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Louis VOGEL - QAG Assassinat du Professeur Dominique BERNARD

18 Octobre 2023


Question d'Actualité au Gouvernement : Assassinat du Professeur Dominique BERNARD

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,


Samuel PATY, Dominique BERNARD : comment en sommes-nous arrivés là ?


L’école républicaine est en principe le lieu où chacun peut tirer le meilleur de lui-même. L’école républicaine c’est aussi le creuset de notre démocratie, le meilleur moyen d’intégrer et de souder notre communauté nationale.


Or, nous avons laissé le pacte républicain être entamé, grignoté par petits bouts. En réalité, nous sommes aujourd’hui engagés dans un combat de valeurs : les valeurs républicaines contre l’intégrisme, les Lumières contre l’obscurantisme, la démocratie contre le fanatisme.


Ce n’est pas un hasard si les professeurs d’histoire sont les premières cibles. Dans ce combat, les enseignants, tous les enseignants, sont en première ligne.

Leurs témoignages se multiplient. Ils dénoncent les agressions verbales ou physiques, les intimidations qu’ils subissent au quotidien, qui sont aujourd’hui amplifiées encore par les réseaux sociaux et leur immédiateté.


Au même titre que les élus, les professeurs sont les meilleurs garants de l’ordre républicain. Les enseignants doivent pouvoir transmettre nos valeurs communes en toute liberté. Pour leur permettre d’exercer leur métier, nous devons assurer bien sûr leur protection.


Mais cela ne suffira pas : nous devons plus valoriser leur rôle, peut-être organiser les enseignements, notamment civiques, de façon à les laisser moins seuls dans l’accomplissement de leur mission. Peut-être intervenir dès leur formation pour mieux les préparer, à continuer d’être ce qu’ils ont toujours été : les hussards de la République.


Monsieur le Ministre, l’heure est grave. Que comptez-vous faire pour mieux protéger et mieux aider nos enseignants dans l’exercice de leurs missions, essentielles à l’existence même de notre démocratie ?


Réponse de M. Gabriel ATTAL – Ministre de l’Education nationale et de la jeunesse


Merci Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Monsieur le Sénateur Louis VOGEL,


Un enseignant sur deux déclare s’être déjà auto-censuré dans ses enseignements par crainte des réactions ou de représailles liées à ses enseignements. C’est dire combien le phénomène est structurant.


Il concerne, vous l’avez dit, les professeurs d’histoire-géographie, il peut aussi concerner les professeurs de lettres, les professeurs de philosophie, les professeurs science et vie de la terre, dans un certain nombre d’enseignements. Ce phénomène, nous devons le regarder en face et nous devons être absolument implacables.


Si nous voulons lutter contre l’auto-censure, la première des choses à faire, c’est d’être en toutes circonstances aux côtés de nos enseignants en les soutenant lorsqu’ils font face à ces situations, qu’ils les signalent et en étant exemplaires en matière de sanction ; c’est la première chose.


La deuxième chose c’est de rappeler, toujours, en toutes circonstances, ce qui n’est pas toujours fait, que la relation entre un enseignant et ses élèves, ça n’est pas une relation d’égal à égal. Il y a celui qui sait et qui a l’autorité de son savoir et il y a ceux qui apprennent. Ça paraît comme cela, l’évidence mais malheureusement, ça n’est pas l’évidence ou ça n’est plus l’évidence partout dans notre pays et il est nécessaire de toujours le rappeler.


La troisième chose et vous l’avez dit, c’est de travailler avec les enseignants, probablement quand c’est à leur demande, quand ça vient les soutenir dans leur enseignement, adapter parfois le format de certains cours, si cela permet de prodiguer ces leçons en toute sérénité.


Il y a la possibilité, et cela a été évoqué par des enseignants que j’ai rencontrés sur le terrain, effectivement sur certains sujets, vous avez évoqué la laïcité, d’avoir le renfort de personnes extérieures, internes au Ministère de l’éducation nationale, nos formateurs laïcité, nos équipes laïcité valeurs de la République dans les rectorats qui viendraient soutenir les enseignants à l’occasion de ces cours, à la demande évidemment des enseignants concernés, pour décharger une partie du poids de la responsabilité de cet enseignement face à certains élèves.


Cela fait partie des pistes que je regarde et que je travaille avec les organisations syndicales représentatives des enseignants mais je sais que je pourrai compter sur la représentation nationale pour avancer sur ce chantier qui est fondamental pour notre école et donc pour notre République.


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