QAG - Pierre Médevielle - la dermatose nodulaire contagieuse des bovins (DNC) et l’accompagnement des éleveurs.
- Les Indépendants
- il y a 21 heures
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17 décembre 2025
Question d'actualité au Gouvernement
Question de Pierre Médevielle :
Merci Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Tout a été dit, ou presque, sur la dermatose nodulaire contagieuse. Infos, infoxs et intoxs. Pourtant, il demeure que la DNC est une des maladies les plus graves en santé animale. La situation est explosive sur le terrain. Nos éleveurs du sud-ouest et maintenant tous leurs collègues sont sur le pied de guerre. Les mesures sanitaires sont très difficiles à accepter.
L'épizootie qui a repris en Ariège et en Haute-Garonne s'étend maintenant aux départements voisins. Nous avons été pris de vitesse par le virus et, faute d'une communication et d'une pédagogie suffisantes, nous avons perdu la bataille des médias. Aujourd'hui, tout le monde s'insurge contre les abattages avec des prétextes plus ou moins farfelus. Le dépeuplement complet d'un troupeau est un choc terrible pour les éleveurs.
Madame la Ministre, vous n'êtes pas sans savoir que les revendications aujourd'hui dépassent désormais la seule problématique de l'abattage des bovins. Madame la Ministre, ne pensez-vous pas que la communication de votre Ministère a été insuffisante ? Face à cette situation que vous ne maîtrisez plus, comment comptez-vous reprendre la main ?
Intervention du Président de Sénat, Gérard Larcher :
La parole est à la Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire. Madame Annie Genevard.
Réponse de la Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard :
Merci Monsieur le Président, Monsieur le Sénateur, merci pour votre question qui fait hélas l'actualité depuis quelques jours.
Je voudrais vous dire que le Gouvernement, hier, à l'initiative du Premier ministre et de moi-même, nous avons tenu deux réunions de crise exceptionnelles parce que nous sommes à un moment stratégique où il importe de déployer massivement en priorité nationale la vaccination, car le meilleur rempart...
Vous êtes vétérinaire, je crois, monsieur le sénateur ? Non ? Alors il y a quelqu'un qui va me poser une question, qui l'est ? Donc voilà, une vaccination...
Intervention du Président de Sénat, Gérard Larcher :
Il est derrière vous !
Suite de la réponse de la Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard :
Une vaccination...
Monsieur le Président du Sénat, je parle à votre oreille que je sais attentive. Monsieur le sénateur, cette vaccination massive, rapide, coordonnée, départementalisée, à la main d'un préfet qui sera chargé de déployer les vaccins, nous les avons en nombre. Nous aurons 900 000 vaccins pour vacciner 750 000 bovins.
Prenons le cas de l'Ariège. J'ai demandé que les 1000 exploitations de l'Ariège soient vaccinées avant la fin du mois de décembre. Et il en sera dans la rapidité de même pour l'ensemble des départements qui sont concernés par la zone vaccinale et la zone réglementée.
Par ailleurs, nous avons mobilisé une force vétérinaire puissante, augmenté des vétérinaires retraités, libéraux, vétérinaires d'État, vétérinaires de l'armée, pour qu'il y ait des vaccins, mais aussi des bras pour conduire cette politique de vaccination.
Des contrôles renforcés, parce que ce qui propage la maladie, ce n'est pas le manque d'informations, monsieur le sénateur, parce que l'information nous l'avons faite massivement. Mais c'est l'absence de discipline individuelle et collective. Chacun doit respecter les consignes de limitation de mouvement.
Et puis enfin, une aide. Une aide pour les petits élevages, pour les petits éleveurs qui sont fragilisés par cette crise quand ils sont dans la zone réglementée. Nous déploierons des allégements de charges sociales, des allégements de charges fiscales et un fonds de soutien de plus de 10 millions d'euros pour ne laisser personne sur le bord du chemin de cette terrible crise sanitaire que nous vaincrons, j'en suis persuadée, comme nous avons su vaincre dans le passé toutes les grandes épizooties qu'a connues le monde de l'élevage et dont il s'est toujours relevé avec courage.
Donc sachez-le, Monsieur le sénateur, nous sommes complètement, prioritairement mobilisés pour que ce virus recule et que nous puissions l'éradiquer, car c'est l'objectif.
Réplique de Pierre Médevielle :
Merci Madame la ministre, les éleveurs touchés et ceux qui vont l'être ont certes besoin d'attention, de compassion, ainsi que de mesures fiscales et financières comme celles que vous venez d'annoncer, je vous en remercie en leur nom.
Mais ce qu'ils veulent surtout, je pense, c'est parler d'avenir, c'est pour cette raison qu'ils vous ont invité à revenir en Occitanie pour dialoguer avec eux, pour évoquer ces lendemains qui s'annoncent si difficiles. Je pense que la crise n'a pas été prise dans sa dimension humaine et c'est regrettable, ce qui a entraîné quelques débordements.
Nous devons aujourd'hui aider les éleveurs à franchir ce cap qui est très compliqué pour eux. Ils ont besoin de clarté, d'appui, bien sûr, d'attention, d'un accompagnement de tous les instants. C'est ce qu'ils attendent de nous. Nous n'avons pas le droit de les décevoir, Madame la Ministre.








