top of page

Pierre Médevielle : Crises de l'agriculture et de la pêche

24 janvier 2024

Question d'actualité au Gouvernement



Question de Pierre MÉDEVIELLE, Sénateur de la Haute-Garonne, à Christophe BÉCHU, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

 

Monsieur le Président

Monsieur le Ministre,

 

Ma question porte sur les crises concomitantes de l’agriculture et de la pêche.


Tout d’abord, mes pensées vont bien sûr à la famille Sonnac, si durement éprouvée.


Comme prévu, le blocage de l’A64 sur mon département, initié par des éleveurs victimes de la crise bovine MHE, est en train de se généraliser à l’ensemble du pays.


Nos agriculteurs et nos éleveurs ne peuvent plus vivre de leur métier. Devant tant de désespérance, des mesures concrètes et immédiates sont aujourd’hui indispensables. Le gel du prix du GNR à un niveau acceptable pendant 3 ans permettrait déjà aux exploitants les plus durement touchés de se refaire une trésorerie. Envisagez-vous cette option ?


Aujourd’hui, le bashing agricole et l’inflation normative ne sont plus supportables. L’agriculture doit devenir une grande cause nationale pour 2024 ».


Que dire, maintenant, de la décision ahurissante du Conseil d’État, revenant sur l’arrêté dérogatoire du Gouvernement et qui se résume à une interdiction de la pêche pendant 30 jours dans le Golfe de Gascogne ? Les pêcheurs ont subi cet hiver de nombreuses tempêtes les obligeant à rester à quai. Cette nouvelle punition les met dans une situation tout à fait insupportable.


Alors que la gestion des quotas de pêche et de la ressource halieutique ont été délégués à Bruxelles. Le Conseil d’État est-il compétent pour prendre ce type de décisions ?


La réalité des faits, c’est qu’il n’y a jamais eu autant de dauphins dans le Golfe de Gascogne dont personne ne souhaite la mort évidemment. Doit-on sacrifier toute une filière pour satisfaire des associations comme Sea Shepherd, France Nature Environnement ou la LPO ? Où vont s’approvisionner les mareyeurs ?


L’écologie punitive a fait suffisamment de dégâts dans notre pays, tournons vite la page !


Monsieur le Ministre, nos territoires et nos ports sont en détresse absolue. Ne pensez-vous pas qu’il faut en urgence se pencher au chevet de ces filières, sous peine d’abandonner toute ambition en matière de souveraineté alimentaire ?

 

Réponse de M. Christophe BÉCHU – Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires


Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs,

Monsieur le Sénateur Pierre Médevielle.


Vous évoquez la situation des agriculteurs et la situation des pêcheurs. Et c'est la deuxième partie de votre réponse qui va justifier que je vous réponde pleinement, compte tenu à la fois des responsabilités que j'ai été amené à prendre ces derniers jours et du fait que je suis leur interlocuteur.


Je n’insisterai pas sur l'agriculture, Marc Fesneau l'a fait. Vous citez une attente, une mesure. Nous attendons dans l'après-midi les revendications précises des agriculteurs. Vous savez qu'il y a ce sujet sur le GNR, il y en a manifestement d'autres et, l'examen que nous devrons faire, il sera minutieux, il sera avec attention, il ne sera pas seulement sur les mesures.


Il sera aussi sur le fait d'aller éviter par les mots une absence de considération ou une forme d'hypocrisie écologique qui consisterait à continuer à appliquer dans notre pays des normes pour ceux qui se produisent ici et qui ne s'appliquent pas à ceux qui veulent faire venir leurs produits dans notre pays.


C'est la même logique et la même réflexion que nous devons également être capables de conduire sur la pêche où le point de départ est très différent.


Le point de départ, vous l'avez dit, c'est une décision de justice du Conseil d'État, au mois de décembre, à partir d'une réalité qui n'est pas contestable : le nombre de dauphins échoués sur les plages, une espèce menacée


Et avec 1482 dauphins échoués sur la seule période hivernale, d'après les spécialistes, c'est la survie de l'espèce, des dauphins communs et des marsouins communs qui est en jeu.


À partir de ça, une position de compromis consistant à imaginer un dispositif de conciliation a été mise en place avec des dérogations. Le Conseil d'État a annulé ces dérogations et il l'a fait avec un délai trop bref pour que nous puissions faire autre chose que d'appliquer strictement cette mesure.


Pour avoir vu le patron des pêcheurs il y a quelques jours, pour être en dialogue constant avec eux, c'est une batterie de mesures que nous envisageons.


D'abord, dans l'urgence, pour faire en sorte d'assurer des indemnisations qui ne mettent personne sur le carreau. Ensuite, d'équité, pour éviter que des navires non français ne viennent pêcher dans nos eaux, enfin de contrôle. J'aurai l'occasion d'y revenir à l'occasion de la prochaine question au Gouvernement de cette séance.

 

Réponse de M. Pierre MÉDEVIELLE - Sénateur de la Haute-Garonne


Monsieur le ministre,


Merci de votre réponse, mais ne laissons pas la situation s'envenimer.


Le temps des réponses concrètes est arrivé.


 

Interventions au Sénat

bottom of page