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Pierre MÉDEVIELLE : Cohérence de la politique du Gouvernement avec ses ambitions écologiques

23 mars 2021


Proposition de résolution invitant le Gouvernement à étudier la possibilité de mise en cohérence de sa politique énergétique avec ses ambitions écologiques (demande du Groupe Les Républicains)


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers collègues,



Neutralité carbone à l’horizon 2050 : Oui ! Mais comment ?

Il est juste de s’interroger sur les moyens pour l’atteindre, comme cette proposition de résolution le soulève.


Le principal objectif est ainsi de sortir des énergies fossiles polluantes et de développer les énergies non émettrices de gaz à effet de serre.

La stratégie française doit composer avec des impératifs climatiques et viser l’indépendance énergétique.


La composition de notre bouquet énergétique en constitue un aspect.

Il faut ainsi travailler à des évolutions pertinentes pour le rendre à la fois sûr, décarboné et compétitif.

Je pense que l’une des clefs de la réussite est d’augmenter la part de l’électricité dans notre mix énergétique.

La décarbonation de secteurs entiers de notre économie sera un élément crucial.

Je pense que la priorité doit aller vers les secteurs industriels fortement émetteurs, comme l’acier, le ciment et les transports.

Les demandes augmentent et les émissions doivent baisser. Si nous parvenons à décarboner ces secteurs, l’effet d’entrainement sera immense.


L’énergie nucléaire, fleuron de l’industrie française depuis les années 70, a le mérite d’apporter une solution à la décarbonation de notre mix énergétique.

C’est un atout à préserver comme le souligne la proposition. C’est le point névralgique du débat électrique en France.


Cependant, plusieurs problèmes se posent.


Premièrement, il faut préserver et développer notre savoir-faire reconnu en la matière et poursuivre les innovations technologiques qui nécessiteront de lourds investissements. C’est une question d’économie et d’emplois. Le secteur place de grands espoirs dans le nucléaire de 4e génération qui pourra fonctionner avec certains déchets.


Ce qui m’amène au deuxième problème : le traitement des déchets nucléaires. Si nous pouvons organiser le recyclage et la réutilisation, une part importante du problème sera réglée.

Le stockage en profondeur, type Cigéo, semble être une solution très prometteuse, même si l’on peut s’interroger légitimement sur la notion de réversibilité du stockage.




Le dernier point sur lequel il faut intensifier le travail est la sûreté.

Elle doit être envisagée selon plusieurs angles : technologique, risque d’accident météorologique et sécurité nationale. En effet, toutes ces installations peuvent représenter des cibles privilégiées pour les terroristes.


Si le nucléaire est le cœur du débat électrique, alors les énergies renouvelables en sont les poumons.

Si le nucléaire est indispensable dans notre mix énergétique, les énergies renouvelables sont cruciales.

La diversité des sources d’énergies est stratégique et un choix de bon sens.


Les EnR deviennent de plus en plus efficaces. Elles sont de moins en moins onéreuses, et elles concurrencent, aujourd’hui, les prix du nucléaire. L’électricité en France est déjà une source de budget important pour de nombreux ménages. La précarité énergétique doit reculer.


Le solaire doit également retenir toute notre attention.

Les progrès déjà réalisés dans ce domaine sont immenses et la technologie avance à pas de géant, je pense notamment au taux de recyclabilité des panneaux solaires.



Par souci de compétitivité, les futurs investissements dans ce secteur, comme dans celui des batteries ou de l’hydrogène, doivent être réalisés à l’échelon européen. D’autant plus que dans ce domaine, nous dépendons fortement des fournisseurs asiatiques.

Bien sûr, j’ai lu dans la PPR toutes les craintes autour de l’intermittence des ENR et de leur stockage.

Là encore, je crois que les innovations technologiques sont d’ampleur et que les solutions sont désormais à portée de main.

Nous devons poursuivre inlassablement le travail et les investissements afin de permettre l’émergence de solutions nouvelles, comme celle qu’apporte l’hydrogène, via la conversion d'électricité en gaz.


La part d’électricité dans notre bouquet énergétique et la baisse des émissions sont directement liées aux usages des consommateurs.

Il faut poursuivre notre action notamment dans les performances thermiques de l’habitat et dans le secteur automobile.


L’énergie la plus propre sera toujours celle qui n’a pas été consommée.

Si nous voulons éviter de cruelles déceptions, attachons-nous à afficher des objectifs réalistes au lieu de faire de la communication fantaisiste et utopique.



Interventions au Sénat

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