16 janvier 2025
Projet de loi de finances pour 2025 - Mission "Aide publique au développement" - Dossier législatif
Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Mesdames les Rapporteurs,
Mes Chers Collègues,
La reprise des débats budgétaires constitue une épreuve pour la République. En cas de nouvel échec, en cas de nouvelle censure, le débat sera inévitable : peut-on surmonter la crise sans changer nos institutions ? Ce qui est en jeu, c’est tout autant le vote du budget, que le procès de la Ve République.
Le débat sera posé, mais il ne sera pas tranché. Nos institutions peuvent-elles nous permettre de sortir de la crise institutionnelle dans laquelle nous nous trouvons ? ou au contraire, contribuent-elles au blocage, comme celles de la IVe République contribuaient à la paralysie de l’action publique lors de la guerre d'Algérie ?
Notre conviction au groupe Les Indépendants, c'est que la Ve République n’est pas le problème, mais la solution. Deux enjeux sont devant nous. Le premier, le plus évident et le plus urgent, c'est de rétablir les finances publiques. Le second, et il en dépend, c'est de préserver l'unité de la République.
La mission Sport, Jeunesse et Vie associative, dont nous examinons aujourd'hui les crédits, est emblématique de ces deux défis.
Certes, les budgets afférents représentent à peine 0,3% du budget général, soit un poids très relatif dans les finances publiques. Nos débats risquent donc de paraître quelque peu anecdotiques, eu égard à la gravité de la crise financière qui menace.
Mais ces débats revêtent une portée symbolique très forte. Les dépenses dont nous allons discuter aujourd'hui sont à la fois non essentielles au bon fonctionnement d'un État, et particulièrement difficiles à réduire.
Non essentielles, parce que subventionner des associations sur deniers publics n'est pas une activité essentielle de l'État.
Très difficiles à réduire, car derrière chacune de ces dépenses, il y a des emplois, des structures qui vivent et dépendent de ces financements, et qui souhaitent que ces financements soient maintenus — chacun de nous le perçoit bien aux sollicitations qu'il reçoit à l’occasion de ces débats budgétaires. Et nombre de ces structures, malgré leur dépendance financière, font œuvre utile.
Mais face à la menace de la crise financière, toutes les subventions aux associations ne peuvent être considérées comme essentielles.
Il est donc nécessaire, il est donc de notre responsabilité collective de réduire ces dépenses, à la fois pour ce qui concerne les subventions aux associations et le fonctionnement du ministère.
C'est le sens d'un amendement que notre Groupe portera. Comme pour tous les crédits qui ne relèvent pas des missions régaliennes de l'État, nous demandons une baisse d'au moins 2% des crédits.
Pour conclure, j'ajouterai un mot sur le Service National Universel, dont nous allons, je crois, acter la fin dans ce budget. Le SNU est né d'une très belle idée. C'était au fond la volonté de ressusciter, le service militaire, ou plutôt réactiver son pouvoir d’intégration républicaine, tout en le dépouillant de son caractère militaire.
C'était sans doute mission impossible. Mais il me semble louable d’avoir essayé. Le dispositif n'a pas fonctionné. Il a même échoué. Il faut constater cet échec et en tirer les conclusions. Rien ne sert de préserver les dépenses, alors qu'on ne croit plus au dispositif. C’est le sens d’un amendement que je défendrai.
Mais l’objectif poursuivi, à savoir : renforcer l'adhésion des plus jeunes générations à la République, ne sera, heureusement, pas enterré avec le dispositif. Seulement, il faudra trouver de nouveaux moyens d’y parvenir.
Je suis certain que le sport est un excellent moyen d’y contribuer. L’immense réussite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris nous l’a rappelé : le sport est un puissant levier d’intégration républicaine.
Parce qu’il permet à tout un chacun de s’élever, par son travail personnel, par son goût de l’effort, par sa force de caractère, sans aucune considération sociale, ethnique ou religieuse. Le sport est un creuset républicain par excellence.
Puisse l’esprit des Jeux Olympiques, tout à la performance et à l’excellence, nous guider dans nos débats budgétaires, afin de rétablir au plus vite nos finances publiques.
SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI.