top of page

Jean-Luc Brault - Projet de loi de finances pour 2026 - Mission Économie

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • il y a 3 heures
  • 4 min de lecture

13 Décembre 2025


Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif




SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI


Madame la Présidente,

Monsieur le ministre,

Mes Chers Collègues,


Je dois vous dire être mal à l'aise aujourd'hui. J'en ai ras le bol.


On est ici réunis pour parler Économie et France 2030.


Pour l'Économie c'est à dire les crédits pour encourager l’activité, l’emploi, la croissance et la compétitivité des entreprises de nos territoires. Etc.


On ne peut plus faire semblant. L'industrie française va mal, des bassins d'emplois se vident et les savoir-faire disparaissent.


Je veux le dire clairement : nous étouffons nos industries sous la paperasse, les règles et normes en tout genre. On se demande parfois si on ne joue pas à qui sera le plus original dans les ministères ! Sauf que sur le terrain, on joue avec la vie des gens et l'avenir de notre pays.


Pour France 2030, c'est la politique des "grands projets", celles des grandes innovations.


Comment parler de tout ça après un nouveau drame industriel ? Pourtant chaque semaine, on se répète tous.


Pendant qu'un chef d'entreprise se bat pour garder 50 salariés, il doit remplir des dizaines de formulaires, attendre des autorisations qui n'arrivent jamais, faire face à des contrôles qui n'encouragent rien mais sanctionnent tout, chaque moindre faux pas !


Alors oui c'est vrai, on n’est pas tous d'accord dans le détail et encore heureux, mais qui ici n'est pas d'accord avec l'impérieuse nécessité de réindustrialiser notre pays ? LA FRANCE !

Qui pense sincèrement que NON, il faut continuer à voir partir nos savoir-faire ailleurs avec toutes les conséquences qu'on répète ?


Je vais être très clair, ce ne sont pas les Chinois qui ferment nos usines !


Les Français en ont ras le bol de ce système. Ceux qui créent sont suspects et ceux qui compliquent sont promus !

Voilà la nouvelle méritocratie d'aujourd'hui !


Et donc oui, cette semaine encore et encore. Sur mon territoire. En région Centre, dans le Loir-et-Cher et le Loiret, c'est encore une tragédie humaine et industrielle juste avant les fêtes.


700 femmes et hommes sur le carreau et avec eux, tout un savoir-faire industriel qui part.


On marche sur la tête mes chers collègues. On ne peut pas tenir des grands discours à longueur de journée et voir ce qui se passe sans rien faire les bras croisés dans nos territoires.


Je souhaite adresser mes pensées à tous ces salariés et à tous ceux qui ont tenté de se battre pour sauver ce fleuron industriel.


Alors aura-t-on un nouveau Brandt demain ? Ou plutôt retrouverons-nous le pays d'Industrie qui a permis de voir Brandt entreprendre hier ?


D'abord laissez-moi vous raconter son histoire : né à Paris en 1880 Edgar William Brandt est un artiste réputé, le plus grand ferronnier d'art de sa génération et un inventeur dans le domaine de l'artillerie.


À treize ans il passe son certificat d'études (comme moi en 1963) et entre l'année suivante à l'école professionnelle de Vierzon ; il en sort cinq ans plus tard avec une solide formation de métallier : il a appris, entre autres, à forger le fer, à 14 ans.

Brandt, ce sont plusieurs hommes dans un seul : l'homme d'art; l'homme de la conception du mortier de 60 millimètres; l'homme entrepreneur dans l'électroménager.

En 1926, il fonde la marque d'appareils électroménagers Brandt au sein de ses établissements de fabrication d'armements légers.

Et depuis avant-hier, Brandt c'est fini.


Alors je me pose une seule question : de nos jours, est-ce que Brandt aurait réussi à entreprendre de cette manière ?


Et bien moi je vous certifie que non. Impossible pour un jeune entrepreneur de démarrer une saga industrielle de cette ampleur.

La fougue et l'insouciance des entrepreneurs d'hier se sont transformés en folie et en résignation aujourd'hui.


Est-ce que les crédits des missions Économie et France 2030 vont dans le bon sens ? Probablement.


Est-ce que cela sera suffisant ? Je crois que nous sommes bien loin du compte et que nous continuons d'aller droit dans le mur.


Mais l'Industrie française n'a pas besoin qu'on l'enterre avec élégance, elle a besoin qu'on la soutienne et qu'on lui donne les moyens : à commencer par ne pas l'entraver ! On ne parle même pas ici d'argent !


Alors comment terminer sur une touche d'optimisme après avoir dit tout cela ?

Je crois que la question fondamentale qui se pose : c'est comment donner l'envie d'avoir envie ? Comment rallumer le feu de l'entreprenariat ? Comment faire en sorte que dans notre pays, n'importe qui ait envie d'entreprendre n'importe quand ? Comment faire en sorte que, quand une entreprise dépose le bilan, une nouvelle renaisse de ses cendres ? Que chaque échec se transforme en opportunité ?


Je crois que c'est un choc de culture, de logiciel qu'il nous faut !


Que l'on admire celui qui tente, valorise celui qui réussit et soutienne celui qui échoue pour lui donner l'envie de recommencer. Bref, l'envie d'avoir envie.


Nous le devons à nos jeunes.


On ne peut pas leur léguer un tel fardeau financier (car ça c'est déjà trop tard), leur imposer un choc de conscience avec la guerre (car c'est un impératif de survie), sans leur donner envie de faire, de bâtir, d'entreprendre, car ça mes chers collègues, c'est le sel de la vie, et l'avenir de notre Économie et de notre pays.


Je vous remercie.

Interventions au Sénat

Adresse

Palais du Luxembourg
15, rue de Vaugirard, 75006 Paris

Téléphone

01 42 34 15 63

E-mail

Réseaux sociaux

  • Page Twitter
  • Page Linkedin
  • Page Facebook
  • Page YouTube

<script>function loadScript(a){var b=document.getElementsByTagName("head")[0],c=document.createElement("script");c.type="text/javascript",c.src="https://tracker.metricool.com/resources/be.js",c.onreadystatechange=a,c.onload=a,b.appendChild(c)}loadScript(function(){beTracker.t({hash:"a17473cb683c335c48f75070ba243d70"})});</script>

VérifierReculer

© Les Indépendants - République & Territoires 
bottom of page