Marc Laménie - PLF pour 2025 : Défense
- Les Indépendants
- 20 janv.
- 4 min de lecture
18 janvier 2025
Projet de loi de finances pour 2025 - Mission "défense" - Dossier législatif
Merci Monsieur le Président,
Madame et Monsieur le Ministre,
Messieurs les Présidents de commission,
Chers Collègues rapporteurs,
Vous êtes nombreux, c'est la preuve que c'est un texte particulièrement important qui représente 60 milliards d'euros en loi de finances, en crédit de paiement.
Mes chers Collègues,
Il y a plus de dix ans, une guerre a commencé sur notre continent par une annexion. Beaucoup ont été tentés de s'en accommoder. Voilà bientôt trois ans que cette guerre a repris.
Nous sommes désormais tous contraints par la haute intensité de reconnaître que la paix nécessite des capacités militaires sérieuses. Après l'invasion de la Crimée, l'élection de Donald Trump en 2016 devait inciter l'Europe à bâtir sa souveraineté.
Hélas, nos partenaires européens ont continué de déléguer leur sécurité. Dix ans après l'invasion de la Crimée, trois ans après celle de l'Est de l'Ukraine, quelques mois après la réélection de Donald Trump et peu de temps après que des câbles sous-marins ont été sectionnés, la situation n'a toujours pas fondamentalement évolué.
Les 27 pays européens ne comptent toujours qu'un seul porte-avions, le nôtre. Le réveil européen est néanmoins en cours chez certains de nos partenaires. Les dépenses militaires des États membres ont augmenté de plus de 30% depuis 2021. Elles devraient atteindre cette année 326 milliards d'euros, soit 1,9% du PIB de l'Union européenne.
La France n'a, quant à elle, pas renoncé à entretenir ses capacités militaires et occupe une place particulière au sein de la défense européenne. Cependant, elle doit assurer la défense de son territoire, hexagone et Outre-mer, ainsi que la deuxième zone économique la plus vaste au monde.
Nos armées peuvent beaucoup, mais elles ne peuvent pas tout. Donc, en remerciant bien entendu l'ensemble de nos militaires qui méritent aussi beaucoup de respect et de reconnaissance.
Alors que notre pays connaît des contraintes budgétaires particulièrement fortes, le gouvernement a fait le choix de poursuivre l'exécution de la loi de programmation militaire, un effort représentant cette année 2% du PIB et la mission défense. Cela a été rappelé : 60 milliards d'euros en crédit de paiement.
Nous ne pouvons que nous en féliciter. Cet effort conséquent place les armées en seconde politique publique, plus importante après l'éducation nationale. Il y a aussi le remboursement de la dette. Mais cet effort pour nos armées, pour la défense, est extrêtement important.
Les dépenses militaires sont en hausse partout dans le monde. Il en est de même pour notre pays. En plus de défendre le territoire national et les Français, nos armées doivent également soutenir nos alliés.
Ainsi, l'armée de l'air de l'espace a cédé 24 Rafales à la Grèce et à la Croatie, plusieurs Mirage 2000 à l'Ukraine. La défense ukrainienne a également reçu des canons César, cédés par l'armée de terre. Ces efforts sont nécessaires pour défendre les valeurs et les intérêts de la France.
Ils requièrent cependant d'importants moyens. Les défis sont nombreux, qu'il s'agisse du maintien en conditions opérationnelles des matériels existants, de la conception de ceux qui les remplaceront demain, comme le porte-avions de nouvelle génération, et cela tout en assurant une dissuasion crédible.
Sans les femmes et les hommes engagés pour la défense de la France, ces matériels ne seraient rien. Nous voulons rendre hommage au courage et au professionnalisme de nos soldats, de nos militaires, en associant les réservistes.
Je prends l'exemple du département des Ardennes : vous connaissez bien le troisième régiment du génie. Monsieur le ministre, vous étiez venu récemment. Régiment historique à Charleville-Mézières, et il y a aussi l'importance des liens avec l'éducation nationale, les classes défense, avec les collèges, avec les lycées, donc c'est réellement important.
Je n'oublie pas non plus le passé militaire de nos départements. Malheureusement, il y a des départements où il n'y a plus que le délégué militaire départemental, d'où l'attachement à nos régiments et aussi à nos amicales régimentaires.
Je n'oublie pas aussi la place de nos militaires dans le cadre des opérations Sentinelles, parce que je crois qu'il y a un rôle aussi important. Puis susciter des vocations, recruter des jeunes militaires, intégrer des jeunes militaires, c'est réellement important.
À cet égard, nous devons veiller à ce que les conditions de travail rendent la vocation militaire plus attractive. C'est essentiel pour accroître les effectifs, mais également pour permettre davantage de fidélisation dans les armées.
Le contexte actuel est lourd de menaces. Il y a quelques temps, la Russie a tiré un missile balistique hypersonique à capacité nucléaire sur l'Ukraine. Au Moyen-Orient, la chute de Bachar al-Assad est une bonne nouvelle dans l'absolu, mais la situation reste explosive. Enfin, la Chine continue son action contre les démocraties et se montre particulièrement agressive envers Taïwan.
Partout, les tensions montent. Par la diplomatie, la France doit certes s'efforcer de les apaiser mais elle doit également se doter des moyens d'affronter des conflits plus durs.
La sécurité de nos concitoyens et de nos alliés nécessite réellement un strict respect de la loi de programmation militaire qui est réellement fondamentale avec beaucoup de dispositifs. Et je crois qu'il faut vraiment l'avoir toujours présent à l'esprit, parce que je crois que c'est vraiment la mission.
Et cette mission aussi fait partie des missions fondamentales. Et je n'oublie pas non plus de dire qu'il est important vraiment de susciter des vocations, qui est vraiment et former des jeunes militaires.
Le Groupe Les Indépendants votera donc en faveur de l'adoption des crédits de cette mission.
Je vous remercie.








