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Pierre MÉDEVIELLE : Explications de vote - Projet de loi "Nucléaire"

24 janvier 2023


Explications de vote sur le projet de loi relatif à l'accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes (voir le dossier législatif)


🔔 À retrouver sur nos réseaux sociaux


NB : 🗣 Retrouvez l'intervention du Sénateur Franck Menonville lors de la discussion générale en première lecture au Sénat le 17 janvier 2023 en cliquant ici et celle du Sénateur Pierre Médevielle lors de l'examen du texte issu de la Commission mixte paritaire le 9 mai 2023 en cliquant ici

 

Monsieur le Président,

Madame la Ministre,

Mes chers Collègues,


Le Général de Gaulle en 1963 qualifiait déjà l’énergie atomique comme « le fond de l’activité de demain ». Que de chemin parcouru depuis le Prix Nobel de Pierre et Marie Curie, associés à Henri Becquerel pour la découverte de la radioactivité naturelle.


Le nucléaire, c’est l’histoire de la France, de ses physiciens visionnaires et innovants. C’est une aventure industrielle, une aventure d’excellence et d’indépendance énergétique.


En plus d’être une énergie respectueuse du climat, le nucléaire fournit une électricité en continu, capable de s’adapter aux variations de la demande électrique. Par la stabilité de son réseau et son caractère pilotable, il contribue largement à sécuriser l’acheminement électrique dans les hôpitaux, dans les entreprises et dans chaque foyer.


De notre force historique, il ne reste hélas que l’absolue nécessité de reconstruire une filière largement malmenée ces dernières années. Entre hésitations coupables et accidents spectaculaires, nous avons considérablement revu à la baisse nos ambitions dans ce secteur.


Si Ségolène Royal et ses acolytes ont manqué de réalisme et de vision, si collectivement nous n’avons pas suffisamment soutenu cette filière, l’heure doit être aujourd’hui à des choix clairs et forts.

N’oublions pas que nos centrales nucléaires sont la principale source de production d’électricité décarbonée.


Malgré nos 87% d’électricité d’origine nucléaire en 2010, nous nous sommes reposés sur nos lauriers en négligeant coupablement les autres modes de production.

Nous discutons beaucoup de bouquet, de mix, mais les leçons des 2 chocs pétroliers de 1973 et 1979 n’ont pas été retenues, et nous sommes toujours dépendants à 70% des énergies fossiles. Le déclanchement de la guerre en Ukraine nous l’a rappelé cruellement.


L’équation à résoudre est limpide : il nous faut davantage de nucléaire et davantage d’énergies renouvelables, si nous voulons décarboner nos transports et nos habitudes de vie au quotidien.

Je profite de ce point pour soulever le travail important réalisé par Madame la Ministre et son cabinet et les sénateurs impliqués, lors du Projet de loi relatif à l’accélération de la production d’énergies renouvelables.


A cette occasion, je tiens à rappeler que nous avons entendu la principale critique derrière laquelle un certain nombre de parlementaires de tous bords se sont cachés pour ne pas voter ce texte, notamment à l’Assemblée.

L’argument est purement chronologique : Ils auraient préféré que la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie ait été discutée en amont.


Nous sommes tous d’accord mais l’invasion de l’Ukraine nous a conduit dans une situation d’urgence énergétique absolue qui a exigé des réponses efficaces et rapides.

Oui ces textes d’accélération ne sont peut-être pas totalement suffisants, mais ils sont essentiels pour redéfinir un cap pertinent.


En ce qui concerne le nucléaire, ce texte, en l’état, propose des avancées notoires dans la simplification des procédures et le raccourcissement des délais. Gagner du temps, ou en perdre moins, voilà l’enjeu !


Tout d’abord, nous sommes très nombreux sur les bancs de cet hémicycle à nous réjouir de la suppression au sein du code de l’énergie de l’objectif de réduction de 50 % de la part du nucléaire dans notre bouquet énergétique à l’horizon 2035.

Cet objectif qui relève du fantasme, comme le précédent de François HOLLANDE qui était fixé à 2025. Notre Groupe a démontré son attachement à cette abrogation dès l’examen en commission.


De plus, la recherche et l’innovation dans le domaine de l’hydrogène bas-carbone font parties de nos objectifs à longs termes.


Enfin, plusieurs garanties sont ajoutées concernant la sureté et la sécurité des installations face aux aléas du dérèglement climatique. Être toujours plus transparents et prévoyants doit rester notre préoccupation essentielle.

Si l’opinion publique a très favorablement évolué dans ce domaine, l’acceptation totale des français n’est pas au rendez-vous ; c’est la raison pour laquelle la sécurité et la sureté nucléaire doivent rester plus que jamais notre priorité.


La France en matière de prévention a mis la barre beaucoup plus haut que les autres pays.

Grace aux nouvelles évolutions technologiques comme les réacteurs moyen-module, le projet ITER et même la fusion, toutes les conditions sont réunies pour donner un véritable second souffle à cette filière qui, combinée à l’énergie solaire, doit nous amener, dans quelques dizaines d’années, à ce graal qu’est l’indépendance énergétique.


Mais le défi ne pourra être relevé que si nous faisons de la question de l’enseignement et de la formation des personnels ingénieurs une priorité absolue.

Je sais que le Gouvernement est engagé sur le sujet avec 200 millions d’euros investis dans la formation depuis 2019. Poursuivons dans ce sens.

Le manque flagrant d’équipes compétentes dans le domaine de la maintenance a considérablement ralenti la remise en service d’un grand nombre de réacteurs depuis le début de la crise énergétique.


Le meilleur de l’innovation dans ce secteur reste encore à inventer et les récents succès des américains dans le domaine de la fusion nous autorisent tous les espoirs.


Enfin, le redressement de notre économie et de nos comptes publics sera directement lié à nos ambitions en matière d’indépendance énergétique. Le nucléaire est l’une des sources d’électricité décarbonée, peu coûteuse à produire, permettant à la France d’avoir un prix d’électricité parmi les plus bas d’Europe.

N’écoutons pas les khmers verts et les prédicateurs à la lampe à huile dont le discours irréaliste ne peut que nous conduire dans des impasses mortifères pour les générations futures.


Le Groupe Les Indépendants sera sans ambiguïté et votera ce texte, symbole fort d’un cap à tracer et à poursuivre.


Je vous remercie.


🗣 Revoir l'intervention du Sénateur Franck Menonville lors de la discussion générale ⬇️


Interventions au Sénat

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