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Marie-Claude LERMYTTE : PPL visant à interdire l'usage de l'écriture inclusive

30 Octobre 2023

Proposition de loi visant à interdire l'usage de l'écriture inclusive

Madame la Présidente,

Madame la Ministre,

Monsieur le Rapporteur,

Mes chers collègues,

La France excelle toujours dans ce genre de polémique, inutile, mais essentielle, car lancée par une minorité de militants décidés à enflammer le débat public et semer la division quand notre belle langue devrait nous rassembler.

Si on peut espérer que l’écriture dite inclusive part d’un bon sentiment, elle est en réalité contre-productive. Elle n’est évidemment pas à la hauteur des enjeux liés à la nécessaire égalité hommes-femmes ; cela ne se limite pas à un « e » final séparé par un point.

De plus cette écriture s’accompagne d’un saccage de notre grammaire française construite au fil du temps et patinée par les usages.


Elle constitue pour beaucoup un obstacle à la lecture et à la compréhension de l’écrit.

Le texte que nous étudions aujourd’hui vise à préserver la lisibilité, la compréhension et la richesse de notre langue.

Comme cela a été rappelé, nombre de jeunes ne savent ni lire ni écrire à leur entrée en classe de 6ème. Interrogez aussi quelques enseignants de l’université et ils vous diront le drame dont ils héritent.

Nous sommes conscients que notre langue est malmenée depuis des décennies par des méthodes d’apprentissage sur lesquelles le Ministre de l’Education Nationale est revenu non sans un certain courage. Mais il faudra quelques générations pour que nos enfants maitrisent à nouveau leur langue maternelle.

Si le partage d’une langue est un facteur essentiel d’union, il ne doit pas être un facteur d’exclusion, alors n’en rajoutons pas.


Avant d’introduire, au nom d’une idéologie, les artifices du langage inclusif, donnons la priorité à l’apprentissage des bases de l’orthographe et de la grammaire et transmettons modestement le goût tout simple de la lecture.

Qu’une élite souhaite partager ce langage, très bien, il ne s’agit pas d’interdire son usage. Nous ne sommes pas des censeurs !

En revanche, il s’agit de préciser dans ce texte, que les représentants du secteur public ne sont pas autorisés à utiliser l’écriture inclusive.

J’en profite pour vous demander, Madame la Ministre, le bilan de la circulaire de novembre 2017 d’Edouard Philippe relative aux règles de féminisation et de rédaction des textes du Journal Officiel, laquelle déconseillait l’usage de cette graphie et de celle de mai 2021 de Jean-Michel Blanquer.

Aujourd’hui, le Président de la République était au château de Villers-Cotterêts pour l’inauguration de la Cité de la francophonie.

Il a déclaré : « la force de la syntaxe de notre langue est de ne pas céder aux airs du temps ». Si je ne peux que souscrire à ses propos, je m’interroge sur l’efficacité de ces deux circulaires, puisque 6 ans plus tard, la crainte de voir le développement de l’écriture inclusive inquiète la parole présidentielle.

Madame la Ministre, je sais que l’on nous apprenait que le « le masculin l’emporte sur le féminin » mais permettez-moi de reprendre une formule extraite du débat lancé par notre groupe des Indépendants sur ce sujet en 2021, par un sénateur honoraire qui se reconnaîtra :

« Les valeurs, qui nous animent, sont les principes de la République, de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité. Quatre féminins dont personne ne revendique le masculin ! »

Au nom du groupe Les Indépendants, j’accueille donc favorablement ce texte.

Je vous remercie.

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI

Interventions au Sénat

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