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Franck MENONVILLE : QAG - Situation de l'Office national des forêts (ONF)

20 janvier 2021


Question d'actualité au Gouvernement


Monsieur le Président, Monsieur le Ministre,


L’Office National des Forêts rassemble 9 000 agents, gère 6 millions d’hectares, dont 3 millions d’hectares de forêts communales. Il réalise plus de 700 millions d’euros de chiffres d’affaires et représente 40 % du bois produit en France.

Mais force est de constater que cet établissement rencontre des difficultés croissantes et ce depuis de nombreuses années.

Tout d’abord financière. En effet, l’ONF est structurellement déficitaire pour atteindre cette année 79 millions d’euros de déficit. Alors que son chiffre d’affaires est en baisse cette année de 45 millions d’euros, le dernier conseil d’administration a été contraint de relever le plafond d’endettement à 550 millions d’euros. Ce n’est bien évidemment, aucunement une solution mais plutôt une fuite en avant qui ne fera qu’accentuer les difficultés à venir.

L’ONF traverse une crise sociale avec la réduction des effectifs sur le terrain.

Il traverse aussi une crise existentielle ; il est aujourd’hui confronté à de nombreux défis qui lui sont donnés et parfois contradictoires et une dispersion de ses missions.

Plus de 300 rapports en 30 ans qui sont souvent restés sans suite. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus différer un vrai débat pour entreprendre une réforme profonde de l’ONF sur ses missions, sur son organisation, sur son financement mais aussi sur sa gouvernance et son ancrage territorial et en y renforçant le rôle des collectivités territoriales.

De véritables choix stratégiques sont donc à faire au plus vite et c’est bien un nouveau modèle économique qu’il nous faut bâtir pour l’ONF.

Monsieur le Ministre, aujourd’hui il est urgent d’agir, que comptez -vous mettre en œuvre pour assurer la pérennité de l’ONF mais également, alors même que la forêt française et en particulier les forêts communales et les communes forestières sont au cœur du défit climatique et sanitaire ?


Réponse M. Julien DENORMANDIE, Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation


Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs et les Sénatrices, Monsieur le Sénateur MENONVILLE,


D’abord, je voudrais vous redire le grand attachement du Gouvernement mais je crois de beaucoup de français à l’ONF mais également à l’ensemble des agents qui travaillent au sein de l’ONF ;

L’ONF est un organisme qui est salué à l’international, l’ONF est un organisme de grande expertise et l’ONF est un organisme qu’il nous faut soutenir et je voudrais vraiment le redire solennellement, nous sommes aux côtés de l’ONF et des agents.


Alors c’est vrai que l’ONF aujourd’hui rencontre un certain nombre de défis. D’abord le défi de la forêt française que vous connaissez si bien sur les rangs de cette Haute assemblée, un défi vis-à-vis du changement climatique, un défi vis-à-vis de certaines maladies comme les scolytes dont nous avons tant et tant parlé ici dans l’hémicycle et puis un défi financier, vous l’avez très bien dit dans votre question, un défi financier qu’il nous faut affronter de face en tirant profit de l’ensemble travaux d’expertises qui ont été menés que vous avez rappelés, et trois éléments de réponse vis-à-vis de cela Monsieur le Sénateur.

Le premier, c’est qu’il faut être aux côtés de l’ONF pour donner le cap, le sens et je crois que le sens d’une politique forestier aujourd’hui est essentiel. Une forêt ça se préserve et ça se cultive, les deux à la fois.


Il faut apporter un soutien également financier et dans le cadre des crédits budgétaires, nous avons augmenté de 10 millions d’euros.

Mais également le plan de relance, 200 millions d’euros pour la forêt, c’était quelque chose d’attendu depuis de nombreuses années que beaucoup de rapports avaient mis en avant et ce plan de relance marche très bien.


Et puis enfin, il va nous falloir finaliser un contrat entre l’Etat et l’ONF mais également entre l’ONF et les communes forestières car je n’oublie pas et je n’oublierai jamais que l’ONF gère également les communes forestières et que les communes forestières ont toute leur place à jouer. L’une de mes premières décisions en tant que ministre a d’ailleurs été de laisser les communes forestières à la Gouvernance de l’ONF alors qu’il y avait des projets de les enlever.


Voilà Monsieur le Sénateur la feuille de route qui est la mienne et que je suivrai avec attention en lien avec cette Haute assemblée.


Interventions au Sénat

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