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Marc LAMENIE : PPL élevant Alfred DREYFUS au grade de général de brigade

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • 6 nov.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 nov.

6 Novembre 2025


Proposition de loi élevant Alfred DREYFUS au grade de général de brigade - Dossier législatif



Madame la Présidente,

Madame la Ministre,

Mes chers Collègues,

 

Au matin du 5 janvier 1895, dans la cour d’honneur de l’École militaire, le capitaine Alfred Dreyfus est dégradé, tandis que la foule crie « Mort au juif ! ». Cet homme patriote et innocent, condamné parce que juif, passera sept années en détention, dont quatre au bagne de l’île du Diable.

 

Le président Émile Loubet le gracie en 1899. L’enfer judiciaire d’Alfred Dreyfus se poursuivra encore sept ans et aura duré douze années au total avant qu’il ne soit finalement innocenté et réhabilité, en 1906.

 

Cet épisode fait partie des plus sombres de notre histoire. En brisant le sabre du capitaine, c’est l’honneur de notre armée qui a été entaché.

 

Pendant des années, la France s’est divisée entre dreyfusards et anti-dreyfusards. L’antisémitisme rampant cherchait un exutoire. La défaite cuisante contre la Prusse, ainsi que la perte de l’Alsace Lorraine, appelaient un bouc-émissaire.

 

A l’issue d’une procédure où se succèdent les irrégularités, sur la base de preuves falsifiées, en se fondant sur un dossier secret auquel la défense n’a pu avoir accès, et afin de masquer l’échec des institutions, on a condamné un innocent.

 

L’affaire est suffisamment grave à ce stade, mais elle ne s’arrête pas là. Malgré l’action de quelques militaires courageux, l’armée a été incapable de reconnaître son erreur. Il a fallu que la justice civile intervienne pour que la vérité soit rétablie, pour que l’honneur de Dreyfus soit lavé.

 

Ceux qui ont produit de faux documents, ceux qui ont sciemment contribué à la condamnation d’un innocent n’ont fait l’objet d’aucune sanction. Enfin, on a refusé de prendre en compte les années passées en détention dans son avancement.

 

Sa carrière étant brisée, il prit sa retraite en 1907. Revenu à la vie civile, il fut, l’année suivante, la cible d’un attentat antisémite au revolver, l’auteur sera acquitté.

 

Malgré tout cela, Dreyfus a répondu présent en 1914. Accusé à tort, condamné à tort, dégradé, exilé et détenu au bagne, victime d’un attentat, il est venu défendre la France attaquée. A plus de 50 ans, il a combattu sur le chemin des Dames et à Verdun.

 

Ce soldat, juif et patriote, au comportement exemplaire, quittera l’institution avec le grade de lieutenant-colonel, alors que sa carrière aurait justifié celui de général de brigade.

 

La proposition de loi que nous examinons a pour objet de lui conférer le grade qui aurait dû être le sien s’il n’avait pas été injustement condamné. Disons tout de suite que rien ne pourra effacer l’injustice - les injustices - commises à l’égard de Dreyfus.

Lui conférer à titre posthume le grade de général de brigade, ce n’est que parachever la décision de sa réhabilitation.

 

Ce n’est pas clore le dossier ni oublier l’histoire. A plus d’un titre, l’affaire Dreyfus continue de mériter notre attention et de justifier notre vigilance.

 

L’antisémitisme est loin d’avoir disparu de notre pays. La vague d’agressions à la suite des attaques du 7 octobre, la profanation de l’arbre à la mémoire d’Ilan Halimi, ou encore le boycott d’étudiants juifs dans certains groupes de discussion universitaires sont autant de signaux d’alarme.

 

La lutte contre ce fléau exige une vigilance de tous les instants. L’adoption de la présente proposition de loi n’est pas la fin de ce combat.

 

Nous devons être également attentifs à une atmosphère intellectuelle qui se dégrade, aujourd’hui comme alors. Certains médias - désormais les réseaux sociaux - sapent la cohésion de notre nation et abusent l’opinion publique. Sous prétexte de défendre le Peuple, ils préparent son asservissement.

 

Nous devons garder à l’esprit et nous méfier des circonstances qui ont permis la faillite judiciaire et morale de l’affaire Dreyfus. Il nous faut également parfaire la réhabilitation de cet homme pour ne laisser subsister aucun doute sur son innocence.

 

Voter ce texte, c’est tirer les dernières conséquences de l’arrêt de la Cour de cassation rendu le 12 juillet 1906. La Cour a jugé que « c’est par erreur et à tort que cette condamnation a été prononcée ».

 

A nous de poursuivre en disant que c’est par erreur et à tort qu’Alfred Dreyfus n’est que lieutenant-colonel. Le groupe Les Indépendants votera en faveur de l’adoption de cette proposition de loi.

 

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