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Joël GUERRIAU : QAG - Relations franco-algériennes et leurs conséquences sur l'opération Barkhane

03 novembre 2021


Questions d'actualité au Gouvernement

Madame la Ministre des Armées, nous sommes le 3 Novembre. Il y a très exactement un mois, le 3 Octobre 2021, le Gouvernement algérien annonçait qu’il interdisait désormais à l’aviation française militaire de passer au-dessus de son territoire.


Alors, évidemment, ces vols sont à destination du Sahel et vous comprenez à quel point, ils sont importants pour notre lutte contre le terrorisme.


Il se trouve que nous avons 5 000 soldats qui, au quotidien, interviennent pour lutter contre le terrorisme au Sahel. Alors évidemment, cette décision a un impact puisqu’il faut faire un détour. C’est plus long, ça utilise beaucoup plus de carburant, nous sommes obligés de faire des escales à Dakar et ma question est donc extrêmement simple :


Quel est le coût additionnel, Madame la Ministre, de cette mesure algérienne à l’encontre de notre nation, d’une part ?

Est-ce qu’on peut espérer revenir à une situation normale ?

Qu’en est-il des négociations ?

J’aimerais vous entendre sur cette question. Merci Madame la Ministre.


Réponse de Mme Florence PARLY – Ministre des Armées

Merci Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Monsieur le Sénateur,

Tout d’abord, je voudrais souligner l’essentiel dans ma fonction de ministre des armées, cette suspension n’a pas d’effet direct sur nos opérations.

Les avions de chasse, les avions de transport tactique, les drones qui opèrent au Sahel, décollent pour l’essentiel, tous du Niger.

En ce qui concerne les vols militaires qui décollent depuis le territoire national pour rejoindre l’opération Barkhane, je vous confirme qu’ils survolent, en général, le territoire algérien et il s’agit, majoritairement de vols de relève militaire et il se trouve que nous sommes en mesure, lorsque cela est nécessaire et c’est nécessaire en ce moment, d’emprunter d’autre routes aériennes.

Donc, vous l’avez souligné vous-même Monsieur le Sénateur, ces itinéraires de contournement ont nécessairement un coût. Ils ont un coût humain, ils ont un coût matériel, ils ont un coût en carburant et ce coût, nous le suivons évidemment avec la plus grande attention.

Mais je voudrais, si vous me le permettez, insister devant la représentation nationale sur le fait qu’il n’y a pas d’impact opérationnel lié à cette situation sur nos opérations de lutte contre le terrorisme.

Alors, pour autant, je ne sous-estime pas évidemment la portée symbolique de cette décision et j’insiste devant vous, je la regrette. L’Algérie est en effet un voisin de notre espace méditerranéen ; c’est aussi un partenaire crucial dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et sa connaissance approfondie de la région ainsi que des dynamiques locales est particulièrement précieuse. Donc, comme vous, j’espère que cette situation prendra fin rapidement et que nous pourrons reprendre un dialogue plus apaisé sur ces enjeux de sécurité majeurs pour nos deux pays.


Réplique de M. Joël GUERRIAU

Oui, Madame la Ministre je vous ai posé la question du coût additionnel et vous n’avez pas répondu à cette question. Il semble que ce soit plusieurs millions d’euros.

Ce qui n’est pas rien, eu égard au fait que le terrorisme continue à être très actif et là, je voudrais rendre hommage aux sept soldats maliens qui ont été tués dans un affrontement avec des djihadistes au cours de ce dernier week-end et vous dire combien je pense qu’il y a une sorte d’incohérence parce que finalement, l’intervention française, évidemment, protège les frontières des pays les plus proches et l’Algérie en fait partie.

Que nos avions civils puissent continuer à traverser le territoire algérien mais que par contre, nos avions militaires qui répondent finalement à un partenariat de lutte des pays contre le terrorisme soient interdits de passage au-dessus de l’Algérie est complètement incohérent et inacceptable.

Donc, j’espère Madame la Ministre, que vous arriverez à convaincre nos interlocuteurs algériens de revenir sur cette décision là et j’aimerais honnêtement qu’on sache très exactement quel est le coût car je pense qu’il s’agit de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Interventions au Sénat

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