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Vanina Paoli-Gagin - QAG : situation de Visibrain

  • Photo du rédacteur: Les Indépendants
    Les Indépendants
  • 25 juin
  • 3 min de lecture

25 juin 2025


Question d'actualité au Gouvernement



Question de Vanina Paoli-Gagin, Sénateur de l’Aube :


Monsieur le Président,

Madame la Ministre,


On ne peut pas à la fois appeler à une plus grande souveraineté numérique et opter pour de l'achat public non européen dès que l'occasion se présente.


Visibrain est le seul acteur français indépendant spécialisé dans la veille stratégique des réseaux sociaux, le fameux "social listening" américain. Depuis 2017, cette société d'ingénieurs française équipe plusieurs ministères et administrations de l'État.


Son expertise permet d'assurer une veille en temps réel sur les réseaux comme X, TikTok, Telegram et LinkedIn, mais aussi de suivre les tendances pour anticiper des crises et lutter contre la désinformation. Un tel outil est clé dans l'analyse de l'opinion publique à partir de données par nature extrêmement sensibles.


Il serait irresponsable dans le contexte géopolitique d'abandonner aux puissances étrangères cette mine informationnelle si vitale pour nombre de nos services assurant renseignement, sûreté et sécurité.


Le service d'information du gouvernement a pourtant décidé d'écarter son prestataire national historique, qui a eu la meilleure note technique, au profit de Talkwalker. Racheté par la société canadienne Hootsuite en 2024, sous capitaux américains, cette solution est hébergée sur des infrastructures soumises au Cloud Act.


Les prochaines élections en France feront l'objet de tentatives d'ingérence via les réseaux sociaux, arme de déstabilisation massive de nos démocraties. On l'a bien vu aux Etats-Unis comme en Roumanie.


Madame la Ministre, comment le SIG a-t-il pu faire preuve d'une telle naïveté ? L'offre concurrente retenue ne couvre même pas TikTok alors que 70% de ses utilisateurs français ont moins de 24 ans. Le seul critère en sa faveur est son prix anormalement bas. Ce vil prix est-il, Madame la Ministre, celui de notre souveraineté ?


Réponse de Clara Chappaz, Ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique :


Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs les Sénateurs et Sénatrices,

Madame le Sénateur,


Je vous remercie pour cette question parce qu'elle est fondamentale dans l'époque actuelle quand il s'agit de parler de souveraineté numérique.


Oui, le service d'information du gouvernement, lorsqu'il a remis en jeu un certain nombre des lots qui l'aident sur un certain nombre de tâches, dont celle que vous avez mentionnée, a pris une décision qui conduit à la situation actuelle.


Cette décision, c'est que, sur quatre lots, trois ont été attribués à des sociétés françaises, Blum, Trajan et Deep Opinion, et un a remplacé une société française par une société canadienne que vous avez citée, Talkwalker.


Alors je pourrais vous dire, et je vous le dis bien sûr, que le marché était conforme, que oui, cette société, Talkwalker, avait des prix bien plus intéressants que les sociétés françaises en lice pour ce marché. Je pourrais vous dire que non, il ne s'agit pas de données sensibles puisqu'il s'agit de données publiques et que les serveurs sont hébergés ici en Europe.


Pour autant, je crois que vous connaissez ma conviction. Ce type de décision, c'est inadmissible. C'est inadmissible parce qu'on ne peut pas parler continuellement de souveraineté numérique et se cacher derrière le code des marchés publics pour prendre ce type de décision.


On ne peut pas continuellement dire qu'on a un écosystème d'innovation à la pointe de la technologie et se tourner vers les solutions non européennes à la moindre occasion. Alors oui, c'est un sujet difficile, c'est un sujet qui est encadré par le code de la commande publique, par tout un tas de règles que nous connaissons, que vous connaissez mieux que personne, vous les dénoncez régulièrement.


Mais ce que je peux vous garantir, c'est comme sur tout un tas d'autres sujets difficiles, je ne lâcherai rien. Il faut qu'on regarde en Europe ce qu'on est capable de faire, nous le faisons avec la révision de la directive sur la commande publique et nous irons jusqu'au bout.


On ne construit pas de souveraineté numérique quand on n'est pas capable d'avoir une vraie politique industrielle. Et cette politique industrielle c'est se tourner vers nos entreprises et vers nos acteurs de l'innovation et du numérique.


Je vous remercie.

 

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