Vincent Louault - Projet de loi de finances pour 2026 - Mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales
- Les Indépendants
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12 Décembre 2025
Projet de loi de finances pour 2026 - Dossier législatif
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mesdames et messieurs les rapporteurs,
Mes chers collègues,
Un gouvernement qui gouverne c’est un gouvernement qui a une volonté, et pour cela, il lui faut un budget.
Or, les crédits de la mission agriculture sont en baisse. Notre groupe l’a suffisamment répété : nous devons réduire les dépenses à tous les niveaux, en priorisant les dispositifs qui apportent des résultats concrets, qui sont des investissements, et qui permettent de renforcer notre souveraineté.
Toutefois, nous constatons qu’une fois encore, l’agriculture n’est pas la priorité. C’est une variable d’ajustement. Au niveau Européen, vous le disiez, Madame la Ministre, il y a quelques jours, le financement de la politique agricole a reculé de 19% en dix ans. En France, il en va de même, alors que la tension est maximale.
Nous l’avons tous constaté ces dernières 48h dans le Sud-Ouest. Nos agriculteurs n’ont plus rien à perdre. Ils se sentent abandonnés et sont en colère.
Je voudrais rappeler, à propos de la DNC, que celle-ci n’est pas contagieuse. C’est une maladie virale qui se transmet par les insectes et non entre vaches.
L’abattage entier de son cheptel est un drame dans la vie d’un agriculteur. Vous en avez conscience. J’entends bien que ce ne soit pas par gaieté de cœur que vous prononcez ces abattages, que la règlementation européenne a classé la DNC en catégorie A et qu’une stratégie de lutte contre la maladie a été établie par le Parlement de l’élevage.
Toutefois, nous devons constater que nous entrons dans l’hiver, que la pression des mouches devrait diminuer et que, pourtant, de nouveaux foyers apparaissent.
Les mesures mises en place au début du développement de cette maladie ont été efficaces, mais nous en constatons aujourd’hui les limites.
Et ce n’est pas en envoyant des chars que nous rétablirons le dialogue. Ce n’est pas en abattant des troupeaux entiers que nous éradiquerons la maladie et apaiserons les tensions dans le monde agricole. A l’inverse, cela risque de dissuader les éleveurs de déclarer leurs bêtes malades. Et alors là, ce sera une bombe à retardement.
Nous devons accentuer la prévention, la vaccination, la surveillance et contrôler davantage les mouvements de bovins et les déplacements entre les territoires. Empêchons les mouvements illégaux ! Et surtout, renforçons la lutte contre les insectes vecteurs par la désinsectisation.
Je sais Madame la Ministre, combien vous vous êtes impliquée. Mais essayons de trouver des solutions intermédiaires et non violentes pour que le dialogue perdure.
C’est dans ce sens que nous nous réjouissons des 40 millions en faveur de la lutte contre les maladies animales et la prise en charge partielle par l’Etat des vaccins.
De même le soutien affiché aux vétérinaires ruraux est essentiel. Mais nous devons encore l’accentuer.
Car comment comprendre que d’un côté, le budget dédié à l’éolien et au photovoltaïque augmente de 4 milliards, tandis que les crédits de la mission Agriculture baissent de 210 M ?
Nos agriculteurs ne veulent plus être la variable d’ajustement.
D’autres filières souffrent, c’est le cas de la viticulture. Nous l’avons rappelé à de nombreuses reprises. Certes, un fonds d’urgence est prévu, mais nous avons besoin d’un plan fort pour lutter contre le dépérissement du vignoble et relancer la filière. Il en va de même pour la filière noisette.
C’est pourquoi nous nous félicitons de l’augmentation du plafond des dépenses du CAS-DAR. S’il faut interdire les pesticides en France, alors accompagnons nos agriculteurs ! Ce compte d’affectation spécial permet justement de financer le PARSADA, plan d’action essentiel pour trouver des alternatives durables, mais surtout économiquement efficaces.
C’est essentiel pour la noisette, mais aussi pour les vergers de pommes et poires.
Madame la ministre, la stratégie agricole se construit avec les agriculteurs. Nous devons être efficaces. Nous devons simplifier. Nous avons besoin de garanties.
Nous attendons avec impatience la mise en œuvre de la LOA, le renouvellement du foncier, la mise en œuvre de l’aide au passage de relai – qui n’est pas prévue encore dans ce PLF.
Je sais combien votre ministère est un ministère difficile, et encore une fois je voudrais saluer vos efforts au quotidien.
Il y a quelques jours lors du lancement des conférences de la souveraineté alimentaire, vous déclariez que « si nous sommes réunis ici, c’est que la guerre agricole se prépare ». Que fait-on lorsque l’on se prépare à la guerre ? Augmenter le stock de cartouches. Cartouches contre les mouches qui transmettent la DNC, cartouches contre la concurrence déloyale, cartouches contre les surtranspositions.
Dans ce budget, où sont les cartouches ?
Je vous remercie.








