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Marc Laménie - Projet de loi de finances pour 2026 - Mission Sécurités

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • il y a 4 jours
  • 4 min de lecture

8 Décembre 2025


Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif




SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers Collègues,

Dix ans après les attentats du Bataclan, alors que notre pays s’est récemment recueilli en hommage aux victimes, chacun mesure à quel point la menace djihadiste reste présente, diffuse mais réelle.

Le terrorisme islamiste n’a pas disparu ; il se transforme et renaît parfois là où on ne l’attend pas. Dans ce contexte, les forces de sécurité intérieure sont notre première ligne de protection.

Elles le sont face au terrorisme, mais aussi face à une autre menace, qui s’étend silencieusement et ravage nos territoires : le narcotrafic. L’assassinat récent du frère d'Amine Kessaci, nous l’a rappelé avec une brutalité glaçante. Ce fléau touche désormais des villes moyennes et même des zones rurales.

C’est avec ces multiples défis en tête que nous examinons les crédits de la mission « Sécurités » pour 2026. Le groupe Les Indépendants salue l’engagement de ces femmes et de ces hommes qui risquent leur vie pour assurer la sécurité de nos concitoyens.

Je me félicite que le budget global de la mission progresse, avec près de 25 milliards d’euros en crédits de paiement, soit une hausse de 2,6 %

Le groupe Les Indépendants salue cet effort. Il confirme la priorité donnée au régalien. Les finances publiques sont dégradées, et nous devons collectivement en tenir compte. Mais nous savons aussi qu’il existe des missions dont la République ne peut s’exonérer : la protection des Français en fait partie.

Pour autant, si ce budget est préservé, sa répartition laisse apparaître des fragilités. D’abord, parce que la part des dépenses de personnel dépasse encore 80 % dans la police comme dans la gendarmerie.

Il s’agit d’un effort considérable, mais il est consenti en diminuant les crédits disponibles pour l’investissement. Nos forces ont besoin d’effectifs, mais elles ont aussi besoin de véhicules, de bâtiments, de matériels modernes. Or, dans certains domaines, les retards s’accumulent dangereusement.

Je pense en particulier à la situation préoccupante de la gendarmerie. La flotte d’hélicoptères vieillit : 26 appareils ont près de quarante ans, certains ont déjà dû être retirés du service, et la tranche indispensable pour les remplacer – près de 355 millions d’euros – n’est pas financée dans ce budget.

Mes chers collègues, comment imaginer que nos gendarmes en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, puissent remplir leurs missions face au trafic de stupéfiants, aux violences ou aux crises locales sans moyens aériens fiables ?

Nous sommes également préoccupés par le renouvellement des véhicules terrestres. Pour la police nationale, les 2 900 véhicules prévus en 2026 permettront à peine de compenser deux années d’acquisitions insuffisantes.

Quant à la gendarmerie, les enveloppes dédiées aux véhicules ont été revues à la baisse, ne permettant l’achat que de quelques centaines de véhicules, très loin du seuil annuel nécessaire à la simple stabilisation du parc. Cette situation met en péril la capacité opérationnelle des unités sur le terrain.

S’agissant des effectifs, le respect de la trajectoire de la LOPMI constitue un point positif. Néanmoins, l’année blanche de 2025 a créé un retard qui ne sera pas comblé à ce rythme, en particulier pour la gendarmerie.

La filière investigation souffre d’un manque d’effectifs. Les 700 postes supplémentaires annoncés ne permettront qu’un rattrapage partiel, alors même que les stocks de procédures augmentent et que la criminalité organisée se structure plus vite que notre réponse judiciaire. Sans un investissement durable dans la police judiciaire, nous courrons le risque de constater les infractions sans être en mesure d’en appréhender les auteurs.

Notre groupe le redit ici : les nécessaires baisses de dépenses publiques doivent intervenir partout ailleurs que dans le régalien, car il s’agit du cœur de l’action de l’État.

A présent, l’objectif de créations de postes à horizon 2027 prévu par la LOPMI apparaît compromis. Nos concitoyens voient leurs centres-villes changer, les atteintes aux personnes augmenter de plus de 45% depuis 2010, les réseaux de stupéfiants se professionnaliser. Ils demandent légitimement des policiers, des gendarmes présents et en mesure d’intervenir.

Les violences du quotidien, les trafics, l’emprise du narcotrafic, mais aussi les tensions qui peuvent dégénérer comme en Nouvelle-Calédonie l’an passé, montrent que l’ordre public nécessite un travail constant.

Notre groupe considère qu’il n’y a pas de liberté sans sécurité. Nous savons aussi qu’il n’y a pas de sécurité sans des forces de l’ordre respectées, bien formées, bien équipées, et suffisamment nombreuses.

Nous appelons donc à respecter la LOPMI pour préserver la capacité d’agir de nos forces. Il nous paraît également essentiel de veiller à ce que les arbitrages internes ne créent des déséquilibres durables entre police nationale et gendarmerie nationale. Le pays a besoin des deux.

Alors que les menaces s’additionnent – terrorisme, narcotrafic, violences diffuses – nous ne devons pas faiblir. Le groupe Les Indépendants ne soutiendra aucun amendement visant à diminuer les crédits de cette mission régalienne, comme nous l’avions déjà affirmé l’an dernier.

Nous serons également vigilants à ce que les priorités opérationnelles – outre-mer, lutte contre le narcotrafic, capacité d’enquête, lutte antiterroriste – soient réellement prises en compte dans l’exécution budgétaire. Les Français attendent que l’État tienne ses promesses.

Pour eux, pour nos territoires, pour ceux qui servent en uniforme et qui protègent la République, nous devons être à la hauteur.

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