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Colette MÉLOT : Débat - Accord de commerce et de coopération entre le Royaume-Uni / l'UE Brexit 1/2

03 mars 2021


Débat sur l'accord de commerce et de coopération entre le Royaume-Uni et l'Union européenne (débat de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées et de la Commission des affaires européennes)


Colette Mélot a interrogé Clément Beaune, secrétaire d'État chargé des Affaires européennes.

Madame la Présidente,

Monsieur le ministre,

Mes chers Collègues,


Le Programme Erasmus + ne fait pas partie de l’accord de commerce et de coopération négocié avec le Royaume-Uni. Volonté de dernière minute des britanniques, nous ne pouvons que le regretter. Erasmus + est l’un des symboles de la réussite européenne, c’est l’esprit de notre volonté de vivre ensemble.


Depuis toujours pour le Royaume-Uni l’adhésion et la participation à l’UE coûtent trop cher. Selon les britanniques, Erasmus ne fait pas exception, particulièrement lorsqu’ils accueillaient deux fois plus d’étudiants qu’ils n’en envoyaient dans le reste de l’Union européenne. On peut se demander légitimement le coût réel de l’accueil de participants Erasmus dans nos pays et l’impact sur les économies nationales.


Vous l’avez évoqué Monsieur le Ministre, mais je le répète, c’est ce qu’a fait d’ailleurs l’Autriche dans un rapport de recherche publié en juin 2018. Le résultat est sans appel, Erasmus est bénéfique pour les pays d’accueil. Plus intéressant encore, l’analyse conclut même que la balance économique est positive quand il y a plus de participants entrants que de participants sortants.


Nous devrions encore voir des participants britanniques et européens bénéficier d’Erasmus + jusqu’en 2023, le temps que la programmation 2014-2020 soit achevée. Mais la suite est incertaine, et ce n’est pas sans morceler le Royaume-Uni lui-même. Le Royaume-Uni a décidé de développer son propre programme : le « Turing Scheme » qui se veut concurrent, mais qui ne prévoirait pas l’accueil d’étudiants étrangers. Cela concernerait 35 000 étudiants dès septembre 2021 pour un montant de 100 millions de livres. Les moyens alloués paraissent insuffisants en comparaison d’Erasmus +.


Monsieur le Ministre, pouvez-vous nous éclairer sur les cas de l’Ecosse et du Pays de Galles qui ont manifesté un intérêt pour continuer à participer au programme Erasmus + ? L’Irlande du Nord semble déjà avoir trouvé une solution, comment cela peut-il fonctionner, en particulier dans la situation de tension autour du protocole Nord Irlandais ?


Réponse de M. Clément BEAUNE, Secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes

Madame la Sénatrice MELOT, je ne reviens pas sur le programme ERASMUS, vous l’avez rappelé mieux que je ne l’ai fait. L’importance de ce programme et son impact économique positif, même quand il se traduit par plus d’entrées que de sorties étudiantes, si je puis dire ainsi.


Ne nous résignons pas à ce que la situation reste ainsi avec le Royaume-Uni mais notre priorité c’est que le programme ERASMUS +, sans le Royaume-Uni se développe et double – comme je le disais – ses financements.


Il y a plusieurs programmes que le Gouvernement britannique a mis en place. Vous avez cité le « Young mobility Scheme » qui est une réponse potentielle au point qui a été évoqué je crois par Olivier CADIC tout à l’heure, sur les V.I.E. C’est dans ce cadre-là que nous pourrons réintégrer cette possibilité d’accès et puis un programme « Turing » qui permettrait aux étudiants britanniques de partir en mobilité internationale. Nous pourrons avoir cette discussion bilatérale mais je crois que c’est aujourd’hui aux Britanniques de préciser leurs intentions sur leur volonté ou non d’avoir une coopération universitaire avec nous. Et dans le cas de nos échanges bilatéraux, nous pourrons renforcer d’autres dispositifs spécifiques comme celui que nous avons sur les « Young leaders » comme on l’appelle ou à l’image de programmes bilatéraux que nous avons par exemple avec les Etats-Unis, je pense au bourses Fulbright, nous regardons toutes ces options et je crois qu’il y a un choix politique malheureux qui a été fait par le Royaume-Uni de se désengager d’un programme européen.


Essayons maintenant de consolider le notre et voyons après, comment rattraper, si les Britanniques en ont la volonté cette coopération.

Interventions au Sénat

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