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Pierre MEDEVIELLE : QAG - Maladie hémorragique épizootique

25 Octobre 2023

Merci Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre de l’Agriculture,


Depuis début septembre, les cheptels bovins du grand sud-ouest sont touchés par une maladie virale à forte contagiosité : la MHE – Maladie Hémorragique Epizootique - transmise par moucheron du type culicoïdes.


Les premières études engagées pour consolider nos données sur la mortalité de cette maladie fournissent des chiffres dans une fourchette allant de 0,3% à 3%. Nous notons également de nombreux avortements.


Pour une majorité des cas, la guérison intervient au bout de quelques jours en traitant avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens mais très couteux. Dans certains cheptels, plus de 50% des animaux sont atteints.


Les mesures de confinement mises en place dans un rayon de 150 km autour des foyers n’ont fait qu’aggraver les conséquences économiques de cette crise, puisque les éleveurs se sont vus interdire les marchés italiens et espagnols.


Depuis mi-octobre, ces marchés sont réautorisés sous certaines conditions, cependant l’épizootie progresse avec un impact extrêmement lourd sur les finances de nos éleveurs.


Monsieur le Ministre, nous aurons à faire, dans quelques semaines, à un problème national.

Quelles sont les mesures prophylactiques qui pourraient être mises en place ?


Le Gouvernement a-t-il prévu des mesures financières compensatoires afin d’aider les acteurs de cette filière déjà rudement éprouvée ?


Réponse de M. Marc FESNEAU – Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire


Merci beaucoup Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénateurs,

Monsieur le Sénateur MEDEVIELLE,


D’abord pour vous remercier de poser cette question puisque comme vous l’avez indiqué, nos éleveurs sont confrontés pour la première fois, à ce virus MHE.


Depuis son apparition avérée le 19 Septembre, il y avait trois cas : Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. Cette situation de crise s’aggrave puisque nous sommes passés de 39 foyers le 29 Septembre recensés à près de 1 200 au mois d’Octobre, le 20 Octobre pour être très précis.


Je voudrais d’abord adresser un message de solidarité aux agriculteurs, aux éleveurs de ces départements, je pense en particulier aux Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées qui sont particulièrement touchés.


Vous dire que la première priorité qui a été la nôtre, c’est d’agir immédiatement sur les marchés, de rentrer en discussion avec les pays principaux en terme d’exportation, je pense à l’Italie et à l’Espagne et je voudrais remercier mes collègues Italien et Espagnol publiquement puisqu’en moins de quinze jours, cela fait un peu plus d’un mois que cet épisode est arrivé, en moins de quinze jours, nous avons pu débloquer la situation via un certain nombre de mesures sanitaires de précaution que vous avez évoquées, que je ne réévoquerai pas, qui sont le confinement autour de 150 Km, qui ont permis de crédibiliser la démarche sanitaire de la France autour de cette maladie épizootique.


Deuxième élément sur lequel je veux travailler. Effectivement, au-delà de ces éléments essentiels qui permettent de débloquer 95 % de l’export, nous devons travailler sur d’autres pays, vous le savez et on continue le travail de diplomatie sanitaire.


Le deuxième sujet c’est les conséquences économiques qu’on voit apparaître au fur et à mesure. Elles sont liées aux frais vétérinaires, aux pertes liées à la morbidité, à des déficits de production. Il nous faut encore évaluer avec précision ces pertes pour pouvoir regarder les dispositifs que nous pourrions mobiliser.


J’ajoute que depuis l’apparition de cette maladie, on a quarante fermes tests qui nous permettent de suivre au quotidien, avec un comité de suivi et un comité de crise, toutes les semaines qui permettent de suivre les risques et les impacts sur les exploitations. Et donc, on attend un certain nombre de résultats dans les jours ou les semaines qui viennent pour regarder et construire avec les professionnels les dispositifs dont ils auront besoin pour leur permettre de passer la crise.


Au-delà de ça, cet épisode il vient montrer quoi ? Que nous avons besoin de repenser aussi le financement du sanitaire en France. Pourquoi ? Parce qu’on va voir apparaître de plus en plus, MHE c’est un effet du dérèglement climatique ; c’était au sud et ça monte au nord et donc on a besoin de repenser notre système sanitaire et son financement et ça c’est un travail de moyen et long terme.


Je vous remercie.


Réplique de M. Pierre MEDEVIELLE

Monsieur le Ministre,


Je vous remercie de prendre en compte cette situation qui est quand même urgente.


Bien sûr, il est trop tôt pour tirer les bilans sur les conséquences financières mais ça évolue très rapidement. La crise ukrainienne nous a quand même rappelé douloureusement nos besoins de souveraineté énergétique mais surtout alimentaire en ce qui nous concerne.


Aujourd’hui, cette filière bovine est hélas sujette à de nombreuses attaques. Les cheptels diminuent, les éleveurs souffrent et c’est un nouveau coup dur pour ce fleuron, quand même, de notre agriculture.


Donc, je compte sur vous, sur le Gouvernement pour aider cette filière. Aidons nos éleveurs s’il vous plaît.

Interventions au Sénat

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