Vanina Paoli-Gagin - Projet de loi de finances pour 2026 - Explication de vote
- Les Indépendants
- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
15 Décembre 2025
Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif
Monsieur le Président,
Madame et Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues.
Lors de la discussion générale du budget que nous nous apprêtons à voter, mes collègues du Groupe Les Indépendants, à cette même tribune, avaient présenté la position de notre Groupe. Elle procède d'un constat sans cesse renouvelé qui s'est mué malheureusement, en évidence.
La France est asphyxiée par les impôts, les taxes, les cotisations et les redevances. Trop longtemps, une partie de cet hémicycle a expliqué aux contribuables qu'on ne pouvait atteindre le bonheur que par la fiscalité. Chaque augmentation devait nous permettre de nous approcher un peu plus du Valhalla des services publics.
La conséquence, nous la connaissons, nous sommes champions de l'OCDE en matière de prélèvements obligatoires, vice-champions en matière de dépenses publiques. Pour autant, la promesse de Valhalla des services publics n'était qu'un mirage. Hormis quelques secteurs où nous excellons, nous sommes en retard dans de nombreux domaines.
Notre argent est donc trop prélevé et souvent mal dépensé depuis des décennies. Il l’est d'autant plus que nous ajoutons à ce taux d'imposition trop élevé un important déficit structurel. Pour financer ce déficit, nous nous endettons chaque année un peu davantage, sur le dos des générations à venir, pour satisfaire les caprices de certaines formations politiques. Je pense notamment à la suspension de la réforme des retraites.
Augmenter les impôts ne sert plus à rien. Nous avons épuisé la poule aux œufs d'or, dans une sorte d'incantation magique, en attendant qu'elle ponde des œufs d'autruche, ce dont elle paraît incapable. Désormais, chaque augmentation d'impôts est en effet suivie d'une baisse de nos recettes fiscales.
Or, les deux seuls moyens d'augmenter les recettes publiques sont une augmentation de l'activité économique et une baisse de la fiscalité. Dans le grand bain de la compétition économique mondiale, mes chers Collègues, nos chefs d'entreprise sont déjà obligés de nager aussi avec des chaussures de ski tant ils sont imposés. Ceux qui appellent à davantage les matraquer fiscalement estiment que nos entrepreneurs devraient nager aussi avec les skis en plus des chaussures.
Nous devons aux Français la vérité. Seule la baisse des dépenses publiques nous permettra d'éviter le pire, c'est-à-dire une crise budgétaire. Et d'ailleurs, l'écrasante majorité des Français l'a déjà bien compris, qui préfère une baisse des dépenses publiques à une nouvelle augmentation des impôts.
Pour baisser nos dépenses, il faut recentrer l'État sur ses missions régaliennes, sur la préparation du futur, je pense aux dépenses d'enseignement, de recherche ou de décarbonation, notamment via l'action de France 2030. À ce dernier égard, je regrette vivement le vote de la majorité sénatoriale qui a compromis grandement notre capacité à penser sur le temps long et à soutenir nos entreprises de haute technologie, donc notre industrie de demain. Dans un contexte de fort décrochage européen, ce coup de rabot ne va vraiment pas dans le sens de l'histoire.
La baisse de nos dépenses nous permettra de réduire notre déficit, donc notre besoin en emprunts nouveaux. Ainsi, et seulement ainsi, la charge de la dette pourra enfin stopper sa croissance folle. En 2025, la charge de la dette était notre troisième budget. Elle sera en 2026 notre deuxième budget, après l'éducation et même avant les armées. Elle sera certainement notre premier poste de dépense d'ici deux ans.
Les sénateurs de mon Groupe ont une position très claire sur la question budgétaire. Nous souhaitons baisser les impôts, baisser les dépenses et augmenter l'activité. Le vote de trop nombreux impôts nouveaux lors de l'examen de la première partie nous a empêchés de la voter. Lors de l'examen de la seconde partie, je pense que nous ne sommes pas allés assez loin dans cet exercice de sobriété budgétaire, mais des avancées sont à noter.
Je tiens notamment à saluer l'adoption de notre amendement portant à 3 le nombre de jours de carence dans la fonction publique d'État, hors armée. Cet alignement entre les régimes du public et du privé était nécessaire. Par ailleurs, le renforcement des moyens de nos armées et le maintien des crédits des ministères régaliens est salutaire, notamment ceux du ministère des Affaires étrangères. Ils sont indispensables à nos yeux dans ce contexte troublé.
Pour ces raisons, les sénateurs de notre Groupe, Les Indépendants, voteront le projet de loi pour 2026.
À titre personnel, ma conclusion reste que ce budget n'est pas adapté pour réaliser des économies, baisser les dépenses et préparer l'avenir. Cet exercice est bien trop souvent trop fiscal car il sert justement seulement à moduler les impôts.
C'est exactement pour cela, mes chers Collègues, souvenez-vous que je vous ai proposé une loi de finances pluriannuelle. Pour traduire dans le projet de loi de finances des économies en décembre, il faut réformer l'État tout le reste de l'année, entre janvier et septembre.
Alors je vous propose mes chers Collègues, madame, monsieur le ministre, quelques pistes à explorer collectivement dans les mois à venir pour que le budget suivant soit peut-être moins dépensier. Réformer la commande publique pour de vrai. Réformer les fonctions publiques pour de vrai. Intégrer l'intelligence artificielle dans nos services publics et réformer l'immobilier de l'État.
Qu'importent les incertitudes de l'Assemblée nationale, vous avez face à vous des sénatrices et des sénateurs prêts à réformer au service du plus grand nombre et de notre pays.
Je vous remercie.








