Jean-Pierre GRAND - QAG : Qualificatif juridique des actes de sabotage sur le réseau ferré
- Les Indépendants
- 12 nov.
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12 Novembre 2025
Question d'actualité au Gouvernement du Sénateur Jean-Pierre GRAND : Qualificatif juridique des actes de sabotage sur le réseau ferré
Monsieur le Président,
le Groupe Les Indépendants et son Président, Claude Malhuret, s'associent naturellement aux propos qui ont été les vôtres et à votre joie pour la libération de Boualem Sansal. Monsieur le Premier ministre, les actes de sabotage sur notre réseau ferré se multiplient. Les vols de câbles, les infrastructures vandalisées et les systèmes de circulation des trains incendiés. Ces actes causent à la SNCF des dommages considérables, avec un coût financier très élevé. La paralysie du trafic génère des préjudices importants pour l'usager et le trafic de fret. L'étendue du réseau ferré français représente un défi en matière de surveillance. Aussi, la SNCF déploie des mesures de protection reposant sur des technologies avancées. Près de 100 millions d'euros ont été affectés à la protection du réseau en 2024. Les vols sur le réseau représentent un préjudice de 20 millions d'euros, deux fois supérieur à celui de 2023. Au-delà de ces conséquences, je rappelle que nos infrastructures ferroviaires sont également utilisées par la Défense nationale, pour le transport de nos forces armées, comme l'a récemment évoqué le Chef d'état-major des armées devant la Commission de la Défense du Sénat. La mobilité militaire consiste à déplacer avec réactivité de grandes quantités de troupes, de matériels et de ressources logistiques. Il s'agit donc d'une composante majeure de la crédibilité de nos forces. Le retour de la conflictualité en Europe change aujourd'hui les conditions d'exercice de la mobilité militaire. Les opérations extérieures dépendaient jusque-là essentiellement des voies maritimes et aériennes, en raison de l'éloignement des théâtres d'opération. Aujourd'hui, le recours au transport de surface, en particulier le rail, devient incontournable et conditionne notre capacité à organiser notre défense sur le sol européen. Dans ce contexte, nous devons être conscients que tout sabotage de nos voies ferrées relève d'une atteinte à nos capacités militaires. Pour cette raison, il est urgent d'étudier la requalification pénale de ces actes de sabotage de nos infrastructures ferroviaires, qui portent atteinte à la sécurité nationale.
Laurent Nuñez – Ministre de l’intérieur
Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Monsieur le Sénateur Grand,
Quelques mots pour répondre à votre question très précise. D'abord, vous dire qu'avec Philippe Tabarot, nous travaillons évidemment main dans la main sur ce sujet de la protection de nos réseaux ferrés. Il y a deux types de dégradations, il y a les dégradations crapuleuses et puis il y a les dégradations à caractère politique. Les dernières, notamment dans la Drôme, ont été clairement revendiquées sur un site de la mouvance Anarcho-Autonome. Ce qui nous conduit évidemment à mobiliser les services de gendarmerie pour des investigations judiciaires, avec une observation quand même de la sous-direction de l'antiterrorisme. Et on est toujours très attentif à ces sujets. On est rentré dans une époque où la mouvance d'ultra-gauche, la mouvance de l'écologie radicale, est passée de la désobéissance civile, de la manifestation, à des actions plus violentes, à des actions de sabotage. Et évidemment, nous les dénonçons et nous investiguons contre ces actions. Je comprends bien, dans votre question, je la comprends parfaitement. Votre question c'est celle de savoir à quel moment on bascule ou pas dans une action qui pourrait être qualifiée peut-être d'action terroriste. Je crois que c'est un peu le sens de votre question. Est-ce que ce sont des actes qui visent à porter atteinte à l'intégrité physique dans le but de créer un trouble à l'ordre public pour intimider ou terroriser. Je crois que nous n'en sommes pas là. Je crois que nous n'en sommes pas là et c'est d'ailleurs pour cela que le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne s'est pas vraiment saisi de ces sujets. Néanmoins, ayez bien en tête, Monsieur le Sénateur, qu'à droit constant, les services de renseignement peuvent travailler sur ces mouvances. Il y a la possibilité, dès lors qu'il s'agit de subversions violentes, d'actions collectives de violences, de mettre en place des techniques de renseignement, de poursuivre les auteurs et c'est ce que nous faisons. Je peux vous rassurer et vous dire que pour les services de renseignement français cette mouvance-la, celle qui sabote, qui détruit nos infrastructures, cette mouvance-la est un objectif qui est suivi et nous entravons un certain nombre d'actions et nous allons évidemment poursuivre ces actions, je puis vous rassurer de ce point de vue.








