top of page

Colette MÉLOT : Création d'une plateforme de prise en charge des malades chroniques de la Covid-19

13 janvier 2022


Proposition de loi visant à la création d'une plateforme de référencement et de prise en charge des malades chroniques de la Covid-19

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Madame la Présidente de Commission,

Madame la Rapporteure,


Près de deux ans après le début de l’épidémie, notre pays reste soumis à la pression du virus. Vague après vague, variant après variant, la lutte contre la Covid s’apparente à une course d’endurance, qui nous fatigue et nous éprouve, autant comme individus, que comme Nation.


Depuis le début de l’épidémie, la ligne poursuivie par le Gouvernement a été claire : il fallait éviter la saturation des services de réanimation. Toutes les restrictions de liberté ont eu pour seul fondement cet objectif. Et malgré les pics successifs de contaminations, notre pays a tenu bon.


J’en profite pour remercier à nouveau tous les soignants qui ont fait preuve d’un dévouement admirable. Je tiens aussi à m’associer à la douleur de tous nos compatriotes qui ont perdu, dans cette épidémie, un être cher. Avec plus de 123 000 morts, le bilan humain est extrêmement lourd.

Ce bilan sanitaire s’alourdit encore, si on y intègre les victimes collatérales de la Covid.


Je pense bien sûr à tous les patients, dont les parcours de soins ont été perturbés par des déprogrammations : parfois des retards s’avèrent lourds de conséquences, parfois le temps perdu, dans la course contre une maladie, est irrattrapable.


Je pense également à l’impact de diverses restrictions sur la santé des Français, qui ont dû adapter leur mode de vie pour lutter contre le virus. Cela concerne aussi les souffrances d’ordre psychologique qui se sont développées depuis 2 ans. Le Gouvernement a déjà pris des mesures concrètes pour protéger les Français, notamment les plus jeunes. Nous devons toutefois rester vigilants sur ce point.


Je pense enfin – et c’est le sujet qui nous rassemble aujourd’hui –, à tous ces malades de la Covid, dont le calvaire s’éternise bien au-delà de la période d’activité du virus. Ces patients souffrent de ce qu’on a désormais coutume d’appeler le « Covid long ».

Je fais partie de ces Français pour qui la vie a changé après le virus. Ces séquelles semblent parfois anecdotiques – c’est, par exemple, la perception d’une saveur ou d’une odeur qui a changé. Mais elles agissent comme de tristes Madeleines de Proust, qui régulièrement nous rappellent à cette épreuve.


Mais dans certains cas, ces séquelles s’avèrent beaucoup plus graves. Épuisement physique, perte totale d’odorat, troubles de la mémoire ou difficultés respiratoires persistantes – tels sont les principaux symptômes de ces Covid longs. Ils peuvent créer des handicaps lourds au quotidien, voire des incapacités à exercer un métier. En un mot, ils peuvent briser des vies.


Or en la matière, force est de constater que la prise en charge médicale est encore défaillante. Il ne s’agit pas d’en tenir rigueur au corps médical, qui a été tout absorbé à gérer l’urgence des réanimations.


Mais de fait, les médecins, chercheurs comme praticiens, n’ont pas eu le temps qu’il faut pour se pencher sur ces complications post-Covid, dont nous constatons les ravages.


C’est pourquoi je salue cette proposition de loi, qui a le mérite de poser le sujet de la prise en charge de ces pathologies nouvelles, qui découlent de l’épidémie, sans en constituer l’urgence première. Elle met en lumière ce sujet sanitaire qui, pour être forcément secondaire, n’en est pas moins prioritaire.


Certes, le dispositif, dans sa rédaction actuelle, reste perfectible. Certaines questions doivent être éclaircies, tant sur la mise en place de la plateforme que sur l’élaboration du protocole de prise en charge des patients.


Je vous soumettrai donc des amendements afin de préciser le texte. Cependant, je mesure l’importance du sujet, et je comprends l’espoir d’une adoption conforme par le Sénat. En fait, je crois nécessaire d’adopter un dispositif aussi utile pour les patients que pour les médecins.

Interventions au Sénat

bottom of page