationale, qu'importe le réalisme politique de certains.
Nous devons nous réformer rapidement et avec détermination pour cesser d'alourdir la dette et son cercle vicieux d'intérêts en cascade.
Les moyens d'agir, nous les connaissons et les Français nous les réclament. Ils sont 82% à préférer une baisse de la dépense publique à une nouvelle augmentation des impôts.
Il conviendra ensuite de baisser ces impôts qui étouffent l'activité des entreprises et la consommation des ménages.
Ces baisses d'impôts permettront de stimuler l'économie, ce qui nous permettra, c'est mécanique, d'augmenter nos recettes fiscales. À cette dualité, baisse des dépenses et des impôts, nous devrons ajouter une augmentation de l'activité.
Ce n'est qu'ainsi que nous éviterons une faillite publique qui nous menace.
Mes chers Collègues, nous examinerons dans quelques jours le PLF et le PLFSS pour 2026. Certains rêvent de faire de cet exercice un momentum de la gabegie financière, de la gabegie budgétaire même.
Monsieur le ministre, ma question est simple : Les économies présentes dans le budget sont insuffisantes. Quelles économies nouvelles le Gouvernement pourrait donc présenter lors de son examen au Sénat ?
Je vous remercie.
Réponse de Sébastien Martin, Ministre délégué chargé de l’Industrie :
Monsieur le Sénateur, Emmanuel Capus, vous me posez une question pour savoir quelles économies nouvelles pourrait proposer le Gouvernement. Le Gouvernement attendra aussi les économies nouvelles que pourra proposer, à la fois le Sénat, à la suite de l'Assemblée nationale. Et nous sommes, bien évidemment, attentifs aux débats et aux propositions qui sont faites.
Permettez-moi, néanmoins, de peut-être nuancer les résultats des sondages dans lesquels les Français disent qu'ils sont extrêmement favorables à la baisse de la dépense. Lorsque c'est un principe général, je vous l'accorde, lorsque nous rentrons dans les détails particuliers, ça devient souvent un petit peu plus complexe.
Donc, nous verrons, au cours des échanges, la manière dont chacune et chacun avançons dans cette direction. Juste, un tout petit point sur la part de l'emploi public dans l'emploi global, celui-ci est stable, je tiens à le rappeler. Il était de 23% en 2017, il est de 22% aujourd'hui donc ce n’est ni une baisse, ni une hausse.
Mais, contrairement à certaines idées reçues, la part de l'emploi public dans l'emploi total reste stable. Je veux le dire aussi pour que nous soyons tous, car je sais que nous sommes toutes et tous attachés à la qualité des agents qui servent le service public.
Merci Monsieur le Sénateur.








