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Laure Darcos - Projet de loi de finances pour 2026 - Mission Enseignement scolaire

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    Les Indépendants
  • il y a 5 jours
  • 4 min de lecture

5 Décembre 2025


Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif




SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI


Madame la Présidente,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,

Avec un total de 63 milliards d’euros, le budget affecté à la mission « enseignement scolaire » pour 2026 reste stable par rapport à l’exercice précédent.

Il s’agit du deuxième poste budgétaire de l’État, après celui de la défense, ce qui démontre l’attachement de la Nation tout entière à son école et à la transmission des savoirs.

Toutefois, si le budget est stable par rapport à l’année passée, les dynamiques à l’œuvre depuis plusieurs années nous inquiètent.

Tout d’abord, l’école est affectée par la crise démographique de grande ampleur qui frappe notre pays et qui se traduit par une diminution rapide des effectifs scolaires, dans le premier degré comme au collège.

Entre 2025 et 2029, les effectifs du premier degré devraient continuer de baisser de 7 % et ceux du second degré de 4 %.

Par ailleurs, se pose la question de l’attractivité du métier d’enseignant. Celle-ci se mesure à la fois par le niveau de rémunération et par les conditions de travail que nous sommes capables de proposer aux enseignants.

Or, en matière de rémunération, force est de constater que des progrès doivent être accomplis, notamment en milieu de carrière, afin de nous hisser au niveau des standards européens.

Un rapport de l’OCDE paru en 2024 relève que les salaires des enseignants français n’ont progressé que d’ 1 % en huit ans.

Dans les autres pays membres, ces salaires ont été revalorisés en moyenne de 4 % sur la même période. L’écart est immense !

Évidemment, l’attractivité du métier d’enseignant se mesure à d’autres facteurs. Or, sur l’année 2023-2024, près de 57 % des enseignants du second degré ont vécu au moins une atteinte à leur personne ou à leurs biens.

Comment des jeunes gens pourraient-ils choisir ce métier lorsqu’ils voient des professeurs menacés, insultés, agressés ou assassinés, comme ce fut le cas pour les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard ?

Le résultat, nous le connaissons : 4 000 postes supprimés, non par manque de moyens, mais parce ces postes n’ont pu être pourvus dans le cadre du concours de l’année dernière.

Baisse démographique et manque d’attractivité du métier d’enseignant : voilà un cocktail explosif dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences.

Face à cela, nous devons impérativement agir en responsabilité, car les conséquences sont importantes. Je pense notamment au risque de désertification de nos communes rurales qu’entraîne inévitablement les fermetures de classes ou d’écoles.

Les regroupements pédagogiques intercommunaux sont certes une solution utile mais ils ne sauraient tenir lieu de politique éducative globale pour le milieu rural.

Par ailleurs, la mission « enseignement scolaire » se caractérise par des baisses de crédits ciblées, qu’il faut souligner.

C’est en particulier le cas, et je le déplore vivement, de la part collective du pass Culture, victime d’une mesure de régulation budgétaire à hauteur de 10 millions d’euros, en raison de sa forte attractivité.

Ce formidable outil permet pourtant à nos enseignants d’organiser des sorties pédagogiques très diversifiées pour leurs élèves.

En matière d’inclusion aussi, plusieurs motifs d’inquiétude doivent être soulevés. Dans un contexte marqué par une très forte demande d’accompagnement, ce budget prévoit la création de 1200 postes d’AESH. C’est une nécessité. Mais est-ce pour autant suffisant ?

Fin octobre 2025, près de 36 000 enfants en situation de handicap bénéficiant d’une notification MDPH étaient encore en attente d’attribution. De ce fait, il n’est pas rare que des AESH accompagnent plusieurs élèves en situation de handicap en même temps ! Le manque d’accompagnants est une réalité et, tout comme pour les enseignants, la question de l’attractivité de leur métier se pose.

Comme je l’ai plusieurs fois rappelé, je suis favorable, à titre personnel, à la création, au sein de l’Éducation nationale, d’un corps dédié aux AESH, serait pertinente. Elle permettrait un pilotage plus efficient de la carrière de ces professionnels, qui sont les chevilles ouvrières de l’école inclusive.

A cet égard, je salue donc pour ma part l’initiative de nos collègues Marie-Pierre Monier et Colombe Brossel, qui ont déposé une proposition de loi visant à intégrer les accompagnants des élèves en situation de handicap dans la fonction publique. Elle sera examinée par le Sénat le 7 janvier prochain.

S’agissant de la santé des jeunes, le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la création de 300 postes d’assistants sociaux, d’infirmiers, mais aussi de psychologues scolaires à la prochaine rentrée. Néanmoins, au regard de la situation actuelle, ce ne sera probablement pas suffisant.

Et je ne parle pas des médecins scolaires, dont le nombre est en forte diminution année après année, et pour lesquels aucune mesure concrète ne voit le jour.

Faut-il rappeler que la santé mentale des jeunes a été érigée au rang de grande cause nationale ?

J’en viens à présent au programme 143 relatif à l’enseignement technique agricole. Pour 2026, le montant global s’élève à 1,46 milliard d’euros, un montant stable par rapport à celui de la loi de finances pour 2025.

Or, pour l’année 2025-2026, nous enregistrons la plus forte hausse des effectifs de l’enseignement technique agricole depuis 10 ans, avec une augmentation de 1,3 % par rapport à l’année précédente. Cela va dans le bon sens, mais nous devrons anticiper une hausse des crédits dans les années à venir.

En définitive et au regard de l’ensemble de ces éléments, le groupe Les Indépendants votera les crédits de la mission. Néanmoins, nous resterons vigilants sur l’ensemble des points que j’ai exposés.

Je vous remercie.

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